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L ’Union des magistrats Sénégalais (Ums), ne veut plus de Me Malick Sall, Garde des Sceaux, ministre de la Justice.

par pierre Dieme
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L’Union des Magistrats Sénégalais (Ums) a tenu un point de presse hier, vendredi 2 octobre. Le secrétaire de ladite organisation Abdoul Khadir Khaoussou Diop, a dit qu’eu égard aux relations délétères avec leur ministre de tutelle, suite à traduction du président de l’Ums, Souleymane Téliko, devant l’instance de discipline du Conseil supérieur de la magistrature (Csm), les magistrats ne demandent ni plus ni moins que le limogeage de Me Malick Sall. En attendant, ils mettent fin à toute collaboration avec la tutelle.

L ’Union des magistrats Sénégalais (Ums), ne veut plus de Me Malick Sall, Garde des Sceaux, ministre de la Justice. Par la voix de son secrétaire général, Abdoul Khadir Khaoussou Diop, elle a indiqué avoir pris la décision de mettre un terme à toute forme de collaboration avec le Garde des Sceaux. Mieux, l’Ums demande le départ pur et simple du ministère de la Justice, Me Malick Sall. Pour les magistrats, la requête est légitime compte tenu de la propension Me Sall à créer et à entretenir des conflits préjudiciables au fonctionnement normal du Service public de la justice. Dans ses exigences, l’Ums a aussi exigé l’abandon immédiat de la procédure initiée contre son président Souleymane Téliko. Par ailleurs, l’Ums a invité tous les membres élus à suspendre toute activité au sein du Conseil supérieur de la magistrature. Le bureau de l’Ums invite aussi les magistrats à se constituer, d’ores et déjà, comme conseils, pour la défense du président Souleymane Téliko. L’Ums dit aussi solliciter l’intervention du président de la République pour prendre les dispositions nécessaires au fonctionnement harmonieux de l’institution judiciaire. En outre, elle appelle les magistrats à rester soudés et à éviter de tomber dans le piège de la manipulation. La convocation de Souleymane Téliko à l’Inspection générale de l’administration de la Justice (Igaj) et tout ce qui s’en est suivi, découle, selon l’Ums, de la note envoyée le 12 août 2020 pour dénoncer l’affectation injuste et arbitraire du magistrat Ngor Diop. Pour les magistrats, depuis lors, Me Malick Sall, outré par l’indépendance d’esprit de l’Ums, a décidé de lui faire payer son «audace», en s’en prenant à leur union par divers moyens. Dans ce qui peut être appelée l’affaire Souleymane Téliko, l’Ums dénonce une campagne de dénigrement sur fond de contrevérités au sujet de la nationalité, des accointances politiques et des origines ethniques de son président. Et, «en se livrant à une telle stratégie de musellement de leur organisation, le Garde des Sceaux veut leur imposer une alternative : se taire ou disparaître». Deux choix que les magistrats refusent, en optant pour la liberté et de la dignité, selon le Sg de l’organisation. En conclusion, l’Ums trouve «qu’en s’en prenant à leur organisation, par des procédés indignes d’une autorité de son rang, le Garde des Sceaux se disqualifie et montre son incapacité à faire preuve de la hauteur et du sens du dépassement que nécessite une gestion efficiente d’un service aussi important et délicat que la Justice».

ME CIRÉ CLÉDOR LY, AVOCAT CONSTITUÉ POUR SOULEYMANE TÉLIKO : «J’ose espérer que le Conseil ne le convoquera jamais»

«Cette atteinte grave à l’indépendance de la magistrature constitue aussi une atteinte au fonctionnement normal du Service public de la justice. Nous allons défendre le président de l’Ums. Nous allons donner notre point de vue et nous avons aussi une position par rapport à l’attitude de l’Exécutif par rapport à la magistrature. Et, à l’instar de la magistrature, je demande personnellement à ce que tous les avocats se constituent si, en fait, par extraordinaire, le Conseil supérieur de la magistrature s’aventurait ou déciderait de convoquer Souleymane Téliko au Conseil de discipline. C’est une intimidation des magistrats. C’est une tentative de fragiliser davantage les magistrats pour faire en sorte que l’indépendance de la magistrature puisse être réduite à néant. On ne peut pas comprendre qu’un magistrat qui donne une opinion qui est scientifique et qui est concordante avec l’opinion d’une haute Cour de justice régionale et qui soit conforme aussi à l’opinion de la Cour d’appel de Dakar, soit convoqué pour cela. On intimide ce magistrat. Cela veut dire que derrière cette intimidation, c’est toute la magistrature qui est aujourd’hui intimidée et qu’on veut fragiliser ; et là nous ne l’accepterons pas. Je ne peux pas dire ce qui sera décidé ; mais j’ose espérer que le conseil ne le convoquera jamais parce que si le conseil le convoque, alors là, on pourrait s’attendre à toutes les dérives et à tous les risques. Ce sera simplement au détriment du justiciable sénégalais, de la justice sénégalaise parce que les magistrats ont des possibilités de riposte et les avocats ne les laisseraient pas partir seuls. Donc, il faut que cela soit compris d’ores et déjà. Les organisations des droits de l’homme ne les laisseront pas aussi fragiliser (la justice). Donc, aujourd’hui, il faudrait que l’Exécutif se ressaisisse. Il faudrait que l’Exécutif sache que ce n’est pas opportun, qu’il sache aussi que ce n’est pas dans l’intérêt de la justice. L’exécutif est une autorité. La justice est une autorité. L’Assemblée Nationale est une autorité. Alors, il faudrait qu’on laisse à chaque autorité son indépendance. Ce que je demanderais, c’est que surtout le ministre de la Justice s’autosaisisse avec le Conseil supérieur de la magistrature afin d’arrêter cette escalade»

BIRAHIM SECK DU FORUM CIVIL : «Il y a une volonté du gouvernement de vouloir torpiller, bâillonner, museler la justice sénégalaise…»

«Le fait que les magistrats ne s’attendent pas avec le ministre de la Justice, cela a toujours existé. Mais qu’un ministère, tout un système, veuille s’attaquer, pour des raisons qui n’existent pas, à une association de magistrats, c’est quand-même inédit. Cela participe à un bâillonnement, une volonté de museler la justice. Et c’est la raison pour laquelle, nous organisations de la société civile, on s’est organisé pour porter soutien à l’Union des magistrats sénégalais pour les encourager à porter le combat. Non seulement pour l’indépendance de la justice, parce que la justice est rendue au nom du peuple, mais également pour l’indépendance de leur association. Et ainsi nous interpellons au plus haut niveau, le président de la République, pour qu’il agisse, pour demander solennellement à son ministre de la Justice mais également à tous les magistrats qui sont impliqués dans cette affaire, d’arrêter immédiatement la machine pour brocarder Souleymane Teliko, la justice sénégalaise, pour brocarder le système judiciaire sénégalais. Aujourd’hui, nous avons besoin d’une indépendance de la justice, nous avons besoin d’une autonomie de la justice, nous avons besoin d’une justice sereine qui est rendue au nom du peuple sénégalais et non à quoi nous assistons aujourd’hui. Parce qu’il y a une volonté du gouvernement de vouloir torpiller, bâillonner, museler la justice sénégalaise, à travers l’Ums».

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