Accueil Société 7 mai 2019- 7 mai 2020: Un an déjà, nous quittait le guide « Thiantacoune » au parcours atypique

7 mai 2019- 7 mai 2020: Un an déjà, nous quittait le guide « Thiantacoune » au parcours atypique

par admin
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Voilà déja 12 mois que disparaissait Cheikh Béthio Thioune, le guide des Thiantacounes qui a marqué les esprits pendant ces années où il a eu à progresser dans la sphère du mouridisme.  
  
Né vers 1938 à Médinatou Salam, près de Mbour, Cheikh Béthio Thioune fait ses classes le 3 novembre 1947 à l’école française régionale de Mbour jusqu’au CE2 en 1952, puis passe et obtient à Thiès son certificat d’études primaires qui précède ainsi son passage en sixième en 1955 au lycée moderne de Thiès devenu Malick-Sy. 
  
Il décroche son BEPC (qui est actuellement considéré comme le BFEM) en 1959 et suit sa seconde au lycée Faidherbe de Saint-Louis. L’année suivante, il intègre Van Vollenhoven (devenu lycée Lamine Guèye ) et brièvement le lycée Delafosse de Dakar. 
  
Il débute d’abord comme instituteur, avec comme première affectation à Agnack, à quelques encablures de Ziguinchor, où il devient chargé d’école pendant deux ans. Il retourne à Thiès à l’école des champs de course avant de quitter l’enseignement pour des raisons politiques. Il est ensuite délégué médical, puis revient dans la fonction publique comme directeur de l’animation rurale à Méouane dans le département de Tivaouane et inspecteur de l’expansion dans le Sine-Saloum durant cinq ans. 
  
Après une formation professionnelle à l’École nationale d’Économie appliquée (ENEA) en 1973, Cheikh Béthio Thioune devient inspecteur d’animation dans le département de Tivaouane, puis inspecteur régional du ministère de la Jeunesse et des Sports à Dakar. 
  
Élève de l’École nationale d’administration et de magistrature, il sort diplômé de la promotion Gabriel D’arboussier, en 1976, aux côtés d’Ousmane Tanor Dieng, et intègre le ministère de l’Intérieur comme administrateur civil. Il est alors nommé administrateur municipal de Diourbel, où il organise en 1977 la première fête de l’indépendance du Sénégal organisée hors de la capitale, présidée par le président Senghor, puis il est affecté successivement comme administrateur à Kaolack, secrétaire général de la commune de Pikine, et secrétaire général de la communauté urbaine de Dakar. 
  
Cheikh Béthio est surtout connu avec Serigne Saliou Mbacké dernier fils de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké fondateur de la Mouridiyyah, qui fut le 5e khalife du mouridisme. 
  
Disciple fidèle de Serigne Saliou Mbacké, il organise durant plusieurs années à Dakar des manifestations, Sant Serigne Saliou (« rendre grâce à Serigne Saliou »), durant lesquelles des centaines de moutons et bœufs sont tuées pour le compte de milliers d’invités. 
  
C’est d’ailleurs vers les années 90 que Serigne Saliou Mbacké élève Béthio Thioune au rang de Cheikh plus exactement en 1987 au daara de Diapandal. Il serait le premier cheikh investi par Serigne Saliou depuis le dernier cheikh investi par Cheikh Ahmadou Bamba en 1922. 
  
Après 38 ans de carrière administrative, il est admis à faire valoir ses droits à la retraite en janvier 1996 en qualité d’administrateur civil principal de classe exceptionnelle. Il s’installe à Touba, dans le village de Dianatoul Mahwa où il reçoit du khalife général une grande concession foncière autour de laquelle il construit un véritable quartier. 
  
Cheikh Béthio va connaître cependant des déboires judiciaires avec le double meurtre de Médinatoul Salam où deux de ses disciples vont trouver la mort, Bara Sow et Ababacar Diagne, dans des affrontements entre talibés dans la nuit du  22 au 23 avril 2012 dans sa résidence de Médinatoul Salam à Mbour. 
  
Arrêté et placé sous mandat de dépôt le 26 avril 2012, le guide des Thiantacounes bénéficie le 21 avril 2013, d’une liberté provisoire assistée d’un contrôle judiciaire. 
  
Le procès du double meurtre de Médinatoul Salam a débuté le 23 avril et après deux semaines de plaidoirie et de réquisition la Chambre criminelle du tribunal de Grande instance de Mbour a rendu son verdict. 
  
Il décède le 7 mai 2019 à Bordeaux à l’âge de 81 ans et sera inhumé au cimetière de Bakhiya à Touba. 
  
Paix à son âme!

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7 mai 2019- 7 mai 2020: Un an déjà, nous quittait le guide « Thiantacoune » au parcours atypique

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Voilà déja 12 mois que disparaissait Cheikh Béthio Thioune, le guide des Thiantacounes qui a marqué les esprits pendant ces années où il a eu à progresser dans la sphère du mouridisme.  
  
Né vers 1938 à Médinatou Salam, près de Mbour, Cheikh Béthio Thioune fait ses classes le 3 novembre 1947 à l’école française régionale de Mbour jusqu’au CE2 en 1952, puis passe et obtient à Thiès son certificat d’études primaires qui précède ainsi son passage en sixième en 1955 au lycée moderne de Thiès devenu Malick-Sy. 
  
Il décroche son BEPC (qui est actuellement considéré comme le BFEM) en 1959 et suit sa seconde au lycée Faidherbe de Saint-Louis. L’année suivante, il intègre Van Vollenhoven (devenu lycée Lamine Guèye ) et brièvement le lycée Delafosse de Dakar. 
  
Il débute d’abord comme instituteur, avec comme première affectation à Agnack, à quelques encablures de Ziguinchor, où il devient chargé d’école pendant deux ans. Il retourne à Thiès à l’école des champs de course avant de quitter l’enseignement pour des raisons politiques. Il est ensuite délégué médical, puis revient dans la fonction publique comme directeur de l’animation rurale à Méouane dans le département de Tivaouane et inspecteur de l’expansion dans le Sine-Saloum durant cinq ans. 
  
Après une formation professionnelle à l’École nationale d’Économie appliquée (ENEA) en 1973, Cheikh Béthio Thioune devient inspecteur d’animation dans le département de Tivaouane, puis inspecteur régional du ministère de la Jeunesse et des Sports à Dakar. 
  
Élève de l’École nationale d’administration et de magistrature, il sort diplômé de la promotion Gabriel D’arboussier, en 1976, aux côtés d’Ousmane Tanor Dieng, et intègre le ministère de l’Intérieur comme administrateur civil. Il est alors nommé administrateur municipal de Diourbel, où il organise en 1977 la première fête de l’indépendance du Sénégal organisée hors de la capitale, présidée par le président Senghor, puis il est affecté successivement comme administrateur à Kaolack, secrétaire général de la commune de Pikine, et secrétaire général de la communauté urbaine de Dakar. 
  
Cheikh Béthio est surtout connu avec Serigne Saliou Mbacké dernier fils de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké fondateur de la Mouridiyyah, qui fut le 5e khalife du mouridisme. 
  
Disciple fidèle de Serigne Saliou Mbacké, il organise durant plusieurs années à Dakar des manifestations, Sant Serigne Saliou (« rendre grâce à Serigne Saliou »), durant lesquelles des centaines de moutons et bœufs sont tuées pour le compte de milliers d’invités. 
  
C’est d’ailleurs vers les années 90 que Serigne Saliou Mbacké élève Béthio Thioune au rang de Cheikh plus exactement en 1987 au daara de Diapandal. Il serait le premier cheikh investi par Serigne Saliou depuis le dernier cheikh investi par Cheikh Ahmadou Bamba en 1922. 
  
Après 38 ans de carrière administrative, il est admis à faire valoir ses droits à la retraite en janvier 1996 en qualité d’administrateur civil principal de classe exceptionnelle. Il s’installe à Touba, dans le village de Dianatoul Mahwa où il reçoit du khalife général une grande concession foncière autour de laquelle il construit un véritable quartier. 
  
Cheikh Béthio va connaître cependant des déboires judiciaires avec le double meurtre de Médinatoul Salam où deux de ses disciples vont trouver la mort, Bara Sow et Ababacar Diagne, dans des affrontements entre talibés dans la nuit du  22 au 23 avril 2012 dans sa résidence de Médinatoul Salam à Mbour. 
  
Arrêté et placé sous mandat de dépôt le 26 avril 2012, le guide des Thiantacounes bénéficie le 21 avril 2013, d’une liberté provisoire assistée d’un contrôle judiciaire. 
  
Le procès du double meurtre de Médinatoul Salam a débuté le 23 avril et après deux semaines de plaidoirie et de réquisition la Chambre criminelle du tribunal de Grande instance de Mbour a rendu son verdict. 
  
Il décède le 7 mai 2019 à Bordeaux à l’âge de 81 ans et sera inhumé au cimetière de Bakhiya à Touba. 
  
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