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samedi, avril 20, 2024
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Il ne peut plus y avoir ni exclusion, ni exclusivité sur le continent

par admin

Geoffroy Roux de Bézieux, président du Mouvement des Entreprises de France (Medef) et ses camarades sont avertis. Invité d’honneur de leurs assises, le Président Macky Sall a été sans langue de bois avec eux. D’autant qu’il soutient que le cercle des partenariats s’élargit en Afrique, de sorte qu’il ne peut plus y avoir d’exclusion ou d’exclusivité sur le continent.

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La France est-elle en train de perdre son monopole au Sénégal et sur le continent africain en général ? En tout cas, devant les entrepreneurs français du Medef, le Président Macky Sall a tenu un discours qui laisserait sous-entendre que les investisseurs du pays de Marianne ne sont plus dans leur zone de confort en Afrique. «Le cercle des partenariats s’élargit en Afrique, de sorte qu’il ne peut plus y avoir ni d’exclusion, ni d’exclusivité sur le continent. De plus, les gouvernants sont tenus par des exigences de délai et de qualité dans l’exécution des projets », a soutenu le chef de l’Etat sénégalais devant les nombreux patrons présents à cette rencontre tenue par les Entrepreneurs de France, malgré un contexte marqué par la pandémie de la COVID-19. Prévenant les entrepreneurs français qui engagent des projets en Afrique, le Président Macky Sall a estimé que chaque projet doit être exécuté dans les normes et livré à l’échéance convenue. Il rappelle que le vrai enjeu de la coopération avec l’Afrique aujourd’hui, ce n’est plus le débat sur l’augmentation de l’aide publique au développement. Mais comment les gouvernements des pays partenaires pourraient soutenir les initiatives d’investissements privés par la facilitation de l’accès au crédit et des mécanismes de financements appropriés.

Face aux chefs d’entreprises français, le Président du Sénégal est revenu aussi sur les mesures qu’il a prises pour résister aux conséquences économiques de la Covid-19. « Pour sa part, le Sénégal fait face à la crise dans le cadre d’un Programme de Résilience économique et sociale (PRES) à hauteur de 1,64 milliard de dollars, financé par l’Etat, avec l’appui de partenaires au développement et de donations volontaires », fait-il savoir. Indiquant dans la foulée que ce programme a permis entre autres de soutenir le secteur de la santé par le relèvement substantiel du plateau médical, des tests et un traitement gratuits des malades ; d’assister les populations en denrées de première nécessité et produits phyto sanitaires ; d’appuyer notre diaspora si généreuse envers le pays en temps normal, et aujourd’hui durement éprouvée ; de sauvegarder la stabilité macroéconomique. Toutefois, pense-t-il, il reste que pour l’ensemble des pays africains, les efforts internes ne suffiront pas pour amortir le choc de la crise et relancer la croissance économique. Il nous faut plus de capacités financières.

Ainsi, tout en saluant le rôle du Président Emmanuel Macron qui a contribué à l’adoption par le G20 d’un moratoire sur le service de la dette jusqu’à la fin de l’année 2020, le Président Macky Sall affirme néanmoins : « C’est une mesure appréciable, mais certainement insuffisante compte tenu de l’impact de la crise sur nos économies. Si je prends l’exemple du Sénégal, d’après nos dernières estimations, notre taux de croissance économique passerait de 6,8% à 1,1%. C’est pourquoi l’Union Africaine souhaite travailler avec les partenaires pour une extension du moratoire du G20 jusqu’en 2021. » Selon lui, il convient en outre de considérer la question de l’allègement du fardeau de la dette pour accompagner l’Afrique dans ses efforts de résilience et de reprise de sa trajectoire d’émergence post COVID. Mettant en exergue tout son optimisme quant au devenir du continent, il ajoute : « L’Afrique émergente est loin des stéréotypes qui la présentent comme la face obscure de l’humanité ; et le risque d’y investir n’est pas plus élevé que dans beaucoup d’autres régions du monde. A tous nos partenaires, publics et privés, mon message reste le même : posez un nouveau regard sur l’Afrique et les Africains. Ceux qui continuent de percevoir et d’analyser les dynamiques africaines à travers des paradigmes et des paramètres périmés risquent d’être surpris et en retard sur les rendez-vous de demain. »

«D’ICI 2023, LE PAP2 REQUIERT UN FINANCEMENT DE 22,4 MILLIARDS D’EUROS» 

Par ailleurs, à l’image de l’Afrique, le Président Macky Sall rappelle que le Sénégal veut rester dans cette dynamique avec la Phase II du Plan Sénégal Emergent sur la séquence 2019-2023. « Le Programme d’Actions Prioritaires (PAP) de cette Phase II porte sur des secteurs cibles comme les infrastructures, les mines, l’énergie, y compris l’exploitation du gaz et du pétrole, le transport, l’agriculture etl’agro-business, la construction, avec un programme quinquennal de 100 000 logements, le tourisme, la finance, les industries et l’économie numérique», plaide-t-il devant les investisseurs français en leur soulignant que d’ici 2023, cet ambitieux programme requiert un financement de 22,4 milliards d’euros dont le tiers est attendu du secteur privé local et étranger. Amadouant le patronat français, il affirme : «Vous pouvez y contribuer. Je ne vous présenterai pas le Sénégal. Vous connaissez le pays. Nous connaissons la qualité du savoir-faire français. Nous avons en commun une langue et une tradition juridique, en plus de la proximité géographique. Plus de 250 entreprises françaises opèrent au Sénégal, pour plus de 30 000 emplois créés. »

En tant que pays d’accueil, d’après lui, il appartient au Sénégal de poursuivre l’amélioration de l’environnement des affaires. C’est pourquoi, rassure-t-il, dans cet esprit de simplification et de diligence, l’Agence pour la Promotion des Investissements et des Grands Travaux (APIX) a désigné un point focal pour faciliter aux investisseurs du MEDEF les démarches administratives.

«L’AFRIQUE A DEJOUE LES SOMBRES PRONOSTICS QUI PREDISAIENT UNE HECATOMBE» 

Revenant sur la Covid-19 et ses effets sur l’économie mondiale, le président de la République trouve que cette crise sanitaire majeure révèle au grand jour l’impréparation du monde face aux pandémies, et met à nu les vulnérabilités et contradictions de notre modèle de production et de consommation. « Au fond, c’est la question de la finalité même du développement qui est posée. Dans sa quête du progrès, l’homme recule chaque jour les limites de la science et de la technologie, y compris dans la conquête de l’espace. Pendant ce temps, sur terre, il manque de masques, de kits de tests, d’équipements de protection individuelle, de lits, de respirateurs ; autant de nécessités indispensables à sa vie et à sa santé », s’alarme Macky Sall avant d’ajouter : « Il urge de repenser notre modèle de développement, d’apprendre de nos erreurs, de redéfinir l’ordre des priorités et de redonner sens à l’économie réelle, en investissant plus et mieux dans l’agriculture, l’énergie durable, les infrastructures, la santé, l’éducation et la formation, afin de réaliser un développement compatible avec le bienêtre de l’homme intégral. »

Répondant aux oiseaux de mauvais augure comme certaines institutions internationales, il lance : « Devant cette pandémie inédite, l’Afrique, par son expérience des épidémies, par la jeunesse de sa population et les mesures préventives précoces, se montre résiliente et combative, déjouant ainsi les sombres pronostics qui prédisaient une hécatombe sur le continent. » Il demande aux entrepreneurs français de travailler à consolider leurs relations, dans la confiance mutuelle.

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