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vendredi, avril 19, 2024
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Prémisses d’un pic de décès de Covid-19 au Sénégal

par admin

Le Sénégal a enregistré, pour la seule journée d’hier mercredi, plus de 100 cas positifs de Covid-19. Le plus grand nombre journalier depuis la déclaration de la maladie dans le pays, le 02 mars dernier. Avec 927 malades sous traitement, les cas graves enregistrés et le nombre de décès qui prend une allure ascendante ces derniers jours, avec une moyenne d’un décès toutes les 24h depuis le Week-end dernier, la situation devient inquiétante.

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Avec 12 décès à ce jour, la «mayonnaise» des craintes exprimées serait-elle en train de prendre forme, notamment l’alerte du Professeur Moussa Seydi qui a prévenu : «si on arrive à la barre de mille malades sous traitement, on sera dans l’obligation de choisir qui prendre en charge et qui laisser». Une situation qui risque d’ouvrir la porte à une hausse fulgurante des cas de décès. Il s’y ajoute qu’avec le dernier décès, un sujet âgé de 37 ans, la maladie n’a pas encore fini de révéler ses secrets. Ce qui a amené des spécialistes à soutenir «l’entrée des anticoagulants dans le traitement, surtout chez les cas graves pour sauver plus de vie et éviter des complications».

«Être un cas grave n’est pas la fin du monde pour le malade», disait le professeur Moussa Seydi, le 02 mai dernier, lors du point de presse mensuel sur la situation de la maladie à coronavirus (Covid19) depuis son apparition au Sénégal il y a un peu plus de deux mois. Selon le responsable du traitement de Covid-19, ces derniers ont besoin d’une prise en charge particulière et tout le matériel pour assurer leur sauvetage répond aux normes et est de pointe. «Des malades qui souffraient de la forme grave du coronavirus ont recouvert la santé et sont aujourd’hui, rentrés chez eux. Il ne faut pas penser que tout cas grave admis en réanimation est appelé à décéder», avait déclaré le professeur Moussa Seydi.

Et le professeur Diarra Beye, chargé du service de réanimation de renchérir : «sur les six malades internés au centre Cuemo de l’hôpital Fann, trois sont guéris». Avec la hausse de la barre des prélèvements qui a atteint 1000 tests journaliers, le Sénégal a enregistré depuis un mois 50 à 80 cas confirmés, en moyenne, par jour. Et, parmi ces cas confirmés, une marge de – 1% est notée pour les formes graves. Situation qui a motivé l’ouverture de centre de réanimation dans presque tous les centres de traitement du pays. Aujourd’hui, avec la hausse des cas confirmés qui va de pair avec le nombre de cas graves, le Sénégal continue a accumulé des décès. En effet, il est à 12 victimes, avec une succession de morts ces quatre derniers jours. S’agit-il d’une défaillance ou d’une mauvaise prise en charge dans le traitement ? Le professeur Marie Louise Fortes, chargée du traitement des patients de Covid-19 au centre de traitement de l’hôpital Dalal Jamm répond : «les décès surviennent chez la plupart des personnes qui ont des comorbidités. Ces sujets ont des problèmes respiratoires et la demande en oxygène s’intensifie. Au début, on pensait que ce sont les poumons qui étaient atteints ; mais on se rend compte, aujourd’hui, que la maladie à coronavirus est systémique et d’autres protocoles de soins s’imposent».

LES CENTRES LES PLUS PERFORMANTS SONT TOUCHES PAR LES DECES

Depuis le depuis de la prise en charge, l’on ne cesse de vanter les mérites de la réanimation de Cuemo et de l’hôpital Principal. Cependant, le constat est que plus de 80% des décès sont notés dans ces milieux. Est-ce à dire que les autres centres de traitement ne présentent pas de cas de coronavirus de la forme la plus grave ? Ces décès s’explique-t-ils par un manque de spécialistes dans ces domaines de la prise en charge d’anesthésistes, réanimateurs qualifiés qui fait défaut ? Selon nos sources, dans le domaine de la santé, cette situation peut s’expliquer par le fait que Dakar enregistre le plus grand nombre de cas journaliers et la plupart des pathologies graves comme le diabète, hypertension ou encore l’asthme ont leur centre de référence dans la capitale. Il s’y ajoute que la concentration des comorbidités est plus élevés à Dakar que dans les régions, du fait de la sédentarité, le manque d’espace de vie qui rendent difficile, pour certains, de s’adonner à des activités pouvant contribuer à faire baisser la prévalence. Si le centre des opérations urgence sanitaire a annoncé plus de 800 à 1000 cas supplémentaire la semaine à venir, il y a de quoi avoir peur avec le nombre de décès qui risque de flamber, avec la saturation des structures hospitalières de prise en charge. Partant de l’alerte du professeur Moussa Seydi, avec l’augmentation des cas, il arrivera un moment où il va falloir choisir entre qui sauver et qui sacrifier. Une porte ouverte au décès qui risquent de prendre la même courbe ascendance que les cas confirmés.

CHANGEMENT DE PARADIGME DANS LE TRAITEMENT, ENTREE DES ANTICOAGULANTS POUR LES FORMES GRAVE

La maladie n’a pas fini de faire des révélations. Alors que l’on pensait que les formes graves touchaient les sujets âgés, comme l’attestent des spécialistes du traitement depuis l’apparition de la maladie au Sénégal le 02 mars dernier, le Covid-19 a terrassé un jeune de 37 ans qui a finalement rendu l’âme hier, mercredi 6 mai, à l’urgence de l’hôpital principal de Dakar. Un décès qui a suscité une remise en cause du traitement des cas graves. «On apprend chaque jour de la maladie», a laissé entendre le professeur Marie Louise Fortes. Selon cette dernière, un changement dans le traitement des cas graves s’impose, après une étude révélée par des chercheurs Suisses. «Nous avons toujours pensé que le Covid-19 est une maladie pulmonaire, qui s’attaquait aux poumons, causant des problèmes respiratoires pour des patients qui sont obligés d’être maintenu sous appareils respiratoires. Aujourd’hui, on se rend compte que la maladie est systémique et touche toutes les parties du corps : le cœur, les reins, le tube digestif, le cerveau, les poumons, entres autres. Et l’entrée des anticoagulants s’imposent pour éviter une catastrophe», a-t-elle fait comprendre sur les ondes de Sud Fm. Et de poursuivre : «la chance qu’ont les pays africains, c’est qu’ils ont attrapé en dernier la maladie et on apprend toujours des protocoles de soins mis en place par les chercheurs».

TRAITEMENT ANTICOAGULANTS, LES AVANTAGES

Une étude de l’hôpital universitaire de Zurich, auprès de 338 patients d’une clinique universitaire de Milan, a montré que beaucoup de patients souffrant de Covid-19 développent une embolie pulmonaire. De ce fait, un traitement anticoagulant administré en ambulatoire pourrait sauver des vies, selon les chercheurs. Une autre étude a aussi révélé que des cailloux sanguins ont été constatés chez 21% des patients milanais qui étaient âgés de 66 ans en moyenne. Et, selon ces chercheurs, une grande partie de ces patients avaient développé ces caillots avant même leur entrée à l’hôpital et l’embolie pulmonaire était la forme la plus fréquente, touchant un tiers d’entre eux.

Les deux études ont montré, sous sa forme grave, l’embolie pulmonaire, soit l’obstruction d’une artère pulmonaire par un caillot sanguin qui peut rapidement avoir une issue fatale. De ce fait, le nouveau protocole de soin permettrait, chez certains patients, de sauver de nombreuses vies où pour le moins éviter des complications.

 

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