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La riposte en fast troc

par admin
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Où sont passés les 450 lits et autres matériels médicaux commandés bien avant l’apparition du premier cas zéro au covid-19 le 2 mars dernier au Sénégal et qui étaient destinés à rendre fonctionnelles les structures sanitaires de Kédougou, de Sédhiou et de Kaffrine ? Mystère et boule de gomme !

Selon nos sources, face à l’urgence, l’Etat aurait procédé à un redéploiement de ce matériel. Ce qui explique d’ailleurs, la sortie du ministre de la santé et de l’action sociale annonçant l’octroi de 200 lits et des respirateurs à l’hôpital Dalal Jam. Sauf que les autorités sanitaires voudraient faire comprendre à l’opinion qu’il s’agit d’une commande récente. Une commande expresse qui démontre leur capacité de réactions en cette période de Covid-19.

«Les équipements acquis récemment ont effectivement été commandés en Chine. Et les autorités ont expressément dépêché un cargo entre les 18 et 22 avril 2020 pour enlever le matériel», soutient-on du coté du département de la santé et de l’action sociale. Pour s’en convaincre, notre interlocuteur précise même que: «plusieurs réunions ont été tenues entre les services du Ministère de la Santé, l’Armée de l’air et les équipes de Air Sénégal pour organiser l’acheminement de ces équipements». D’un coup de baguette magique, en un temps record, au moment où l’aéroport et le port sont fermés, les services d’Abdoulaye Diouf Sarr auraient réussi une opération inédite avec une célérité déconcertante. Mais quelle est alors la valeur réelle de ce matériel que l’entreprise française Ellipse Projects avait pourtant sous-traité avec la Sénégalaise de Construction et de Promotion immobilière (Scpi) de Cheikh Moustapha Mbacké ?

A en croire, nos confrères de Seneweb, près d’un tiers des marchés publics immatriculés dans le dernier trimestre de 2017 (octobre, novembre et décembre) a été passé par entente directe.

Nos confrères d’indiquer que, durant la période considérée, la commande publique a atteint 444,8 milliards de francs Cfa. Et sur ce montant, 110 milliards de francs Cfa concernent des marchés de gré à gré. Soit 25% de la commande publique.
Mieux, ce taux est dû pour beaucoup au marché de réalisation de quatre hôpitaux clés en main dans les localités de Touba (300 lits), Kédougou (150 lits), Sédhiou (150 lits) et Kaffrine (150 lits). Un marché représentant 95,7 milliards de francs Cfa et confié à Ellipse Projetcs, une société française d’ingénierie, de conception et réalisation de projets d’infrastructures clés en main.

Sauf que là aussi, il importe de relever que le chantier de construction du nouvel hôpital de niveau 3 de Touba marque le pas. A l’origine, quelques difficultés entre l’entreprise française Ellipse Projects dirigée par Olivier Picard à la Sénégalaise de Construction et de Promotion immobilière (Scpi) de Cheikh Moustapha Mbacké.

UNE «COMMISSION» DE DEUX MILLIARDS

Tout indique donc que les lits et les respirateurs remis à l’hôpital Dalal Jamm et ceux devant équiper l’ancienne aérogare «pèlerin» de l’aéroport Léopold Sedar Senghor provient d’une vieille commande faite à la société française Ellipse, attributaire du marché gré à gré de construction et d’équipements de 4 hôpitaux au Sénégal depuis 2017. Trois de ces hôpitaux (Kédougou, Sédhiou Kaffrine) doivent être livrés clefs en main en décembre prochain. Celui de Touba, à l’arrêt suite à un conflit entre la société française Ellipse Projects et les sous-traitants locaux, des dignitaires marabouts et élus de la ville de Touba, a repris poussivement, sans lisibilité quant aux délais de livraison. Une affaire de «commissions» de deux milliards de francs Cfa empochées par certains des protagonistes avant même le démarrage du projet avait été évoquée à l’époque.

Au regard de l’urgence et des impératifs de la riposte covid-19, il est fort compréhensible que l’Etat du Sénégal réoriente le matériel disponible, quitter à faire de nouvelles commandes pour équiper les hôpitaux initialement destinataires des équipements. Cependant, vouloir politiser, par une communication abusive, cette affaire pour en tirer, on ne sait quelles dividendes, est, on ne peut plus, inopportun et inapproprié.

 

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