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vendredi, avril 19, 2024
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Macky Sall dans ses contradictions et incohérences

par pierre Dieme

Lorsqu’on l’entend dire « notre démocratie », il ne s’agit pas du « notre » collectif. Mais du « notre » de majesté, autre façon de dire « ma démocratie ». Car il a sa propre conception de la démocratie et du légalisme

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Être dans ses incohérences et contradictions, c’est manquer de logique, de continuité. C’est manquer de suite, s’activer dans l’ambivalence. C’est au volant de sa voiture clignoter à gauche, puis tourner à droite, créant ainsi des perturbations dans la circulation routière.

Macky Sall (MS) est un nœud de contradictions et d’incohérences. Lorsqu’on l’entend dire « notre démocratie », il ne s’agit pas du « notre » collectif, mais du « notre » de majesté, autre façon de dire « ma », « ma démocratie ». Car il a sa conception de la démocratie et du légalisme.

Il nous en avait donné un aperçu en mai 2002, lorsque maire de Fatick, premier magistrat de la ville, devant donner l’exemple, lors d’une élection locale, il avait refusé de se plier à l’obligation républicaine de présenter sa carte d’identité. Alors que son mentor de l’époque Wade s’y pliait. Vrai ou faux ?

MS accuse actuellement l’opposition de vouloir tuer la démocratie dans le pays en refusant les décisions du Conseil constitutionnel.

En 2011, il avait attaqué le Conseil constitutionnel de l’époque, l’accusant d’avoir tripatouillé la Constitution pour se mettre au service de Wade. Vrai ou faux ?

Il avait écrit au Comité des Droits de l’homme des Nations Unies pour dénoncer l’interdiction des manifestations par Wade et sa persistance à contourner la Constitution pour s’octroyer un troisième mandat. Vrai ou faux ?

Maintenant au pouvoir, il a refusé récemment la proposition de la CEDEAO de limiter à 2 (deux) les mandats présidentiels. Vrai ou faux ?

Selon la Constitution (article 37), « le président de la République nouvellement élu fait une déclaration écrite de patrimoine déposée au Conseil constitutionnel qui la rend publique ». Ce qui dans le cas de MS donne : « une villa de 699 mètres carrés, un terrain de plus de 2 000 mètres carrés dans un quartier chic de Dakar, un appartement de 300 mètres carrés à Houston aux États-Unis, d’autres villas et terrains au Sénégal ainsi que des parts dans deux sociétés immobilières et de consultants, un parc automobile de 35 véhicules ». Un véritable « gorgoorlou ».

Mais aucune déclaration sur ses comptes bancaires. Vrai ou faux ? Peut-être un simple oubli, comme cela peut arriver à tout le monde.

MS est le seul président sénégalais à avoir envoyé son fils étudier à l’étranger, aux États-Unis. Philippe Maguilen Senghor et Karim Wade ont étudié à l’Université de Dakar. Vrai ou faux ?

Pourtant, lors d’une rencontre avec la communauté universitaire, il ne tarissait pas d’éloges sur « l’université de Dakar qui a formé beaucoup de cadres », dont lui-même.

MS recommande aux Sénégalais la préférence nationale, promet des emplois aux jeunes. Ses deux ouvrages (rien que des recueils de discours) ont été publiés en 2018 par deux maisons d’édition françaises, ‘’Le Cherche midi’’ et ‘’ Michel Lafon’’. Vrai ou faux ?

Comme s’il n’existait pas au Sénégal des éditeurs faisant travailler des ouvriers imprimeurs nationaux. Pourtant, c’est son gouvernement qui finance le Fonds d’aide à l’édition pour encourager l’édition nationale. N’est-ce pas lui qui en 2021 crée le ‘’Conseil présidentiel pour l’insertion et l’emploi des jeunes’’, lui qui le 7 juillet 2022 présente l’emploi des jeunes et des femmes comme une surpriorité ?

En 2015, MS annonce réduire la durée du mandat présidentiel de sept (7) à cinq (5) ans pour, dit-il, « donner l’exemple ». En 2016, il annonce qu’il renonce à réduire son mandat de sept (7) ans à cinq (5) ans. Vrai ou Faux ?

Il s’en est justifié en disant que c’est après avis du Conseil constitutionnel. Avait-il consulté le Conseil constitutionnel lors de sa première décision en 2015 ? De toute façon, un avis n’a jamais eu force obligatoire.

En 2012, MS candidat à la présidentielle récuse le ministre de l’Intérieur comme organisateur de l’élection. Wade cède en nommant un ministre des Élections, mais MS persiste et signe : « le ministre des Élections sera sous la dépendance du ministre de l’Intérieur, ce qui ne va pas avec la transparence, j’ai été ministre de l’Intérieur, je sais comment les choses se passent. »  Tiens ! Nous, on ne savait pas. Certaines choses peuvent donc se passer au ministère de l’Intérieur lors des élections ? Depuis qu’il est au pouvoir, toutes les élections sont organisées par son ministère de l’Intérieur, malgré les contestations de l’opposition. Vrai ou Faux ?

Mais il a son explication : « On ne peut pas revenir en arrière avec la création d’autorités indépendantes pour superviser les élections ».

Parce que 2012 c’était l’Antiquité ? Une fois que je suis au pouvoir, on ne peut plus faire ce qu’on faisait quand je n’étais pas au pouvoir. 

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