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Coronavirus : Les bonnes et mauvaises notes de la riposte sénégalaise.

par admin
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Quoi de neuf dans la lutte contre l’épidémie du nouveau coronavirus au Sénégal ? Retour sur tout ce qui a agité les deux mois de riposte depuis le premier cas de Covid-19 enregistré par notre pays. Les bonnes et mauvaises notes…

L’épidémie continue de s’étendre au Sénégal, un des pays les plus touchés d’Afrique, avec 1.115  cas de contamination, depuis le 2 mars dernier, date à laquelle le premier cas positif a été déclaré. Les nouveaux cas se sont « multipliés par six » au cours des 30 derniers jours. 

Entre le 2 mars et le 2 avril, « le nombre de cas positifs au Covid-19 a plus que quintuplé, passant de 186 à 1.114 », selon le ministre de la Santé et de l’Action sociale. « Le constat majeur est que l’épidémie ne faiblit pas. Le focus est sur le nombre de nouveaux cas et notre combat est vraiment de les réduire », a regretté Abdoulaye Diouf Sarr, faisant le point mensuel de la situation de la pandémie, ce samedi 2 mai. 

La faiblesse des systèmes de santé dans les régions suscite de vives craintes 

La faiblesse des systèmes de santé dans les régions suscite de vives craintes. En effet, des risques importants planent sur les populations des zones isolées. Car, « à ce jour, 11 régions et 33 districts sur 79 sont touchés », selon le coordonnateur de la riposte contre le Covid-19 au Sénégal. 

L’autre préoccupation est le service de réanimation de l’hôpital régional de Ziguinchor qui, selon le Pr Moussa Seydi, n’est pas fonctionnel. « Le service de réanimation n’est ni fonctionnel, ni construit selon les normes », avait dénoncé le Chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann, en tournée dans la région du sud.  

Il n’existe à ce stade ni traitement spécifique, ni vaccin contre le coronavirus Covid-19. Donc, seuls des systèmes de santé robustes et préparés seront à l’avenir en capacité d’organiser une riposte adaptée. 

Pour répondre à la pandémie qui menace, 20 sites de prise en charge dans 8 régions, ont été aménagés. « Ils sont répartis entre Dakar (11), Diourbel (2), Saint-Louis (1), Ziguinchor, (1) Sédhiou (1), Kolda (1), Tambacounda (1), Kaolack (1) et Louga (1) », nous apprend le Dr Abdoulaye Bousso, qui a fait le point, ce samedi. 

« Le 1er mai, c’est-à-dire hier, nous avons atteint un pic, avec 1034 cas suspects testés en une journée »   

« Le site de Thiès est prêt, mais n’a pas encore reçu de malades », renseigne-t-il. Aujourd’hui, on compte des lits vacants dans les sites de prise en charge, si l’on en croit les autorités sanitaires. Les hôpitaux ne sont pas encore pleins, malgré l’augmentation des nouveaux cas enregistrés chaque jour. 

« En plus des 56 lits de réanimation déjà aménagés, 40 autres sont en cours », selon le Pr Mamadou Diarra Bèye, en charge du plan de prise en charge des cas graves. « Ce qu’il faut noter c’est qu’il y a eu une très bonne anticipation pour les lits de réanimation », a-t-il ajouté. 

« Le 1er mai, c’est-à-dire hier, nous avons atteint un pic, avec 1034 cas suspects testés en une journée ». Cette phrase du directeur de l’Institut Pasteur montre que le Sénégal peut espérer un ralentissement prochain dans la hausse des nouveaux cas. 

Mieux, la situation pourrait se stabiliser dans certains foyers épidémiques sénégalais du Covid-19. Mais en l’absence de vaccin, le retour à la normale devra attendre et se fera probablement de manière graduelle, les autorités voulant à tout prix éviter une nouvelle vague d’infections, avec les cas issus de la contamination communautaire. 

« Je vous le dis avec solennité, l’heure est grave », avait déclaré, lundi 23 mars, le président de la République Macky Sall, en annonçant avoir ordonné l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu dès 20h. 

Les mesures de restrictions, qui concernent tous les sénégalais, ont un coût faramineux. Des secteurs entiers de l’économie sont paralysés, les échanges commerciaux dégringolent, le chômage s’envole. 

Pour atténuer l’impact économique et social au Sénégal, un fonds «de riposte et de solidarité» doit être doté d’environ 1000 milliards de francs CFA, dont 69 destinés à l’aide alimentaire d’urgence pour soutenir les ménages éprouvés. 

L’hydroxychloroquine associée à l’azitromycine et les résultats encourageants  

Pour le traitement des patients atteints du nouveau coronavirus, le Sénégal a appliqué le protocole de traitement à base d’hydroxychloroquine associée à l’azitromycine plébiscité par le Pr Didier Raoult. Des « résultats largement encourageants » ont été notés par le Pr Moussa Seydi. 

« La durée médiane d’hospitalisation était de 11 jours chez les patients qui avaient pris de l’hydroxychloroquine seule et de 9 jours chez les patients qui avaient pris l’hydroxychloroquine associée à l’azitromycine », se félicite le Chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann. 

Le « rempart sénégalais » n’a noté « aucune complication» chez les guéris, « encore moins un cas de décès ». « Sur une analyse qui a porté sur 362 patients, seuls 12 cas d’effets secondaires ont été observés », note-t-il. 

La Directrice générale de la Santé publique et présidente du Comité national de gestion des épidémies a annoncé, ce samedi, la guérison de 12 patients hospitalisés, hissant le nombre à 368. Ce qui place le Sénégal premier en Afrique de l’Ouest en terme de rémissions, malgré les 9 décès enregistrés jusque-là. « Le nombre de guéris aussi a été multiplié par 6. Ce qui est quelque chose d’important », s’est félicité le Dr Abdoulaye Bousso. 

Mais, le Directeur du Cous a révélé « une chose assez particulière dans cette épidémie ». C’est l’existence de cluster. « C’est-à-dire, nous avons des patients qui contaminent beaucoup de personnes. Et aujourd’hui, nous avons identifié 14 clusters qui à eux seuls sont responsables de plus de 20% des cas », a-t-il ajouté. 

5226 contacts suivis, augmentation forte du nombre de tests 

Au Sénégal, la liste des suspects est longue. « Nous sommes à 9701 contacts depuis le début de l’épidémie et au 30 avril, nous sommes en train de suivre 5226 contacts », informe Dr Abdoulaye Bousso. Un nombre qui va augmenter, selon lui vu le nombre d’écouvillons en attente d’être analysés. 

Les autorités sanitaires ont opté pour une détection précoce des cas au niveau des régions. Diouf Sarr et Cie rassurent en disant que « les mesures et les stratégies de riposte mises en œuvre ont permis de contrôler la maladie ». 

« Nous avons fortement augmenté le nombre de tests, renforcé nos capacités d’alerte, de détection, d’isolement mais aussi de prise en charge », a confirmé Diouf Sarr.  Le laboratoire central se trouve à Dakar (Iressef et l’Institut pasteur), deux laboratoires mobiles sont déployés à Touba et à Kolda. 

« Le laboratoire de Dakar a testé 12 331 prélèvements, celui de Touba, depuis le 14 mars, a eu à tester 2 341 prélèvements de 9 régions du Sénégal. Le laboratoire de Kolda, quant à lui, depuis le 9 avril, a eu à tester 1 656 prélèvements pour 4 régions », renseigne le directeur de l’Institut Pasteur. 

16 326 prélèvements effectués jusque-là, des tests rapides 

Au total, 16 326 prélèvements ont été effectués sur autant de personnes dans le cadre du dépistage et de la prise en charge du nouveau coronavirus depuis la détection, le 2 mars 2020, du premier cas de Covid-19 au Sénégal, a révélé samedi, Dr Amadou Sall. Pour confirmer le ministre de la Santé, il parle d’une « augmentation significative du nombre de tests ». 

Quant aux tests rapides, qui permettent des résultats en quelques heures, le directeur de l’Institut Pasteur a indiqué que « pour les prélèvements qui sont faits avant 20h, les résultats sont disponibles le même jour ». 

Il parle d’une « facilitation de la délivrance des résultats », à travers la mise en place d’une plateforme qui permet aux médecins de district se trouvant dans les régions d’avoir accès aux résultats.

 

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