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La peur d’un peuple

par pierre Dieme
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Par Adama Gaye

De plus en plus de sénégalais ne mangent plus à leur faim. Ventres et gorges noués, regards livides, assaillis de malheurs, vivant sur une corde raide, ils voient, impuissants, leurs univers s’écrouler, sous les bourdes cumulées ajoutées aux mauvaises décisions de l’incapable-en-chef, Macky SALL, qui a réussi l’inédit exploit de tuer en eux tout sourire et tout espoir. Ils vivent la peur de leurs vies. Le présent est invivable. Combien de familles tiennent encore? Les couples se défont dans l’acrimonie. Les chiffres de la pauvreté et de la misère empruntent les ascenseurs. Tous voient l’étendue du désastre.

Qui ose encore parler de la cité Diamniadio ? Pôle urbain je-ne-sais-quoi ce devait être. Ce n’est plus que le symbole d’un pays en decripitude. Les relations humaines ont pris la tangente. On ne se parle même plus. Chacun épie son prochain. Tous craignent l’horizon de lendemains sombres. Face aux défis croissants, ils se sentent laissés à eux-mêmes. Ils ont été tellement trahis qu’ils en sont résignés. Tous ont vus que ceux qui sont chargés de les soulager de leurs malheurs en profitent plutôt sans gêne pour les dépouiller. Au lieu de les protéger de la pandémie du COVID19, ils ont vidé les caisses du trésor public sous prétexte de déployer une aide en leur direction. Comble de malheur, pendant qu’ils se meurent dans un total abandon, on leur sort des statistiques pour faire croire que le Sénégal est l’un des pays à s’être le mieux débrouillé face au virus. Eux savent mieux. Ils sont revenus de longue date de cette fatuité des officiels locaux dont la spécialité est de faire oublier les lacunes par des éloges venus d’outre-tombe, du diable. Les inondations ont ajouté au mal-vivre des sénégalais.

Point n’est besoin de leur demander l’état de leur esprit: ils ont cessé d’être épanouis depuis longtemps. La chronique de la vie quotidienne révèle l’ampleur du mal généralisé qui les saisit à la gorge. Suicides et tueries en séries. Pendaisons. Cambriolages. Prostitution. Mendicité. Chômage. Inceste. Conflits familiaux. Faillite du politique. Banqueroute de l’économie nationale. Difficultés de la vie du fait de l’absence d’infrastructures hospitalières, sanitaires, ou, simplement, de protection de leur intégrité par les forces de sécurité transformées en terreur contre eux. L’absence de visibilité d’un leadership erratique incarnée par un illégitime président assombrit définitivement le tableau. Le Sénégal est entre les mains de son plus grand diviseur commun (PGDC), qui n’est autre que Macky SALL.

En plus de l’avoir appauvri et fragilisé, il a divisé ses populations en ne comptant que sur les cerbères réunis sous les templiers de l’antinationalisme: dans les institutions budgétivores inutiles, les projets criminels et la volonté commune de pillage commun de la nation. Le comble est qu’au moment où le pays est frappé d’un tremblement de peur, celui qui est sensé lui montrer la voie multiplie les faux pas. Et se révèle maître dans l’art du coq-à-l’âneisme, son vrai logiciel de leadership. En moins de dix jours, on peut en identifier les symptômes: il a réuni les soutiens qu’il a encore pour leur promettre de “territorialiser” ses rencontres avec eux; s’est rendu à Accra pour une inaboutie réunion de la CEDEAO sur le Mali; a fait un discours sur les inondations vite oublié dans la poubelle de l’histoire; s’est rendu incognito à Keur Massar sans voir les populations sinistrées; et part demain dans le Sine Saloum déranger les paysans pour se dorer une image balafrée sans oser traîner dans les grandes villes de cette zone.

Incapable, plus grand diviseur commun, champion toutes catégories dans la mise en faillite d’un État et de sa société, Macky SALL sait qu’il est le plus impopulaire être à avoir jamais foulé le sol sénégalais. Il en est du reste tétanisé: il diffère ses décisions, son projet de remaniement ministériel ridicule, et fuit les gens comme la peste. Plus personne ne veut le voir même en peinture. Son rejet est universel. Beaucoup rêvent de le pendre haut et court. En attendant, les sénégalais souffrent atrocement. De son fait…À cause de lui, hier amoureux d’elle, les sénégalais ont désormais peur de la vie.

Adama Gaye Le Caire 18 septembre 2020

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