Fermer le menu
DAKARMATINDAKARMATIN
  • Accueil
  • Actualités
  • Politique
  • Economie
  • Société
  • International
  • Sport
  • Chroniques
  • People
Facebook X (Twitter) Instagram
Urgent
  • Serigne Mansour Sy, «Borom Daara yi»: Maître des écoles et des coeurs !
  • « Dakar doit être digne d’une capitale » : Sonko lance le projet Dakar Métropole 2050
  • Filière Banane : Les importations au Sénégal, suspendues à partir du 1er septembre
  • RDC: l’ancien ministre de la Justice Constant Mutamba condamné à trois ans de travaux forcés pour détournement de fonds publics
  • « Il faut dépasser un modèle à bout de souffle » : Sonko trace l’avenir de Dakar à l’horizon 2050
  • Cancers masculins : entre silence, tabous et dépistage tardif
  • Jaraaf Youssou Ndoye adoube Diomaye et Sonko : « Tiyélén Fi Nguén Tiyéh… »
  • Inondations : entre urgence et vision à long terme
  • Sauvetage du groupe La Poste: Ousmane Sonko se trompe encore de Solution, selon Moustapha Diakhaté
  • Affaire Mame Mbaye Niang–Ousmane Sonko : les véritables motifs du rejet du rabat d’arrêt connus
  • Audit des Finances publiques : « Envol Immobilier » cité dans une affaire de 8,6 milliards de FCFA
Facebook X (Twitter) Instagram
DAKARMATINDAKARMATIN
Bannière Dakar
  • Accueil
  • Actualités
  • Politique
  • Economie
  • Société
  • International
  • Sport
  • Chroniques
  • People
DAKARMATINDAKARMATIN
Home»Actualités»Culture»Fatou Kande Senghor, réalisatrice, photographe : «Le cinéma sénégalais ne joue pas collectif»
Culture

Fatou Kande Senghor, réalisatrice, photographe : «Le cinéma sénégalais ne joue pas collectif»

Par Dakar Matin15 juin 2020Aucun commentaire280 Vues
Facebook Twitter Pinterest LinkedIn WhatsApp Reddit Tumblr Email
Share
Facebook Twitter LinkedIn Pinterest Email
Ecoutez l'article

Comment réussir un tournage en période de confinement ? La réponse, Fatou Kandé Senghor est toute indiquée pour la donner. Alors qu’elle s’apprêtait à mettre la dernière touche à un projet de série tiré de son livre, «WalaBok, une histoire orale du hip hop au Sénégal», voilà que le virus s’invite dans notre pays et que tous les rassemblements sont interdits. La réalisatrice thiessoise ne baisse pas les bras pour autant. Elle réécrit son projet en s’adaptant à la nouvelle situation. Commencent alors 27 jours de tournage à huis clos qu’elle raconte dans cet entretien. Sans langue de bois, Fatou Kande Senghor pose un regard lucide sur le cinéma sénégalais.

Vous aviez déjà démarré le tournage de votre série WalaBok depuis quelques mois quand le Covid est arrivé. Mais vous vous êtes quand même adapté aux évènements pourrait-on dire. C’est quoi cette série et comment avez-vous fait pour poursuivre le tournage malgré tout ?
Wala bokk, c’est une expression qu’on peut traduire par wesh wesh en argot français. Et je voulais que le sujet de la jeunesse passe à travers la culture hip-hop mais que ce soit vraiment une sorte d’intrusion dans l’univers de ces jeunes, de leurs mères et de leurs familles, de leurs problèmes de quartiers surpeuplés, d’architecture sauvage, et de leur envie de révolte, des injustices sociales qu’ils devaient essuyer matin, midi et soir tout en ayant des rêves de supers lutteurs, supers footballeurs. Ils avaient l’impression que c’est ce qu’il fallait pour sauver les leurs mais aussi le voisinage, le quartier, cet espèce de super héros qui dans une vie normale n’aurait que le minimum mais dans ce bouillon, dans cet espèce d’endroit, sait toujours où le talent existe, où il peut y avoir une espèce d’énorme miracle qui va arriver et qui va faire la différence. C’est 25 ans de recherche et j’avais besoin que tout soit juste, que toutes les histoires que les protagonistes du hip-hop m’avaient confié se retrouvent dans le film, que mon histoire s’y mêle, ainsi que celle de toutes les femmes que je connais dans le monde ou qui se battent. J’avais besoin d’une histoire universelle. C’est donc 26 épisodes de 26 mn, une comédie dramatique avec des épisodes en feuilleton. Je voulais de l’humour dedans, du fort et en même temps garder un côté moralisateur, à la Daraay kocc qui invite au changement. J’invente des intrigues qui vont se diriger vers l’éducation, les gens en prison, l’apprentissage d’une élection, des sujets tabous comme la sexualité, etc. C’est tout ça que je ne voulais pas rater donc j’ai fait travailler des jeunes scénaristes qui venaient de se plonger dans le bain, j’ai fait travailler des acteurs du hip-hop eux-mêmes dans les textes, j’ai rassemblé un nombre extraordinaire de personnes. Et tout ça, je l’avais déjà consigné dans cette anthologie que j’ai écrite et qui a été publiée en 2015 par Amalion publishing. Dérouler un sujet comme ça en wolof, ça voulait dire avoir des acteurs polyvalents qui rappaient, dansaient, graffaient et qui jouaient en même temps, des gens qui croient au concept, qui le portent vraiment et trouver de l’argent pour ne pas faire un truc bête et méchant ou on passerait d’une pièce à l’autre. Mon autorisation de tournage, elle a été renouvelée plus de trois fois et la dernière fois, on m’a dit : «Votre projet-là, vous tournez ou vous ne tournez pas mais on ne revient plus là-dessus.» Et puis, je comptais sur des fonds qui ne sont jamais arrivés. J’avais déjà dû annuler 3 autres projets et je ne pouvais pas me permettre de ne pas finir Walabok. C’était la catastrophe souvent. Tout à coup, on voit le bout venir, dernière ligne droite et on se dit pourquoi ne pas tourner à Thiès. Je me démène, je mets tout ce que j’ai comme argent sur la plateforme pour faire venir les gens chez moi à Thiès. Le 8 mars, je me réveille et le Corona est là. On ferme tout, c’est l’Etat d’urgence. Je suis restée confinée chez moi pendant un mois et j’ai eu une conversation avec le comédien Mody Fall. Il m’a rassurée et puis, je me suis mise en challenge de réécrire, d’adapter des situations en me disant que ce qui peut se faire dehors, peut se faire dans une cour, etc. J’ai tellement réécris des scènes que j’en avais le cerveau qui chauffait mais ça me montrait que c’était possible. Et dans la foulée, Karima Grant, qui est une éducatrice formidable, qui a une sorte de centre aéré pour les enfants, Ker Imagination, se retrouve avec son espace fermé et me dit : «Si tu le veux, je te le prête pour le mois.» Et là, tout se met en place et je me dis, si c’est d’un mois dont nous avons besoin, il faut y loger les gens, y travailler et y planter tous les décors. Je fais le tour et j’arrive à identifier 21 décors. Fantastique ! Tous marchent, les espaces sont là, il y a juste à ramener ce dont on a besoin. Et même pour la transformation tout est là. Naturellement il fallait ajouter d’autres décors. Je vois aussi que La Boîte à idées de Ken Aïcha Sy est touchée aussi et l’espace était là.

Donc, malgré le Covid et le couvre-feu, vous avez trouvé le moyen de poursuivre votre tournage ?

Ce Covid-là nous embêtait vraiment. On n’avait pas le droit de tourner dehors parce que le ministère avait fait un arrêté pour interdire les rassemblements, on ne pouvait pas mettre des figurants ensemble, on ne pouvait pas être dehors au-delà de 20h. On était cernés de partout. Avec beaucoup de sang froid, je me suis dit : on fait un planning. Les six séquences par jour, il faut les faire pour s’en sortir et ensuite organiser quel jour on est là et avec quels acteurs. Tout a marché. Les acteurs étaient dispos, le planning était fait, j’avais eu une part de budget du Fopica qui était là. Les choses s’organisaient. Le Covid m’a fait traverser toutes les émotions possibles et imaginables en tant qu’être, en tant que maman, en tant qu’épouse, productrice, créatrice, amie. Moi qui suis de Thiès, j’ai choppé une voiture juste avant qu’on arrête complètement les autorisations. Je n’ai pas vu mes enfants pendant 27 jours, je n’ai pas jeûné avec eux. J’étais entre la vidéo et les messages au téléphone. L’époux n’était pas sûr que c’était une bonne idée non plus. On était 6 techniciens, et 4 acteurs permanents. Oh le stress. Les premiers jours, on regardait les températures de tout le monde. Des idées ingénieuses sont arrivées, je suis encore sous le choc que ça se soit passé aussi bien.

Aujourd’hui, vous êtes presque au bout du tournage mais les difficultés n’ont pas manqué. Comment avez-vous financé votre série ?

A un moment donné, l’argent a été galère. Je n’arrive pas à faire sortir une autre partie d’argent du bureau de la cinématographie, je suis désespérée. Et finalement, je me suis dit, fait un crowfunding interne. 50 personnes, 20 mille et on verra. Ça a marché et j’ai fait une petite vidéo avec beaucoup de sincérité. Du coup, j’ai été aidée par des gens que je connais très bien, des gens que je ne connais pas. J’étais émue de recevoir toutes sortes de sommes. J’en ai reçu de très grosses aussi. Parfois ce n’est même pas des amitiés mais juste des gens qui croient au truc. C’était extraordinaire cette solidarité. Quand on est dans un univers où on a tellement de détracteurs, parce que moi je m’exprime toujours avec le cœur et c’est mal interprété, on rentre dans les sénégalaiseries, on dit que Fatou parle comme une toubab. Je me prends de véritables râteaux alors que suis là à booster. La notion de collectif est tellement importante pour moi alors que notre cinéma ne joue pas collectif. J’ai mis 25 ans à l’accepter et je continue de déraper sur des peaux de banane.

Aujourd’hui, l’Etat a décidé d’allouer une enveloppe de 3 milliards à la culture dont les 500 millions doivent aller au cinéma semble-t-il. Que faut-il penser de tout cela et de la répartition qui en sera faite ?

Un gouvernement doit trouver un moyen de soutenir tous ses citoyens. C’est bien mais nous devons être dignes et surtout ne pas exclure nos collègues sous de mauvais prétextes. Il m’a semblé que les 500 millions doivent aller aux producteurs, aux techniciens et je pense même à des acteurs de cinéma. Pour moi, cette aide n’est pas mon problème. (…) Il faut maintenant qu’on se dise la vérité. Qu’est-ce qui rapporte ? En ce moment, c’est clair et net que ce sont les séries. Ce sont elles qui portent notre pays, nos poches et notre économie et sont capables d’intéresser d’autres gens dans le monde. A un moment donné au Sénégal, on finance beaucoup par tête. On te connait, on te donne l’argent pour que tu finances le navet que tu as en tête. A aucun moment on s’est dit, on ferme les yeux sur qui l’a déposé et on regarde ce qu’il y a dedans. Il faut que les gens arrêtent aussi, quand on leur donne des budgets, ils achètent des voitures, des maisons, etc. Les questions d’argent nous éloignent de l’essentiel.

LeQuotidien
Partager Facebook Twitter Pinterest LinkedIn Tumblr Telegram Email
Dakar Matin

Articles similaires

Royaume d’Essaout : deux reines pour un roi

28 août 2025

Kagnout perd son roi, un « visionnaire fédérateur »

28 août 2025

Sortie des initiés de Thiobon : le « Bukut », entre sacré, modernité et ferveur populaire

23 août 2025

De la dépigmentation au BBL : l’éternelle insatisfaction de la femme… ou le déni de l’œuvre divine ?

11 juin 2025

Quatrième Édition Dakar by Week : La capitale du Sénégal célèbre la valorisation de la gastronomie locale

3 mai 2025

Le Sénégal à l’Exposition Universelle Osaka 2025 : Une Vitrine d’Opportunités et d’Innovation

25 mars 2025
En direct
Bannière
Plus lus

Affaire Mame Mbaye Niang–Ousmane Sonko : les véritables motifs du rejet du rabat d’arrêt connus

2 septembre 2025761 Vues

Moustapha Diakhaté lance « Le Sénégal indomptable »

1 septembre 2025242 Vues

Finances publiques-FMI : l’APR accuse le régime de cacher la vérité

28 août 2025165 Vues

Sauvetage du groupe La Poste: Ousmane Sonko se trompe encore de Solution, selon Moustapha Diakhaté

2 septembre 2025120 Vues

Le Sénégal gagne 67 milliards sur les 1536 générés par le Pétrole de Sangomar : « A-t-on été floué ? », s’interroge Madiambal Diagne

1 septembre 2025116 Vues

Clédor Sène arrêté par la Section de recherches puis libéré

28 août 2025108 Vues

Prise en charge des enfants du défunt gendarme Didier Badji : les derniers développements

1 septembre 2025105 Vues

Après sa chute du 3ᵉ étage, les premières nouvelles de Pokola Baldé

1 septembre 202567 Vues

« Au nom du Projet, de la Dette et de la sainte Reddition des Comptes : L’Errance d’un Pouvoir », (Par Pape Mahawa Diouf)

28 août 202566 Vues

Auditions à la SR : Hamidou Djiba implore ,regrette et sollicite la clémence de la justice

1 septembre 202559 Vues

Abdoulaye ? Biii biii !

28 août 202559 Vues
Ne ratez pas!
A la Une

Serigne Mansour Sy, «Borom Daara yi»: Maître des écoles et des coeurs !

Par Dakar Matin2 septembre 20250 Vues

Figure emblématique de la confrérie tidjane, Serigne Mouhamadou Mansour Sy, plus connu sous le nom…

« Dakar doit être digne d’une capitale » : Sonko lance le projet Dakar Métropole 2050

2 septembre 2025

Filière Banane : Les importations au Sénégal, suspendues à partir du 1er septembre

2 septembre 2025

RDC: l’ancien ministre de la Justice Constant Mutamba condamné à trois ans de travaux forcés pour détournement de fonds publics

2 septembre 2025

« Il faut dépasser un modèle à bout de souffle » : Sonko trace l’avenir de Dakar à l’horizon 2050

2 septembre 2025

Cancers masculins : entre silence, tabous et dépistage tardif

2 septembre 2025

Jaraaf Youssou Ndoye adoube Diomaye et Sonko : « Tiyélén Fi Nguén Tiyéh… »

2 septembre 2025
Suivez-nous
  • Facebook
  • Twitter
  • Instagram
  • YouTube
À propos de nous
À propos de nous

DakarMatin traite des principaux problèmes de notre temps sous un angle destiné aux spectateurs qui veulent en savoir plus sur le Sénégal en soulevant des sujets souvent ignorés par les médias grand public pour produire un contenu qui sort de l’ordinaire.
Ecrivez-nous: dakarmatin@gmail.com
Contact: (221) 33 825 25 17

Facebook X (Twitter) Pinterest YouTube WhatsApp
Derniers articles

Serigne Mansour Sy, «Borom Daara yi»: Maître des écoles et des coeurs !

2 septembre 2025

« Dakar doit être digne d’une capitale » : Sonko lance le projet Dakar Métropole 2050

2 septembre 2025

Filière Banane : Les importations au Sénégal, suspendues à partir du 1er septembre

2 septembre 2025

RDC: l’ancien ministre de la Justice Constant Mutamba condamné à trois ans de travaux forcés pour détournement de fonds publics

2 septembre 2025
Les articles populaires

Refus d’acquiescement de Sonko : la grosse erreur du président du tribunal de Dakar

17 octobre 202359 358 Vues

Affaire Ousmane Sonko : Me Ciré Clédor donne les deux raisons pour lesquelles son client a suspendu sa grève de la faim

3 septembre 202354 246 Vues

Embargo sur le Mali: Les Groupements Economiques du Sénégal annoncent 1348 camions en souffrance à la frontière avec le Sénégal

3 février 202246 437 Vues

Séquestration de Sonko : L’indignation de la Communauté Internationale

29 mai 202332 970 Vues
© 2025 DAKARMATIN
  • WEB RADIO
  • Web TV
  • Reportages
  • Scandales d’Etat
  • Chroniques
  • Religion
  • Culture
  • People
  • Contributions
  • Autour du Micro
  • Carte Blanche
  • Actualité des régions
  • Nouvelles Technologies

Tapez ci-dessus et appuyez sur Entrée pour effectuer la recherche. Appuyez sur Esc pour annuler.

pixel