vendredi, mars 29, 2024
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Inondations : Suicide ou sauvetage

par pierre Dieme
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Par Adama Gaye

Ce n’est pas le messie qu’ils attendaient mais le monstre prêt à les précipiter dans la phase ultime de son Plan Suicide Ensemble (PSE) qui s’est présenté hier aux sénégalais en leur tenant un discours assassin, estocade finale à un peuple pétrifié au milieu d’une mer de malheurs. Ils guettaient un sauvetage collectif. C’est le coup de massue fatal que Macky SALL leur a assommé. Sans trembler. Sans rien éclaircir des 750 milliards de francs cfa sensés avoir été dépensés depuis 8 ans dans les projets d’assainissement, son fameux plan décennal, il n’a pas été loin de les narguer en leur annonçant la mobilisation additionnelle de 10 milliards de francs cfa, des cacahuètes, pour venir au secours de ces millions de sénégalais réduits à vivre sous les eaux, ayant tout perdu, sans espoir… Il a eu même le cran de jouer davantage la corde de la générosité en déclarant que 3 de ces 10 milliards seraient directement versés aux impactés des récentes inondations.

Si ce n’est pas une insulte sur une injure ça y ressemble bougrement. Faites-le compte: supposons qu’un million de personnes soient touchées par le fléau naturel. Cela revient à dire qu’en divisant les 3 milliards par 1 million, chacune d’elles ne recevra pas plus de 3000 francs cfa. Dans un contexte d’une tragédie nationale rarement vue, Macky SALL n’a pas que montré son amateurisme, son incapacité à être à la hauteur, il s’est révélé une fois de plus insensible à la gravité de l’heure. Qui doit s’en étonner à la lumière des crimes économiques et financiers, de l’incompétence sans nom, qui jalonnent le parcours de cet homme ?

Le concernant, on peut dire, sans risque d’être démenti, qu’il n’est pas que le plus nul mais crapuleux, comploteur, criminel à tenir les rênes d’un pays. En 2012, seule voix solitaire dans un Sénégal emporté par un élan suicidaire, j’avais subi toutes les foudres possibles pour avoir simplement mis en garde contre le risque d’élire un tel escroc et nullard à la tête du Sénégal. La foule déchaînée avait eu une autre idée. Souveraine, elle avait pris le parti et pari, aujourd’hui en déroute complète, sur fond de misère et d’angoisse générale, de se donner à ce chevalier qui lui promettait, rire carnassier en coin, de gérer sobrement et vertueusement sa bourse. Depuis lors, dans un festival de micmacs, d’incohérences et d’amateurisme, tout en sentant qu’il y avait mensonge sur la marchandise, les sénégalais ont continué de fermer les yeux pour ne pas affronter la réalité qu’ils vivaient désormais dans un état mafieux. Nul ne voulait s’arrêter sur les crimes alentours, s’amplifiant à mesure que les actes de mal-gouvernance devenaient la norme.

L’échec était d’abord interne. Sur tous les fronts, le pays se voyait bradé entre les malfaiteurs attirés par un aimant autour du nouveau chef suprême, le khalife général, de la criminalité. Pays sur-endetté, endetté pour des raisons inutiles, gaspillage sans limites. Ressources naturelles, comme jamais dans l’histoire humaine, détournées au profit de Macky et de sa famille. Démocratie affaissée, transformée en charade, avec les échéances électorales chahutées, les mandats ondoyants, les libertés muselées, la sécurité d’état privatisée au service de causes destructrices du projet national. Société démantelée, ethnies mises à mal les unes les autres, les religions instrumentalisées, la pauvreté transformée en levier pour pousser les populations affamées, telles des moutons dociles, à vendre leurs âmes, à se soumettre, à valider, en énuques, les manœuvres ourdies depuis ke cœur d’un État, désormais a-national.

À l’extérieur, incapable de tenir un argumentaire digne de ce nom, ne comprenant rien aux enjeux contemporains, prompt à aliéner la souveraineté nationale en échange de rétributions corruptrices, de sexe, enregistré sur vidéo pour le faire chanter, ou encore simple bouteille habillée lors des grandes réunions africaines, multilatérales onusiennes, ou celles du G8 ou G20, celui qui dirige le Sénégal n’a rien pu apporter au pays. Sauf la desolation et l’incertitude et plus de pauvreté à perte de vue. Et maintenant ces inondations tombées du ciel comme la touche définitive d’une malédiction irréversible.

Parce que j’ai eu la chance d’avoir été associé à la conception et au financement des plus grands projets d’assainissement et d’eau sur le continent africain, je peux dire, sans que Macky SALL ose en douter, parce qu’il en était un témoin, que là où il mène le Sénégal il n’y a pas d’eau potable. Seule l’eau du désespoir. Il avait promis un plan Sénégal émergent (PSE). Plus personne ne doute qu’il ne s’agissait ainsi que d’une réthorique mensongère destinée à couvrir les crimes qu’il s’apprêtait à faire en prenant en mains les destinées du pauvre Sénégal. Le pays, sous les eaux, est maintenant à la croisée des chemins. Où il est question de savoir si ce PSE bâti sur l’arnaque peut devenir un Plan Sauvetage Ensemble. Une raison de tenter l’impossible pour le réussir, c’est que l’alternative fait froid dans le dos. L’autre voie, c’est en effet le plan suicide ensemble, et il est déjà en route.

Sommes-nous prêts, après l’avoir laissé nous dépouiller, à nous livrer, sans résistance, au sort funeste qu’il nous destine ? That is the question. Le temps presse. Adama Gaye Le Caire 9 septembre 2020 Ps: Arrêtons les cirques des prétendus professionnels de l’eau et de l’assaisonnement au Sénégal. De l’Onas à la Sones, du Ministere de l’eau à Suez, du bureau de Macky aux autres centres de décisions sur ces enjeux vitaux, seuls l’amateurisme et l’arnaque sont les marqueurs. Faisons aussi taire les pingouins qui pour un rien hurlent qu’il faut un conseil présidentiel de ceci ou cela. Quant aux 10 milliards annoncés hier par le médiocre et minable Macky SALL c’est du pipi de chat déversé sur les inondations. Un projet d’assainissement pour un simple quartier vaut aisément plus de 100 milliards cfa. Et ne parlons pas du réflexe pavlovien de cet homme qui n’aurait jamais dû occuper des fonctions dans notre république qui le pousse à singer Wade en annonçant qu’il va se rendre en…banlieue. Comme si le Sénégal inondé était circonscrit à cette seule zone géographique. Pitoyable que la mal-en-point Marieme Faye ait été sortie de son asile-hospice pour jouer à la Barney dans les eaux qui dévorent le pays. Amateurisme, partout: nous sommes mal-barrés !

Par Adama Gaye

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