Le bras de fer entre le ministĂšre de la PĂȘche et de lâEconomie Maritime (Mpem) et le Groupement des armateurs et Industriels de la PĂšche au SĂ©nĂ©gal (Gaipes) est toujours dâactualitĂ©. Et les dĂ©cisions de la tutelle au terme des travaux de la Commission consultative ne devraient pas apaiser le climat
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!La question des licences de pĂȘche est toujours au cĆur de lâactualitĂ©. Suite aux tirs groupĂ©s des membres du Gaipes dĂ©nonçant lâattitude du ministre de la PĂȘche, une commission consultative avait Ă©tĂ© mise en place dont le rĂŽle principal Ă©tait de se pencher sur la question. Et Ă lâarrivĂ©e, sur les douze (12) demandes prĂ©sentĂ©es, deux seulement ont eu des avis favorables. Il sâagit des sociĂ©tĂ©s El Hadji Niang et Soperka. La sociĂ©tĂ© Ndiayene PĂȘcherie a pour sa part eu un avis mitigĂ©. «Le ministre, qui en a dĂšs lors une compĂ©tence exclusive, notifiera aux demandeurs sa dĂ©cision finale qui sâappuiera grandement sur lâavis de la commission et prioritairement sur celui de la recherche», renseigne le directeur de Cabinet du ministĂšre de la PĂȘche et de lâEconomie Maritime (Mpem).
A lâen croire, les rĂ©sultats de cette Commission mettent ainsi un terme Ă la question des licences, au cĆur de lâactualitĂ© de ces derniĂšres semaines. Cette dĂ©cision fait suite Ă une vaste consultation Ă distance, initiĂ©e par le directeur des PĂȘches Maritimes. Ce dernier avait comme mission de recueillir les avis des uns et des autres pour enfin donner une suite aux demandes. Toutefois, renseigne le directeur de cabinet du Mpem, le Gaipes nâa pas jugĂ© nĂ©cessaire dây participer. «Le Gaipes a jugĂ© utile de rĂ©pondre au ministĂšre par une lettre ouverte accusatrice, rappelant des faits tout au plus du passĂ©, en se jouant dâamalgames et de manipulations grossiĂšres, avec un but non cachĂ© de vouloir faire chanter le Gouvernement. En atteste toute la campagne mĂ©diatique orchestrĂ©e pour tromper lâopinion en lui faisant croire que nous avions dĂ©jĂ donnĂ© 56 nouvelles licences Ă des Chinois», informe-il. Et de soutenir que les membres de cette structure ont voulu dĂ©tourner les vĂ©ritables acteurs de lâessentiel Ă travers des mĂ©thodes bien planifiĂ©es. «Nous avons enregistrĂ© leurs tentatives dâembarquer les acteurs de la pĂȘche artisanale, les femmes transformatrices, premiĂšres victimes de leurs pratiques. Ils nâont de mobiles que de prĂ©server un monopole aujourdâhui inexplicable sur des pĂȘcheries, dans des zones en concurrence directe avec la pĂȘche artisanale, occasionnant rĂ©guliĂšrement des accidents au dĂ©triment exclusif des artisans pĂȘcheurs», dĂ©taille notre interlocuteur.
LE PRESIDENT DU GAIPES AU BANC DES ACCUSES !
Avec cette dĂ©cision, le ministĂšre de la PĂšche et de lâEconomie Maritime (Mpem) se retrouvera encore plus dans le viseur du Gaipes. Mais selon le directeur de cabinet du Mpem, cette organisation nâa de leçons Ă donner Ă personne. Et il nâhĂ©site pas Ă Ă©gratigner son prĂ©sident, Ă la tĂȘte de quatre armements. «Pense-t-il ĂȘtre plus digne de respect que tous les autres membres de ladite commission, lui qui est partie, financiĂšrement intĂ©ressĂ©e, contrairement aux autres ? Est-il plus patriote que tous ces fonctionnaires quâil sâĂ©chine Ă prĂ©senter comme des corrompus, allant jusquâĂ dire Ă combien se nĂ©gocie une licence ? ExpĂ©rience personnelle ou accusation non assumĂ©e?», sâinterroge le directeur de cabinet du Mpem. Selon lui, le prĂ©sident de Gaipes devrait plutĂŽt expliquer comment il a financĂ© ses 24 navires. «Comme il lâa dit Ă deux Ă©missions de tĂ©lĂ©vision, les navires coĂ»tent 5 milliards Fcfa lâunitĂ© (faites le calcul). Estil en mesure de nous expliquer comment il a pu affirmer Ă cette Ă©mission tĂ©lĂ© faire 80 milliards Fcfa de chiffre dâaffaires et embaucher plus de 1060 personnes, quand ses Ă©tats financiers dĂ©posĂ©s disent que son chiffre dâaffaires est de 15 milliards Fcfa en 2018. Et que son navire Kentia est achetĂ© Ă 587 millions de Fcfa ?», balance de Dircap du MPEM.
LES DISPOSITIONS PRISES PAR LE MINISTERE
Dans sa volontĂ© de mettre de lâordre dans le secteur, le ministre de la PĂȘche, Alioune Ndoye, a depuis fin avril 2020, lancĂ© cette mission dâaudit qui rencontre lâopposition de ces acteurs. Toujours au chapitre des mesures, il avait pris les dispositions pour la finalisation des travaux sur le bateau ITAF DEME dĂ©diĂ© Ă la recherche du CRODT. A cet effet, il avait saisi son homologue mauritanien pour une rĂ©union de la Commission sous rĂ©gionale des pĂȘches. «Il a planifiĂ© de sâen ouvrir aux autres homologues gambien, bissau guinĂ©en et capverdien. En effet, certaines questions doivent ĂȘtre abordĂ©es conjointement au niveau sous rĂ©gional, notamment celles relatives Ă la gestion de la ressource qui est commune, car fortement migratrice. Et il est un fait quâutilisent, malhonnĂȘtement, ceux qui cherchent Ă discrĂ©diter le Gouvernement : tous les navires de pĂȘche battant pavillons Ă©trangers et disposant de licences gambiennes ou guinĂ©ennes ont pour port de dĂ©barquement Dakar, du fait de lâabsence de certaines infrastructures dans ces pays », renseigne notre interlocuteur.
DEUX MILLIARDS FCFA AUX ACTEURS POUR PALLIER LES EFFETS DU COVID 19
Face Ă ce quâil considĂšre comme une campagne de «dĂ©sinformation», le ministĂšre de la PĂȘche et de lâEconomie Maritime a invitĂ© les acteurs du secteur Ă se retrouver autour de lâessentiel. «Les acteurs du secteur, ceux de la pĂȘche artisanale en particulier, qui constituent, en moyenne, 80% des dĂ©barquements annuels, devront davantage se mobiliser pour accompagner le dĂ©partement dans les multiples initiatives les concernant», indiquent les responsables du ministĂšre. Et pour les accompagner suite Ă la crise sanitaire qui secoue le monde, des initiatives sont dĂ©jĂ lancĂ©es. «Le dĂ©partement a lancĂ©, suite Ă un partenariat avec la DER et le CMS, une vaste opĂ©ration de financement des pĂȘcheurs artisans, des femmes transformatrices, des mareyeurs, micro-mareyeurs et aquaculteurs impactĂ©s par la pandĂ©mie du Covid 19. Deux milliards de fcfa sont ainsi mobilisĂ©s et vont ĂȘtre injectĂ©s dans le secteur pour soutenir ces braves SĂ©nĂ©galais, oĂč quâils se trouvent dans le pays», renseigne-il avant dâannoncer un autre partenariat avec la BNDE dont lâobjectif est de mobiliser la somme de huit milliards Fcfa, destinĂ©e essentiellement Ă la prise en charge des prĂ©occupations majeures des acteurs de la pĂȘche artisanale dans son ensemble et de lâaquaculture.