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Un tableau de Léopold Senghor vendu à 986 millions Fcfa

par pierre Dieme
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Longtemps accrochée dans le bureau de Léopold Sédar Senghor à Verson, près de Caen, où le poète et ancien président du Sénégal a vécu à partir des années 1980, l’œuvre est caractéristique du travail de Soulages dans les années 1950, avec ses jeux de glacis, de transparences et de superpositions.

Un tableau de Pierre Soulages ayant appartenu au poète, académicien et ancien président du Sénégal Léopold Sédar Senghor a été vendu près de 1,5 million d’euros, frais d’enchères compris, samedi 23 janvier à Caen.

L’œuvre a été acquise par un « acheteur européen » qui a enchéri par téléphone, selon Caen Enchères, qui n’a pas souhaité donner plus de précision. Il y avait sept enchérisseurs, dont six par téléphone, mais aucun musée n’était en lice.

« C’est un très beau prix pour un tableau de ce format », a souligné Caen Enchères. Mise en vente à un prix de départ de 600 000 euros, l’œuvre était estimée « de 800 000 à un million d’euros », selon l’hôtel des ventes.

Caractéristique de son style dans les années 1950

Intitulée « Peinture 81 × 60 cm, 3 décembre 1956 », elle avait été acquise par Léopold Sédar Senghor cette année-là, lors d’une visite de l’atelier de l’artiste à Paris, rappelle Caen Enchères.

La légataire de l’œuvre, qui souhaite rester anonyme, est une amie de la sœur de l’épouse du poète mort en 2001. Disparue à son tour en 2019, Colette Senghor avait légué le tableau à sa sœur morte un an plus tard.

Longtemps accrochée dans le bureau de Léopold Sédar Senghor à Verson, près de Caen, où le couple a vécu à partir des années 1980, l’œuvre est caractéristique du travail du peintre dans les années 1950, avec ses jeux de glacis, de transparences et de superpositions. Un style qui précède l’outrenoir, cet univers sombre imaginé par Soulages en 1979.

 « Un coup qui me fit vaciller »

L’ancien président sénégalais était un fervent admirateur du peintre, aujourd’hui âgé de 101 ans. « La première fois que je vis un tableau de Soulages, ce fut un choc », racontera Senghor en 1958 dans Les Lettres nouvelles : « Je reçus au creux de l’estomac un coup qui me fit vaciller, comme le boxeur touché qui soudain s’abîme. C’est exactement l’impression que j’avais éprouvée à la première vue du masque dan. »

Cette admiration au long cours culmine en 1974 avec l’organisation d’une exposition au Musée dynamique de Dakar. L’institution construite huit ans plus tôt avait pour vocation de montrer à la fois les arts classiques d’Afrique et l’art moderne international – Chagall et Picasso y précédèrent Soulages. Lors de l’inauguration, où il se fait l’exégète précis de son travail, Senghor vante « l’expression la plus haute de la peinture pure », dont il espère qu’elle serve de modèle aux jeunes peintres sénégalais.

Avec Le Monde

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