Le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a officiellement ouvert ce lundi la 19ᵉ édition du Forum africain des systèmes alimentaires à au Centre conférence Abdou Diouf de Diamniadio. Un rendez-vous stratégique qui réunit chefs d’État, partenaires institutionnels et acteurs du monde agricole autour de l’avenir de l’alimentation en Afrique.
Dès l’entame de son allocution, le président Faye a tenu à remercier son homologue rwandais Paul Kagamé, présent à ses côtés. « Merci d’être venu, Monsieur le Président. Je sais combien votre agenda est chargé », a-t-il déclaré, avant de souhaiter la bienvenue à l’ensemble des participants.
Le chef de l’État sénégalais a rapidement mis en avant l’enjeu central du forum : l’urgence de transformer durablement l’agriculture africaine. « La prise en charge des systèmes alimentaires devient alors une urgence de première nécessité », a-t-il averti, rappelant que selon le dernier rapport de la FAO, plus de 700 millions de personnes ont souffert de la faim en 2024, dont une grande partie en Afrique.
Diomaye Faye a également souligné les paradoxes du continent, riche en ressources mais en proie à l’insécurité alimentaire. « Notre continent détient environ 65 % des terres arables dans le monde et d’importantes ressources hydriques », a-t-il insisté, tout en appelant à valoriser « la jeunesse, qui représente 60 % de la population africaine », comme moteur du changement.
Plaçant les jeunes au cœur de sa vision, le président sénégalais a plaidé pour « une éducation et une formation adaptées aux besoins d’une agriculture moderne, intensive et durable ». Il a exhorté à investir massivement dans la modernisation des outils de production, la maîtrise de l’eau, la transformation locale des produits et la digitalisation du secteur.
« Pour se nourrir, l’Afrique devra compter d’abord sur elle-même »
Le président a par ailleurs rappelé l’engagement du Sénégal, qui consacre au moins 10 % de son budget à l’agriculture conformément à la Déclaration de Maputo. Il a mis en avant des réformes déjà engagées, comme « la régulation des importations, la transparence dans la gestion des intrants agricoles » ou encore la politique de mécanisation et de maîtrise de l’eau.
En appelant à « briser le vieux mythe selon lequel l’agriculture est un secteur de survie, réservé aux adultes sans perspectives », Bassirou Diomaye Faye a invité ses homologues africains à faire des campagnes des zones attractives grâce à de meilleurs services sociaux, à la valorisation du potentiel économique local et à l’intégration des marchés via la ZLECAf.
« Pour se nourrir, l’Afrique devra compter d’abord sur elle-même », a-t-il martelé, avant de lancer un appel à l’action collective : « Unissons nos volontés, mobilisons nos ressources, et faisons de la création de systèmes alimentaires robustes le moteur d’une renaissance africaine. »
Le 19ᵉ Forum africain des systèmes alimentaires, co-organisé avec l’Alliance pour une Révolution Verte en Afrique (AGRA), se poursuivra jusqu’au 5 septembre à Dakar avec des panels, des rencontres B2B et des sessions de haut niveau consacrées aux innovations agricoles et aux partenariats pour la sécurité alimentaire.
C.G. DIOP