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Mort suspecte de deux élèves officiers : quand le bizutage vire au drame

par pierre Dieme
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L’affaire Abdou Kader Johnson boucle la longue liste. Ce jeune élève-adjudant, en formation à l’École nationale de police, est décédé à la suite de graves blessures reçues au cours de ses entraînements. C’était lors des traditionnels séances de bizutage. Les résultats de l’autopsie font état d’une mort naturelle mais, le père du défunt demeure convaincu que son fils aurait reçu des coups qui lui ont causé des blessures. La nuque cassée ayant entraîné la paralysie de tous les membres du corps, côtes cassées et détachées de la colonne vertébrale, doigts enflés. Alors que les circonstances du décès de ce dernier restent inconnues, un autre élève officier est décédé lors des manœuvres intensifs. Un autre bizutage qui vire au drame. Un élève-officier, Jucelin Nankas, né le 28 avril 1995 à Kolda.


BIZUTAGE, UNE PÉRIODE PARTICULIÈRE DE 45 JOURS

En 2017, un bizutage fait deux morts en quatre jours à l’Ecole nationale des sous-officiers d’active (Ensoa). Des décès survenus suite à un bizutage.

En effet, à leur arrivée à l’école, les élèves débutent leur formation avec une période particulière qui dure 45 jours, appelée formation initiale du combattant. Pendant cette période, ils avaient fait l’objet de toutes les privations et sévices corporels. Ils mangeaient et dormaient à peine parce qu’on ne leur laissait pas assez de temps pour le faire. Pire, ils étaient soumis à des exercices physiques intensifs et souvent ils étaient insultés et battus. L’armée, avançant la thèse de la mort naturelle, avait nié une quelconque brimade pour expliquer la mort de ces deux élèves sous-officiers.

2012, un jeune policier avait également perdu la vie dans les mêmes circonstances que Abdel Kader Johnson. Son grand-frère, qui requiert l’anonymat, joint au téléphone revient sur les faits. « Une fois à la morgue, j’ai constaté des traces de sang sur son corps qui indiquent des blessures apparentes. Mon frère était un adepte des arts martiaux. Il avait l’habitude des entraînements intensifs. La gravité des sévices sur son corps faisait planer le doute. Il était évident qu’il avait reçu des coups violents qui ont occasionné sa mort qui était loin d’être naturelle mais, la famille n’avait rien fait », se souvient le grand frère du défunt.

Policier à la retraite, le commissaire Keita nous explique les quelques méthodes de bizutage. Il a d’emblée précisé que le bizutage ne consiste pas à maltraiter les nouveaux recrus. « On les fait courir, on leur demande de grimper, ou de passer par les escaliers. Mais, on n’exerce pas de la violence sur eux. On ne cherche pas à les blesser. Il n’y a pas de tortionnaire à la police », explique le commissaire Cheikh Keita.

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