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mardi, avril 23, 2024
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Non respect du calendrier républicain au Sénégal : Bases unilatérales, politiciennes et partisanes

par pierre Dieme

A part les reports des élections municipales de 1996 et de 2007, tous les autres renvois des joutes locales l’ont été sur des bases unilatérales, politiciennes et partisanes. C’est du moins la conviction de l’expert électoral, Djibril Gningue, qui trouve qu’il est impératif d’établir un chronogramme, dès ce mois de juin, pour lancer le processus électoral, au risque d’assister à un nouveau report des élections locales à venir.

La survenue du Coronavirus a eu un impact politique très fort au Sénégal. Il a, en effet, porté un sacré coup de frein au dialogue politique suspendu, depuis le mois de mars dernier, risquant ainsi de dérègler l’- horloge électorale.

Les acteurs de ces concertations politiques étaient pourtant à l’étape de finalisation des modalités de financement de l’audit du fichier électoral et de l’évaluation du processus électoral. Cela, dans le but de procéder au lancement de l’appel d’offre pour ces deux mesures très attendues par les acteurs politiques. Hélas ! La Covid-19 est en train de remettre très sérieusement en doute la possibilité d’organiser ces élections locales, dans la fourchette temporelle proposée par le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, à savoir au plus tard le 28 mars 2021. Ce qui veut dire qu’un énième report des élections locales prochaines est envisageable, si rien n’est fait. Ce qui ne serait pas une nouveauté dans le pays.

Depuis la première alternance à nos jours, les élections locales ont été repoussées à maintes reprises, pour diverses raisons. Si pour les prochaines joutes, l’excuse sera inéluctablement la survenue de la pandémie dans le pays et partout à travers le monde, avec son lot de dégâts sur l’économie du pays, il n’en demeure pas moins que certains reports avaient des bases toutes autres.

De l’avis de l’expert électoral, Djibril Gningue, «à part les élections de 1996 et de 2007, les reports d’élections qui ont eu lieu ne l’ont été que sur des bases unilatérales, politiciennes et partisanes. Le pouvoir n’est pas prêt, ou bien on a un autre projet en tête, ou on veut cumuler les élections».

Sur les raisons des reports de ces élections citées ci-dessus, le Secrétaire exécutif de la Plateforme des acteurs de la Société civile pour la transparence des élections (Pacte) indique que le président Diouf avait décalé d’une semaine les élections locales de 1996, parce que les bulletins de vote n’étaient pas disponibles dans l’ensemble des bureaux de vote des 19 arrondissements de Dakar. Pour ce qui est du report par le président Wade des locales de 2007 jusqu’en 2009, il raconte que cela découlait de l’impact que pourraient avoir les inondations sur la carte électorale, de même que sur l’acheminement et la mise en place du matériel électoral.

Pour ces prochaines échéances locales prévues au plus tard le 28 mars 2021, Djibril Gningue pense que les délais peuvent être respectés. Cela, à condition qu’un chronogramme soit établi, dès ce mois de juin, pour lancer le processus électoral. En effet, il fait remarquer qu’il reste juste 8 mois limite pour lancer le processus.

A son avis, il ne faut pas moins de 90 à 120 jours pour l’audit du fichier et l’évaluation du processus électoral. Sur les 4 mois restants, il en faut 2 pour la révision des listes électorales. C’est-à-dire, 1 mois pour que les gens aillent s’inscrire ou se réinscrire, 15 jours pour afficher les listes, c’est-à-dire la période contentieuse et les autres 15 jours, c’est pour la consolidation des listes électorales sur la base des nouvelles inscriptions. Il en restera juste 2 mois pour organiser les élections, notamment la déclaration des candidatures, le parrainage s’il est toujours maintenu, éditer les listes, acheminer le matériel électoral. Il a, par conséquent, prévenu que «si on dépasse le mois de juin, les carottes seront cuites. Je ne vois pas comment le cycle électoral sera respecté.

Le cycle électoral, c’est des délais francs prévus dans le Code électoral». Même s’il admet qu’un consensus pourrait permettre aux acteurs de comprimer les délais, il reste convaincu qu’on ne peut pas réduire au-delà de certaines limites sans altérer l’intégrité du processus électoral et sa transparence qui ont des exigences et des contraintes.

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