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Le forum civil charge l’OFNAC

par pierre Dieme

Birahim Seck, n’y est pas allé de main morte avec l’Ofnac dont les représentants ont zappé l’atelier tenu hier, jeudi 19 mai 2022, dans le cadre du projet de lutte contre la corruption pour la promotion de la redevabilité territoriale

Le Forum civil, filiale sénégalaise de Transparency International, a fustigé par la voix de son coordonnateur, les dysfonctionnements et lenteurs criards notés dans les actions de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption déclinée sur une période de 4 ans (2020-2024). De l’avis de Birahim Seck, il s’agit d’une paralysie institutionnelle doublée d’ « un manque de volonté » de l’Ofnac à jouir de ses prérogatives pour procéder à des investigations de fond afin de couper court à l’ascension de la corruption, phénomène aux antipodes des règles démocratiques.

Le coordinateur du Forum civil, Birahim Seck, n’y est pas allé de main morte avec l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption, dont les représentants ont zappé pour des raisons non déterminées l’atelier tenu hier, jeudi 19 mai 2022, dans le cadre du projet de lutte contre la corruption pour la promotion de la redevabilité territoriale. Selon lui, l’institution qui a, à sa disposition tous les rudiments requis pour procéder à des enquêtes de fond afin de prévenir ou, à cas échéant, de dénoncer les cas de fraude ou de corruption fait preuve d’inertie qui sape le moral. C’est d’ailleurs ce qui justifie la stagnation de la stratégie arrivée à mi-échéance sans résultats probants.

En effet, a-t-il dit, l’Ofnac a la possibilité de s’autosaisir pour les questions d’enjeux majeurs comme les finances publiques (dossier EIFFAGE, construction du Centre international de conférence Abdou Diouf et du stade Abdoulaye Wade, conventions de financement signés par les ministres, financements des campagnes électorales, budgets votés à l’Assemblée nationale, fonds politiques …). Seulement, a-t-il relevé, l’Ofnac préfère se tapir dans l’ombre en attendant une saisine pour mener des enquêtes dont l’aboutissement sera sans grands impacts. « Cette incompétence dont fait preuve l’organe dédié pour lutter contre la corruption a induit l’opinion publique à une banalisation des actes de corruption qui sont aussi flagrantes que multiformes: transhumance, réception de partisans et maires opposants au palais qui se solde par des remises d’enveloppes dont la provenance est douteuse, refus de certaines autorités d’effectuer des déclarations de patrimoine ou d’éclairer sur les conditions de contractualisation des conventions signées ou encore le refus de la part d’institutions comme l’Armp, la Cour des comptes ou l’IGE de publier leurs rapports d’activités », a-t-il lâché devant l’assistance.

 Avant de poursuivre : «l’Etat du Sénégal a dépensé au moins 728 milliards de FCFA en 2021 dans les contrats de gré à gré. Il s’y ajoute les montants colossaux mis à la disposition des juges lors d’événements électoraux et le puisement de fonds dans le budget public non sans ignorer l’existence de budgets prévus par secteur». Ce panaché de motifs à encouragé le Forum civil, de concert avec ses partenaires dont Osiwa, à mettre sur pied un atelier d’échanges sur le financement de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption en vue de conforter la stratégie nationale déclinée sur une période de quatre ans (2020-2024) pour un montant effleurant la dizaine de milliards. De ce fait, ce programme subdivisé en trois étapes majeures que sont l’amélioration des cadres juridiques et institutionnels de la lutte contre la corruption, l’amélioration de la gouvernance et de la coordination ainsi que la communication et le renforcement de capacités, «donne la possibilité à l’Etat d’en exploiter les axes et de concrétiser sa lutte contre ce fléau grandissant faisant obstruction au développement», souligne Birahim Seck.

Ainsi suggère-t-il l’adoption de lois relatives au financement des partis politiques de même que des audits financiers de l’Exécutif, du Législatif et du Judiciaire car «la lutte contre la corruption repose fondamentalement sur une justice crédible et en règle dans son fonctionnement, avec les dispositions légales », a-t-il martelé.

*Khadidiatou MENDY 

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