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jeudi, avril 18, 2024
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Le palu, l’autre covid de l’été

par pierre Dieme

De la fièvre qui affole le thermomètre des médecins affichant entre 39 et 40 degrés. Des symptômes qui s’apparentent souvent à la covid-19. Mais il s’agit plutôt d’un paludisme qui sévit un peu partout dans le pays. Touchant particulièrement les enfants et les tout-petits en cette fin d’hivernage. Dans les postes et autres centres de santé, médecins et infirmiers ne chôment pas. Chez les parents, certains ont perdu le sommeil.

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La structure sanitaire des Bonnes Sœurs de Gibraltar est remplie de patients. Assis sur les bancs à l’intérieur du dispensaire et d’autres en dehors, ces derniers attendent d’être orientés. Le pari d’être reçu n’est pas encore gagné pour plusieurs patients. A 9h 30, le ticket pour les malades est presque épuisé. Les enfants sont renvoyés à demain pour la consultation. Plus de 700 malades devront être pris en charge ce même jour par le personnel présent composé d’infirmiers, de médecins mais aussi d’aides soignants.

Comme Mariama qui est arrivée sur les lieux à 6h du matin, son fils présente les symptômes de fièvre, frissons, vomissement, manque d’appétit. Des symptômes qui renvoient au paludisme. Son enfant au dos, elle affiche son inquiétude. «Je n’ai dormi de la nuit. Il avait de la fièvre. Je l’ai fait prendre son bain pour baisser la fièvre mais ça n’a servi à rien. Je suis là depuis le matin pour le faire consulter», confie la jeune femme. Comme Mariama, des mamans anxieuses ne manquent pas. Les cris des enfants renseignent sur le mal qu’ils sont en train de vivre.

En plus de l’anxiété, la nervosité prend le dessus chez les accompagnants. Ils sont pressés de voir leurs «malades» se rétablir. Et tout de suite. Chez d’autres parents, c’est la déception et la désolation qui se lisaient sur leur visage. Ils ont été congédiés à cause de la forte demande. Si certains ont décidé de patienter jusqu’au lendemain, d’autres ont préféré aller vers d’autres structures de santé. Aminata en fait partie. Avec ses deux enfants, elle a décidé d’aller au poste de santé de Hlm1 pour faire soigner ses enfants. « Mon fils est fiévreux, je ne peux pas attendre jusqu’à demain. Je n’ai pas dormi de la nuit. J’ai fait les cent pas avec mon garçon au dos», a-t-elle renseigné.

Au niveau du poste de santé des HLM, les patients attendent d’être pris en charge. Seuls deux infirmiers travaillent accompagnés des stagiaires. Les lits d’hospitalisation sont pleins. Entre hospitalisation et consultation, ils se sentent parfois débordés au moment laissant des malades se morfondent dans la douleur. Les Tdrs qui sont faits sur les malades renseignent des cas de paludisme ou encore de grippe. La perfusion reste la meilleure alternative pour soulager les malades.
Pour le Dr Moustapha Cissé, Adjoint au directeur Afrique de l’Ouest pour le paludisme et les maladies tropicales négligées MACEPA/PATH, les cas de paludisme surviennent en début et à la fin de l’hivernage. Au Sénégal, il a été enregistré 445.313 cas de paludisme et 373 décès (données officielles du PNLP). Ce qui traduit une tendance à la baisse par rapport à l’année de référence 2015 mais avec une légère remontée par rapport à 2019.

Pour le docteur Cissé, c’est au niveau des régions de Kédougou, Tambacounda et Kolda où on note le plus grand nombre de cas de paludisme. Concernant la disponibilité des moustiquaires, le docteur Cissé a renseigné : «elle continue au niveau des structures de santé pour une distribution de routine et les campagnes de masse ont lieu tous les 3 ans. La dernière date de 2019» a-t-il déclaré.

Denise ZAROUR MEDANG

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