Le Sénégal ne compte plus importer de gaz à partir de 2026, a annoncé le Premier ministre, Ousmane Sonko, selon lequel cette orientation devrait se traduire par des économies de l’ordre de 140 milliards de francs CFA et une baisse du coût de l’électricité.
“Nous ne voulons plus aller chercher [des] cargaisons de gaz ailleurs. Nous allons nous approvisionner localement. Les mesures nécessaires sont déjà prises” pour cela, a déclaré le chef du gouvernement sénégalais.
Ousmane Sonko, dont les propos sont rapportés par le quotidien Le Soleil, s’adressait à des représentants du secteur privé national qu’il recevait, mercredi, à la demande du Club des investisseurs sénégalais (CIS).
Selon le Premier ministre, la décision de ne plus importer de gaz devrait se traduire par des économies estimées à 140 milliards de francs CFA, en plus des retombées attendues, en termes de baisse du coût de l’électricité pour les ménages.
A l’endroit de ses interlocuteurs du secteur privé national, Ousmane Sonko “a insisté sur sa conviction dans le rôle du secteur privé, qu’il souhaite voir plus solide, plus compétitif et pleinement associé à la co-construction d’un environnement favorable aux affaires”, rapporte Le Soleil.
La rencontre avec le Premier ministre était “un exercice d’écoute […] Nous avons souligné l’importance de dynamiser les investissements, en collaboration avec les investisseurs étrangers, dans un esprit de partenariat profitable à tous, sachant que le Sénégal souhaite [bénéficier] de transferts de technologies et des capitaux étrangers”, a expliqué le directeur exécutif du CIS, Abdoulaye Ly également cité par Le Soleil.
L’Etat accorde “une importance particulière au privé national”
“Le secteur privé a également profité de cette rencontre pour soulever la ‘résurgence des contraintes multiformes’ portant singulièrement sur l’accès au foncier, l’insuffisance du dialogue public-privé symbolisée par la léthargie du Conseil présidentiel de l’investissement”, ajoute le journal.
En visite officielle en Turquie, début août, le Premier ministre Ousmane avait annoncé la tenue prochaine d’une rencontre de partage du Plan de redressement économique et social (PRES) avec le secteur privé national, auquel l’Etat accorde “une importance particulière”.
“Je dois annoncer que dès mon retour et dans les prochains jours, nous organiserons une séance de partage sur le Plan de redressement. Parce que nous voulons qu’ensemble, nous relevions les défis endogènes avant d’attendre ou d’accueillir des investisseurs étrangers qui viendront simplement en appoint”, a-t-il déclaré.
Il présidait la cérémonie ouverture d’un Forum d’affaires entre le Sénégal et la Turquie, en marge de la visite officielle de cinq jours qu’il effectuait dans ce pays, à l’invitation du président turc Recep Tayyip Erdogan.
Le privé invité à renforcer son implication dans les grand projets
Le chef du gouvernement avait invité, dans le même temps, le secteur privé turc en particulier et les investisseurs étrangers de manière générale, à renforcer leur implication dans les grands projets stratégiques du Sénégal, notamment les pipelines gaziers, les nouvelles infrastructures logistiques ou encore l’industrie militaire, dans une dynamique de co-construction.
“À ce titre, nous appelons à une participation massive des entreprises turques au Forum +Invest in Sénégal+ qui se tiendra les 7 et 8 octobre 2025 à Dakar”, a lancé Ousmane Sonko.
Le Plan de redressement économique et social, basé sur un nouveau paradigme d’investissement et un programme de financement de projets structurants, nécessite la mobilisation de plus de 5 000 milliards de francs CFA.
Il est conçu pour être financé à 90% par des ressources domestiques, dans un contexte notamment marqué par la suspension des décaissements du Fonds monétaire international (FMI).
Le Premier ministre, qui dit beaucoup compter sur le secteur privé dans la mise en œuvre de ce plan, a rappelé l’engagement de l’Etat de dialoguer régulièrement avec celui-ci, dans le cadre de “concertations structurées, permanentes en vue d’une amélioration constante du climat des affaires”.
“Ce dialogue permanent commence d’abord avec le secteur privé national auquel nous accordons une importance particulière”, a assuré Ousmane Sonko.
Cette orientation s’inscrit en droite ligne avec les objectifs de l’Agenda national de transformation “Vision Sénégal 2050”, dont la mise en œuvre va nécessairement se faire de manière conjointe avec le secteur privé, selon le Premier ministre.
Dans cette perspective, il promet au secteur privé un accompagnement de l’Etat dans la mise en œuvre de partenariats gagnant-gagnant.
BK/SMD/ADL/HB
APS