Le président Macky Sall a subi un harcèlement pour que l’ancien président tchadien, Hissène Habré, en liberté conditionnelle il y a quelques mois, retourne en prison. C’est du moins la conviction de l’ex-première dame du Tchad, Fatime Raymonde Habré, qui s’est exprimée ce dimanche sur le plateau de l’émission «Objection» sur Sud Fm.
D’après Mme Habré, l’esprit de cette mesure a été violé, puisqu’elle visait, comme l’a expliqué le président Macky Sall, à éviter de «mettre en danger inutilement» l’ancien président tchadien.
«Sur 703 détenus qui ont bénéficié d’une liberté conditionnelle sur la base de cette Covid-19, seul le président Habré est retourné en prison», dénonce-t-elle sur les ondes de Sud Fm. Ce qui est dommage dans cette affaire, à l’en croire, c’est que, «quand il (Habré) a eu cette permission, la parole présidentielle (celle de Macky Sall) s’est exprimée dans une interview de France 24 où le président a expliqué que quand la Covid-19 était là, on n’allait pas le mettre en danger inutilement».
Mais ce qu’elle a constaté pour le dénoncer, c’est le harcèlement qu’a subi le président Macky Sall et qui l’a poussé à ramener Habré en prison, en violation de sa décision. «Cette interview sur France 24 a choqué beaucoup de personnes, parce qu’on a vu un harcèlement indécent de la part des journalistes français. Ils voulaient arracher un engagement au président Macky Sall pour que le président Habré retourne en prison», fulmine-t-elle. Avant d’ajouter : «Quand le président Habré sortait de prison, on était à 120 cas de Covid-19. Et quand on l’a ramené en prison deux mois après, on était à 6 524 cas. Donc, vous voyez que la parole présidentielle a été fragilisée par ce harcèlement indécent. Je suis inquiète par sa mise en danger».

(FILES) A file picture taken on June 3, 2015 shows former Chadian dictator Hissene Habre leaving a Dakar courthouse after an identity hearing on June 3, 2015. An official truth commission report in 1992 accused his regime of committing some 40,000 political murders -- although only 4,000 victims were officially named. He goes on trial in Dakar on July 20 for crimes against humanity, war crimes and torture after spending two years on remand. AFP PHOTO / SEYLLOU