vendredi, mars 29, 2024
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Lutte contre la covid : L’élaboration d’une bonne stratégie de communication, la panacée

par pierre Dieme
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La lutte contre la Covid-19 se poursuit au Sénégal dans un contexte d’une nouvelle vague de contaminations. 253 morts ont été dénombrés hier sur un total de 4231 sous traitement.

Même s’il a eu plus de 7 mille cas guéris, il n’en reste pas moins que la situation est préoccupante dans un contexte où les cas communautaires prennent de l’envol.

Ainsi, les autorités étatiques ont mis en place une nouvelle stratégie de riposte qui se veut adaptée en mettant l’accent sur deux leviers : la sensibilisation et la sanction contre les récalcitrants.

Deux mesures importantes. Car, la sensibilisation permet l’implication des relais communautaires de base comme les guides religieux dans la lutte et l’atteinte de cibles importantes.

Et la sanction ne saurait être occultée notamment à l’égard de ceux qui rechignent à porter leurs masques en public et la lutte contre les rassemblements.

A ce propos, ceux qui passent sur la corniche ouest peuvent se rendre compte de l’important dispositif de sécurité mis en place de Guédiawaye à Malika où les gendarmes, déployés, nombreux, veillent scrupuleusement au respect de l’interdiction de rassemblement au sein des plages notamment en cette période de canicule.

Le même dispositif est certainement déployé au niveau des autres plages notamment du centre aéré, de Ngor et autres.

Des précautions importantes à prendre et qu’on n’aurait jamais dû abandonner. La sensibilisation doit aller de pair avec la rigueur.

Néanmoins, ce qui fait encore défaut, au regard de nombreux spécialistes, c’est l’élaboration d’une bonne stratégie de communication assortie d’un plan de riposte. Ce que l’on oublie, c’est que cet aspect de la bataille n’a rien de médical car il s’agit, par une communication adaptée, de toucher un public cible. Et comme tout se passe dans un domaine technique, médical, la confusion a été faite depuis le début, de laisser le terrain au corps médical qui a certes beaucoup de mérite mais qui est là dans un domaine qui n’est pas le sien.

Conséquence, très vite, on a confondu information et communication, médecine et santé publique. Et l’absence d’une stratégie prédéfinie à partir d’un diagnostic clair, a rendu la tâche presqu’impossible au Ministère de la Santé et de l’Action sociale (Msas) et aux autorités publiques en général.

Et comme le Msas n’est pas le seul Ministère concerné car l’Intérieur, le Transport et même la Communication ont aussi droit au chapitre, il s’en est suivi une cacophonie due notamment à l’absence d’une bonne coordination des actions.

Bien sûr, l’absence d’un premier Ministre a été bien ressentie ici. Les difficultés de coordination ont fait que le Msas de la santé a dû du mal à dire à ses homologues ce qu’ils doivent faire si ces derniers ne sont pas dans les dispositions ou si le Chef de l’Etat ne leur demande pas de le faire.

Par exemple, pour interdire à nouveau les rassemblements et exiger le port de masque, il a fallu un arrêté du Ministère de l’Intérieur. Or, Abdoulaye Diouf Sarr ne peut donner des ordres à Aly Ngouye Ndiaye et vice versa.

Mieux, pour que le Chef de l’Etat assure la coordination des actions, il faudrait qu’il s’appuie sur un tableau de bord digne de ce nom, avec les objectifs, les moyens et les actions à mener clairement définies. C‘est cela, en somme, la stratégie. Or, manifestement, il n’y en a pas.

En clair, tant qu’il en sera ainsi, nous allons continuer à procéder par tâtonnement et pilotage à vue à propos d’un danger grave de mort même si les actions posées produisent du résultat.

Il faudra, s’il le faut, un conseil présidentiel sur la Covid-19. La réflexion doit se poursuivre avec l’implication de tous les Ministères dont chacun doit faire ses propositions. Il n’est pas exclu qu’un cabinet de communication soit impliqué ou que les spécialistes de l’Etat, se basant sur les réflexions ainsi engrangées et sur le diagnostic réel de la situation fassent justement des propositions précises en la matière.

Car, face à la gravité de la situation, c’est toute la stratégie de communication qu’il faudra revoir en évitant le maximum possible les amalgames entre information et communication et entre médecine et santé publique. Car, jusqu’ici, ce sont ces amalgames qui nous ont coûté cher.

Assane Samb

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