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Guinée, Cote d’Ivoire, Sénégal : Le spectre lancinant du 3e mandat

par pierre Dieme
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La Guinée, la Côte d’Ivoire et dans une moindre mesure le Sénégal vivent des tensions réelles ou latentes liées au spectre du troisième mandat.           

Non pas que les Présidents respectifs de ces Etats se sont prononcés clairement dans ce sens, mais les oppositions concernées et une bonne partie de la Société civile redoutent que Alpha Condé de la Guinée, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire et Macky Sall du Sénégal ne franchissent.

Un referendum boycotté par l’opposition lequel lui permet désormais de sauter le verrou de la limitation de mandat.         

On peut légitimement penser qu’Alpha est en phase avec ses proches et sera certainement candidat en octobre 2020.                                   

En Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara avait déjà promis qu’il ne sera pas candidat. Mais, la mort de son ancien Premier ministre Coulibaly semble avoir semé le désarroi dans les rangs de leurs formations politiques.

Beaucoup, pour maximaliser leurs chances de gagner la future présidentielle avec  des adversaires redoutables dont certains espèrent un retour au pouvoir.               

Au Sénégal, le même flou anime la vie politique avec le refus du Chef de l’Etat Macky Sall de se prononcer clairement.       

Des tergiversations pour certains et du mutisme pour d’autres qui sèment le doute et le trouble dans nos États.

Le spectre du troisième mandat plane ainsi. Et leurs craintes ne sont pas infondées. En Guinée  par exemple, le Rassemblement du peuple de Guinée (Rpg) d’Alpha Condé vient, après des concertations de deux jours cette semaine, de demander au Chef de l’état, de briguer un troisième mandat.

L’homme, âgé de 82 ans ne sera certainement pas insensible à cette proposition.

 Avec son corollaire, la déstabilisation sociale et le risque de crise institutionnelles graves.      Il est cependant regrettable que l’Afrique de l’ouest qui aspire à un sursaut social et économique s’inscrive dans ce dynamisme rétrograde avec des conséquences certaines dans toute la sous-région.

Il est important que nos Chefs d’Etats sachent partir et travaillent, dès maintenant à raisonner leurs entourages pour qu’ils soient tous sur la même longueur d’onde.   

 Car, autant il est difficile d’accéder au pouvoir, autant il est de le quitter sous nos cieux.                   

 Malheureusement, ces anciens opposants qui ont beaucoup peiné à accéder au pouvoir et qui ont suscité beaucoup d’espoirs, en arrivent à s’y arc-bouter.                   

Et ce serait un mauvais exemple pour tous les autres Chefs d’Etat qui pourraient suivre ce mauvais exemple.

Pis, ce sera un recul pour la sous-région du point de vue démocratique et même économique parce que la méfiance des partenaires et des investisseurs n’en sera que renforcée.

Le Mali qui est en crise profonde du point de vue politique et social attend de ses voisins une collaboration qui ne saurait être effective que si la paix et la sécurité règnent dans ses États.     

Pis, nous vivons une période Covid-19 qui ne s’accommode pas de mobilisations de masse et de tensions sociales.       

Assane Samb

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