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vendredi, avril 19, 2024
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Quand l’Etat «renfloue» ses caisses par tous les moyens !

par pierre Dieme

Aujourd’hui, mardi 21 juillet, jusqu’au mardi 28 juillet 2020, le Directeur des Domaines procédera à la vente aux enchères des appartements “EDEN ROC “, appartenant à Ibrahima Aboukhalil, alias Bibo Bourgi, saisis par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Ainsi donc, après la décision de vente des 30 hectares de l’aéroport de Yoff, l’Etat chercherait toujours à renflouer ses caisses fortement impactées par la pandémie de la Covid-19.

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Dans une interview accordée au magazine économique britannique Financial Times, le 23 juin dernier, le chef de l’Etat Macky Sall n’a pas caché ses inquiétudes sur l’état de l’économie sénégalaise, dans les mois à venir. Selon lui, «le Sénégal risque la récession, si la pandémie du Covid-19 poursuit sa lancée dévastatrice. L’impact économique est énorme. Au cours des cinq dernières années, le Sénégal a connu une croissance annuelle de pas moins de 6,5%. Maintenant, même si tout se passe bien, la croissance sera de 1%. Si cette pandémie se poursuit, nous serons en récession, cela ne fait aucun doute».

La messe est ainsi dite. Tous les moyens sont bons pour trouver des niches économiques, à même d’amortir les conséquences désastreuses d’une récession imprévue. La vente aux enchères annoncée pour ce jour, mardi 21 juillet, des appartements “EDEN ROC“, appartenant à Ibrahima Aboukhalil, alias Bibo Bourgi, saisis parla Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) entrerait dans ce cadre. Sinon, comment comprendre la célérité avec laquelle la Commission de Contrôle des opérations domaniales (Ccod) a, en sa séance du 20 avril 2017, décidé de vendre lesdits appartements ce jour ?

En réalité, la décision de confiscation des biens des mis en cause dans l’affaire de l’enrichissement illicite a été prise par la Crei dans son arrêt n°02/2015 du 23 mars 2015. Cette décision a été définitivement confirmée par la Cour suprême du Sénégal le 20 août 2015. Ce n’est que 5 ans après que l’Etat, après une annonce en 2017, décide de passer à l’acte. Pourtant, le régime en place semblait être dans les dispositions de réformer la Crei. En octobre 2015, sur le plateau de la chaine de télé Itélé, le président Macky Sall avait réitéré sa volonté de corriger ladite juridiction exceptionnelle, comme l’avait aussi souhaité à l’époque son ancien Premier ministre, actuelle présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese), Aminata Touré avec le journal “Le Quotidien“.

Le Président Macky Sall avait reconnu, à la suite d’une question de la journaliste française, que la Crei n’était pas populaire. Cela serait dû, à son avis, au fait «qu’elle a un fonctionnement assez particulier». Il s’était alors empressé d’ajouter : «nous sommes en train de voir comment la faire évoluer, parce qu’elle a été antérieure à toutes les conventions mises en place par le système des Nations-Unies pour lutter contre la corruption.» Ce qui, d’ailleurs, avait donné un coup de frein aux autres dossiers entamés par la Crei et même à l’exécution des peines pécuniaires. Mais, Covid-19 oblige !

A mettre dans le même lot, la décision de «confier l’assiette foncière disponible de 30 hectares à l’Aéroport de Yoff à la Caisse des Dépôts et des Consignations (Cdc), afin de renforcer l’aménagement durable et la valorisation équitable de la zone concernée à travers des offres publiques d’aménagement et de vente, répondant aux principes de transparence et de rentabilité pour l’Etat», comme indiqué dans le communiqué du Conseil des ministres, du mercredi 24 juin dernier. Une vente aux enchères décidée par le régime en place alors qu’il était prévu de réhabiliter le site de Yoff, de le désencombrer des constructions près de la piste et d’étudier les dispositions de garder un aéroport régional à Dakar, comme en disposent les grandes métropoles.

Cela, après avoir enterré le projet mort-né de transformation de notre premier et seul aéroport international en cité des affaires, sur sa superficie totale de 800 hectares à confier aux Qataris. De toute évidence, la pandémie de la Covid-19 qui a fini de déstabiliser les grands projets économiques et financiers du pays et partout ailleurs à travers le monde, semble avoir ressuscité les vieilles intentions à l’abandon, ou tout simplement rangées dans les tiroirs.

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