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mardi, avril 16, 2024
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Vague de disparitions des élites sénégalaises : Quelles leçons tirer du parcours de ces figures distinguées ?

par pierre Dieme

En un peu plus de 40 jours, le Sénégal a vécu des instants douloureux avec la perte de grandes figures qui nous ont quittés dans un contexte particulier où le pays se débat contre l’aide la Covid-19. Il est dès lors important pour nous et notre jeunesse particulièrement, de revisiter le parcours de ces personnalités politiques, culturelles et religieuses qui devraient nous inspirer. 

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La faucheuse a encore une fois frappé fort. Notre pays, le Sénégal vit présentement une situation particulièrement délicate avec la perte de certains êtres qui nous sont chers et qui ont  contribué de manière patriotique à la marche du pays. Signalons que ces décès répétitifs se sont produits dans un contexte où le pays est essentiellement concentré sur cette guerre sanitaire qui secoue le monde présentement. On pourra citer entre autres des personnalités comme Pape Diouf, Alioune Badara Diagne Golbert, Demba Mballo, Mamadou Ndiaye Doss, Ndiaga Ndiaye, Moïse Ambroise Gomis, Abdoulaye Sèye Moreau, Ndèye Seck (Signature) Badara Mamaya Sène, Aliou Samba Ciss maire de Diass, Pape Malick Sy, Cheikh Ahmed Tidiane Seck, El Hadj Moussa Dia, Gora Ngom, Alioune Badiane, Mansour Kama, Babacar Touré, Cheikh Sadibou Fall, Mouhamadou Bamba Ndiaye, Moustapha Sourang, Alioune Badara Niang, Ousmane Sow Huchard… 

Le monde du sport en général aura pleuré Mababa Diouf, plus connu sous le nom de Pape Diouf qui est le né le 18 décembre 1951 au Tchad. Agent de joueurs avant d’être à la tête de la présidence de l’Olympique de Marseille de 2005 à 2009, le Franco-Sénégalais aura inspiré plus d’un à travers son parcours exemplaire, mais également sur sa touche que reconnait le monde du football qui ne le remerciera jamais assez. Il est la première victime de la pandémie de la covid-19 au Sénégal à l’âge de 68 ans et inhumé au cimetière de Yoff. 

Il est l’un des hommes de culture qui ont inspiré les jeunes. Alioune Badara Diagne alias Golbert  a fait une carrière artistique et journalistique qui s’est montrée très longue. Sa compétence, son imagination fertile, mais également son sens de l’humour et ses œuvres ont fait le tour du Sénégal et des pays de la sous-région. Ce journaliste et comédien sénégalais très célèbre, à travers les activités de cette radio régionale,  a non seulement créé des emplois au fil du temps, mais il a surtout formé de nombreux jeunes journalistes. On aura remarqué cette aptitude chez lui, de bien inspirer pour tenir en haleine n’importe quel public à travers un discours ponctué d’anecdotes, de métaphores et de paraboles. Golbert est unique en son genre.  

C’est un communicateur atypique. Autant de raisons pour lesquelles, les visiteurs ne ratent pas l’occasion de lui rendre une visite de courtoisie, de prendre des photos avec lui dans ses studios, de lui poser toutes sortes de questions. Il décède à l’âge de 79 ans. 

Moïse Ambroise Gomis, l’ancien animateur de ‘midi première’ a fait les beaux jours de la RTS. Il a dû mettre un terme à sa carrière longtemps avant son décès et même si on ne le voyait presque plus à l’écran, son nom continuait à occuper l’espace médiatique grâce aux différentes manifestations qu’il organisait, dont le concours des ‘’ciseaux d’or’’, le ‘’trophée prestige’’ de la coiffure, mais encore le concours de beauté miss Sénégal et miss Jongoma. L’homme qui a sillonné tout le pays à la recherche de la plus belle fille du Sénégal, est décédé le 05 juin dernier avant de regagner sa dernière demeure, le cimetière de Yoff. 

Des figures qui ont marqué la vie religieuse … 

Il était un éminent guide, un exemple de la tarikha Tidianiya. Il était le personnage central dans sa vie alliant l’élégance et l’éloquence, le spirituel ainsi que le temporel dans tout ce qu’il faisait. Serigne Pape Malick Sy a grandi sous l’ombre de son père Serigne Babacar Sy. Il était son benjamin et nourrissait pour lui un attachement particulier que même, Cheikh Tidiane Sy a, à maintes reprises, confirmé. Il était si éloquent, éduqué, aimable, brillant intellectuel maîtrisant parfaitement les principes islamiques et les sciences religieuses, Serigne Pape avait aussi l’aptitude de cerner l’évolution et les réalités de la société sénégalaise. Il a eu même à voir cette propagation de la pandémie à covid-19 et ayant même exprimé, « avoir peur de cette maladie. Une chose qui ne lui est jamais arrivée », confessait-il à un de ses proches. 

Serigne Pape Malick Sy exhortait souvent les musulmans à se donner la main, à s’accorder le pardon, au respect mutuel, à la considération réciproque et d’aller vers un retour aux valeurs cardinales. Pape Malick est rappelé à Dieu le 25 juin dernier et repose désormais aux côtés de son frère et tuteur Serigne Cheikh Tidiane Sy à Tivaouane. 

Un mois 8 jours après, un autre monument de la Tidjaniya tirait sa révérence. Il s’agit de Cheikh Ahmed Tidiane Niass, 4e khalife de Cheikh Al Islam El Hadj Ibrahima Niass. Né en 1932, ce 3e fils du fondateur de la Fayda Tidjania avait entre autres objectifs de procéder à la modernisation de la cité religieuse de Médina Baye à travers certaines réformes et chantiers qu’il avait eu à entamer. 

Cheikh Ahmed Tidiane Niass a appris le Coran en Mauritanie et continua ses études auprès de cheikh Oumar Touré. De retour à Kaolack, son père l’inscrit à l’université Médina sise dans la cité religieuse où il a appris la langue arabe et les sciences islamiques grâce à des professeurs comme Cheikh Amadou Thiam et Cheikh Aliou Cissé, des disciples de son père.  

Elève brillant, il obtient une graduation en littérature arabe et sciences islamiques. Il a eu à se voir confier certaines tâches par son père Cheikh Al Islam El Hadj Ibrahima Niass.  

Cheikh Ahmed Tidiane Ibrahima Niass qui a plusieurs cordes à son arc, est aussi un écrivain. Il est l’auteur de « Zadjiroul Ikhwane » écrit en 1978 et de « Alakhatou Cheikh Al Islam El Hadj Ibrahim Niass bi Naydjiria ». 

Le monde médiatique bouleversé… 

Il est l’un des plus grands journalistes qui ont laissé une marque indélébile dans la vie de la presse sénégalaise. Babacar Touré a servi avec honneur et abnégation cette profession noble qui se veut d’informer juste et vrai, avec le respect de toutes les règles d’éthique et de déontologie. 

Après ses études en sociologie politique et en journalisme et communication, le natif de Fatick a ensuite intégré le centre d’études  des sciences et techniques de l’information et de la communication. C’est par la suite que Babacar Touré entre au quotidien « Le Soleil » avant d’aller aux Etats-Unis à l’université de Michigan et aussi du Kansas. C’est en 1986 qu’il fonde avec quelques uns de ses collègues, Sud Hebdo qui deviendra en 1993 Sud Quotidien. On connaîtra plus tard Sud Fm en 1994. 

Babacar Touré a participé à l’épanouissement et à l’autonomisation du secteur de la presse en participant à la fondation de l’union des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal qui deviendra plus tard le Synpics (Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du sénégal). Il fut également membre du conseil économique et social avant de se mettre, en 2012, à la tête du  Conseil national de régulation de l’audiovisuel où il exercera ses responsabilités avec brio et professionnalisme. 

Ce baron de la presse sénégalaise décédera le 26 juillet 2020 et repose désormais dans la ville sainte de Touba. 

Un exemple du secteur économique absent à jamais… 

Comme la plupart des témoignages qui ont été fait le jour de sa levée du corps, « le monde économique sénégalais ne peut être cité dans le mode sans Mansour Kama ». Une chose est certaine, l’ancien chef de la confédération nationale des employeurs du sénégal a convaincu ses pairs sur sa capacité de management et de soutien à l’économie nationale. Un homme d’un patriotisme désintéressé s’en est allé aussi, laissant derrière lui un monde économique en ébullition et en mutation dans une contexte de crise qui  demande une autre posture sur l’économie pour sa soutenabilité. 

Il faudra également souligner, entre autre ces décès récents de certaines figures politiques comme Moustapha Sourang, Cheikh Sadibou Fall, Alioune Badara Niang et, dans une certaine mesure, Mouhamadou Bamba Ndiaye qui avait également eu à occuper un poste ministériel chargé des affaires religieuses. Pour le premier, par ailleurs natif de Saint-Louis, il aura marqué le monde de l’éducation particulièrement avec son passage à l’université de Dakar. Il aura fait l’unanimité dans ce secteur et en dehors même, avec le travail abattu dans les différents départements ministériels occupés.  

Cette période macabre que nous vivons reste très difficile avec la crise sanitaire qui s’est abattu sur le monde et qui nous a valu plusieurs efforts dans le cadre de la lutte. Il incombe toutefois aux générations futures de s’approprier les leçons et enseignements de ces différentes personnalités aux domaines différents qui ont tant donné pour leur patrie, pour la religion et la culture. 

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