Contre toute attente, le khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, a présidé, le lundi 25 août 2025, le discours inaugural des séances de « burd », marquant l’ouverture de la période de célébration de la naissance du prophète Mohamed (Psl). Malgré son âge avancé, son apparition a galvanisé les disciples présents à la zawiya de Seydi El Hadji Malick Sy.
TIVAOUANE – Les fidèles de la zawiya de Seydi El Hadji Malick Sy ont eu l’agréable surprise de voir et d’entendre le khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, à l’occasion du démarrage, lundi dernier, des séances de « burd », prononcer le discours inaugural. Dans son message, le khalife a rappelé l’importance du Gamou, instauré par Maodo pour chanter les louanges du prophète.
« Dieu Lui-même a prié sur lui et a ordonné aux anges d’en faire autant », a-t-il souligné, rappelant que Seydi El Hadji Malick Sy avait institué le Gamou comme cadre de prières et de bénédictions. Mais l’essentiel de son intervention a porté sur l’état de la société sénégalaise. Serigne Babacar Sy Mansour a dénoncé les invectives, la violence verbale et les insultes qui, selon lui, « ont fini d’installer le pays dans une situation indescriptible ».
« Nous sommes tous responsables de ces dérives, à travers nos pensées, nos propos et nos actes », a-t-il insisté. Face à ce constat, il a invité les Sénégalais à la repentance. Le guide religieux a également salué l’unité de la famille de Seydi El Hadji Malick Sy, citant ses frères, neveux et petits-fils mobilisés à ses côtés. Il a adressé ses salutations aux autres familles religieuses ; Mourides, Ndiassane, Thiénaba, Kaolack, Médina Baye et Saydou Nourou Tall et remercié les autorités administratives et locales, notamment le gouverneur de Thiès Saër Ndao, le préfet de Tivaouane, Mamadou Guèye et le maire Demba Diop Sy, pour leur soutien à l’organisation du Gamou. Avant lui, Serigne Babacar Sy Abdou et Serigne Mansour Sy Abdoul Aziz avaient rappelé l’importance du Gamou et du burd, deux traditions centrales de Tivaouane.
Les burd, une montée vers le gamou
Durant une dizaine de jours, les talibés tidianes récitent le burda, un poème en dix chapitres de l’érudit Mohamed Busriyi. Certains érudits situent la naissance du prophète dans les dix premières nuits du mois de Gamou, d’autres à la douzième.
Seydi El Hadji Malick Sy, convaincu de cette dernière version, avait institué la récitation quotidienne du burda de la première à la dixième nuit, la onzième étant considérée comme une pause avant la grande célébration.
Ibrahima NDIAYE