Le jeune Boubacar Ba blessé lors des manifestations de soutien à Ousmane Sonko à Bignona, dont le bras a été amputé, est sorti de l’hôpital. La photo qui montre son handicap est devenue virale sur la toile. Dans un communiqué parvenu à «L’As», la coordination départementale de Pastef de Bignona promet une assistance sociale à ce jeune élève de 14 ans en classe de 4e à l’école Franco-Arabe Cheikh Amda Ben Rachid de Bignona.
On renseigne également que sur le plan judiciaire, des avocats sont commis et un dispositif social de soutien mis en place pour que les détenus et leurs familles supportent moins péniblement cette épreuve. D’ailleurs, c’est le Directeur Départemental de l’école du Parti, Ousmane Jean Biaye, qui est chargé du volet rééducation et cours de renforcement de Boubacar Ba, comme convenu avec ses parents.
Touba et toutes les bonnes volontés trahies !
Serigne Abdou Mbacké, agissant pour la paix, la justice et l’entente des coeurs, avait pris son bâton de pèlerin pour se concerter avec les autorités religieuses du pays (musulmanes et chrétiennes), la société civile et les personnalités politiques. Et c’était fort des fruits de ces concertations qu’il avait usé de son autorité morale pour amener Ousmane Sonko à déférer à la convocation du juge du 8ème cabinet. Pourtant, bien qu’acceptant les sollicitations de son guide, Sonko avait martelé que Macky ne connaissait que les rapports de force et, qu’en pareil cas, il avait l’habitude d’aller jusqu’au bout. Il ne pensait certainement pas que c’était là une prémonition.
En effet, il est aujourd’hui clair que Macky reste constant dans le dessein de démanteler la démocratie en réduisant l’opposition à sa plus simple expression. Il l’avait fait avec Karim Wade et Khalifa Sall, aujourd’hui Ousmane Sonko devait, à son tour, être emprisonné illégalement puis enferré dans une quasi mort civile par un casier judiciaire dénué de toute base légale.
Le complot du viol ayant été éventé, il fallait urgemment mettre en place un autre piège; d’autant plus qu’à la suite d’un recours déposé auprès du Conseil Constitutionnel, Sonko avait recouvré son immunité.
L’idée fut de poster quelques individus sur la Corniche avec pour mission de provoquer les forces de l’ordre par des jets de pierres, faits qui seraient automatiquement qualifiés de troubles à l’ordre public avec voie de faits sur agents en service commandé.
Ousmane Sonko ayant subodoré le coup, avait refusé d’emprunter la Corniche. Mais qu’à cela ne tienne, telle la fable “Le loup et l’agneau” de Lafontaine, il fut quand même arrêté pour troubles à l’ordre public alors qu’il n’avait jamais quitté son véhicule.
Dans la mesure où Sonko n’a jamais appelé à manifester et qu’il n’a pas participé concrètement à la supposée manifestation, on serait curieux de connaître quels sont les éléments constitutifs permettant de l’incriminer sous l’éclairage des dispositions du code de procédure pénale.
Après Karim Wade et Khalifa Sall, l’injustice et l’application illégale de la loi permettront-elles cette fois encore, à Macky Sall d’éliminer un adversaire politique ? Mais comme on dit, ce sont l’apathie et les acclamations qui ont toujours fait les malheurs des peuples.