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mardi, avril 16, 2024
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Ex-pri-mez-vous…

par pierre Dieme

Parlez, écrivez, faites des lives, soyez bavards, ne donnez aucun répit, et de grâce que nul ne cède aux conseils destinés à renverser le flux des informations et analyses, opinions, qui ont fini de destabiliser tous les pouvoirs autocratiques de la planète.
Trois puissantes têtes, deux enseignants de Harvard, McFarland et Christiansen, et l’exégète de la mondialisation, Thomas Friedman, du New York Times, m’ont permis dès le début de ce siècle de comprendre que ne pas télécharger et contribuer sur les espaces ouverts par les nouvelles technologies de l’information serait choisir de rester à quai quand le train de l’histoire, le plus foudroyant, prenait son départ.
Or, de plus en plus, au sein de notre pays, des voix commencent
à s’élever pour flétrir les passagers qui s’y sont engouffrés. Comme pour les forcer en pleine vitesse à en descendre. A se taire. A lâcher prise. A ne plus participer aux fracas libérateurs de cette nouvelle révolution, promise à être encore plus forte que les précédentes, y compris l’industrielle du 19ème siècle.
Parlez, exprimez-vous, c’est l’humanisme du monde dans lequel nous vivons.
Ne vous laissez pas séduire ni divertir par l’une des plus insidieuses mesures destinées à dé-démocratiser la parole contradictoire au Sénégal. Vous la connaissez, c’est celle qu’on entend de plus en plus de la bouche de personnes, qui semblent vouloir du bien à quiconque passe près d’elles, à qui elles disent : faites-vous rare ; ne critiquez plus ; «sa wakh beurri naa » (comme quelqu’un vient de le dire doctement à Ousmane Sonko.
Ne vous fiez pas à leurs conseils. Souvent, ce sont des pions, des espions, des messagers honteux au service d’une culture du silence dont le seul bénéficiaire est le pouvoir illégitime en place.
Petit à petit, comme dans toutes les dictatures, ces voix qui se posent en celles de la sagesse tentent de tenir le haut du pavé pour montrer la voie à suivre. Autrement dit, de ne rien faire qui puisse gêner ceux qui gèrent, mal-gouvernent, le pays.
Donneurs de leçons, double-joueurs pour la plupart, ils passent pour des personnes mues par le bien de ceux qu’ils conseillent de se…taire.
En réalité, ils sont en service commandé. Des fois, ils se font passer pour des adversaires du régime. S’érigent en stratèges qui affirment ne voir que l’intérêt général alors même qu’ils participent d’un complot contre la démocratie.
Ce matin, je le dis à haute voix pour que nul n’en ignore ; toutes celles et tous ceux qui font commerce des conseils à l’effacement du discours contradictoire, des critiques et des coups de torche sur les crimes du pouvoir illégitime de Macky Sall sont les ennemis du Sénégal.
C’est par la prise de parole, par la pression constante, par le refus de laisser passer ou d’oublier les frasques qui sont ses marqueurs que le régime en place dans notre pays au moyen de méthodes fascistes sera combattu et vaincu. Déjà, il titube. Chaque fois qu’il se réveille avec sous ses yeux des faits, chiffres et réflexions qui exposent ses forfaits et plans, il perd de sa superbe. C’est précisément cette entreprise utile, salutaire, que les théoriciens du silence, inacceptable en démocratie, veulent décourager.
Il n’est seulement question de s’indigner, comme le recommandait le diplomate Stephen Hessel, mais de s’exprimer clairement, constamment, avec conviction, avec des preuves indubitables, pour contrer ce régime qui est le malheur, la malédiction du Sénégal.
Méfiez-vous donc de tous ces faux-jetons, faux-amis, qui paradent sur le net et dans la société, promoteurs d’un discours de capitulation.
Nous sommes dans le siècle de la conversation. La techtonique des plaques numériques commande une prise de parole vigoureuse, sans concessions.
Dans son projet dictatorial, médiocre et bandit, déconstructeur des valeurs de la démocratie Sénégalaise, Macky Sall compte sur le silence, un pétainisme tropical, de ses critiques. Eloignons-nous de quiconque s’évertue à nous empêcher d’assumer notre part d’une démocratie à sauver d’une chloroformisation assommante. Dont le seul bénéficiaire est l’assassin, le boucher de Dakar, qui n’en peut plus face à la lumière crue sur ses deals et manœuvres. Exprimez-vous. Parler est un art de respiration démocratique.
Et les nouveaux journaux du 21ème siècle sont ces réseaux sociaux encombrés où nous nous croisons tous les jours, tous les instants. Vive le clic….Nous attendons de clavier ferme celui qui rêve de réguler, censurer, tuer le discours facilité par la magie de l’internet. Les dictateurs n’aiment pas la lumière. Nous l’adorons. Le net en est un puissant symbole. De liberté. Démocratique…
Macky Sall et ses acolytes assiégés, confinés dans une logique dictatoriale vouée à un échec face à la puissance du débat intellectuel, ne rêvent que de le voir refluer. Ce n’est pas le moment. Parlons, exprimons-nous, le siècle et la démocratie prise en otage nous y appellent…
Parlez, même dans la solitude de vos conviction et vérités, c’est le chemin. Que nul ne vous fasse croire le contraire.
Adama Gaye* opposant en exil du régime illégitime de Macky Sall.

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Par Adama Gaye*

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