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jeudi, avril 25, 2024
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Les dessous de l’exode du monde rural

par pierre Dieme

Si dans beaucoup de pays européens, les paysans ont le niveau d’ingénieurs agronomes, alors que dans les nôtres ont celui d’hommes de cavernes maniant douloureusement les instruments aratoires dont l’archaïsme est affligeant, ce n’est pas parce que les européens sont des dieux et nous des êtres inferieurs, inaptes aux progrès.

C’est tout simplement parce que ces pays ont résolument tournés vers le futur  leurs paysans qui bénéficient par conséquent d’une formation et d’un encadrement scientifique qui tiennent compte du milieu et de l’évolution scientifique et technique du monde moderne.

C’est tout le contraire de notre pays où on attend tout de la pluie, des « khambs » et autres fétiches, mais aussi de décisions politiques qui tardent à venir ou pire qu’on monnaye très souvent.

Celles-ci se nourrissant de l’ignorance ténébreuse de certains paysans qui renvoient aux premiers âges de l’humanité,

Faute d’une réelle assistance qui tienne compte des exigences de la vie moderne, nos paysans vivent depuis longtemps un cauchemar.

Ils savent que rien de consistant n’a amélioré leurs sorts et les phraséologies les plus séduisantes, les plus pédantes ne les convaincront pas du contraire.

Ils ne citeront pas qu’ils savent que l’intérêt qu’ils suscitent chez l’autorité politique n’est motivé que par des buts électoralistes.

 Eux, dont les villages miroirs des habitants préhistoriques ressemblent à des fantômes endormis.

 Il est de coutume dans notre pays de fustiger, caler dans son fauteuil, dans un salon bien climatisé, l’exode rural et d’incriminer les paysans qui grossissent les bidonvilles.

Cette situation résulte du fait que depuis longtemps, le système socio-économique qui est en cours a fini par convaincre le paysan qu’il n’est tout de même pas le dernier des tocards.

Que d’une part, le travail agricole signifie pour lui la pauvreté chronique, dès l’instant où les cultures commerciales ne reçoivent pas une rémunération valorisante ou que celles-ci sont largement amputées par des impôts et des dettes.

D’autre part, les villes portuaires principalement se développent avec leurs nombreux services parasitaires.

On est donc mal venu de se plaindre de cet exode.

 On peut imaginer sans peine ce que serait l’agriculture sénégalaise avec toutes ses virtualités si, dès le début des années 60, des écoles d’enseignement agricoles scientifiques modernes avaient été installées.

 Il faut donc arrêter tout le verbiage fait autour du monde rural et faire notre autocritique, car le temps se couvre !

Assane Samb

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