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Etat d’urgence et couvre-feu : La ‘’pauvreté artificielle’’ des artistes et des travailleurs

par admin
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Sacré Thione ! En sortant ses factures impayées, il a voulu pointer du doigt un phénomène nouveau : Les artistes ont rejoint les rangs des pauvres. Tout comme d’ailleurs nombre d’autres travailleurs.

Même si son cas personnel est discutable car nous doutons qu’il soit dans le besoin, il est important de souligner que beaucoup de sénégalais, naguère à l’abri, sont dans le désarroi du fait justement des mesures de restriction à la libre circulation dues à l’état d’urgence.

En effet, ils sont nombreux aujourd’hui nos compatriotes qui tirent le diable par la queue rejoignant ainsi l’écrasante majorité de ceux qui ne voyaient même pas la queue du diable.

Et au premier rang de ces derniers, les artistes. Comme l’ont relevé Youssou Ndour et Ismaël Lô, la situation des artistes est critique. Pas de représentations, pas de gains. Donc, les temps sont durs.

Ils le sont aussi pour les prêcheurs qui comptaient beaucoup sur le Ramadan, les agriculteurs dont les produits ne sont pas vendus ou le sont à vils prix, pour les chauffeurs de taxis et autres travailleurs du transports, pour les pêcheurs dont les produits ne sont plus exportés, pour les enseignants notamment du privé, etc.

C’est une ‘’pauvreté artificielle’’ c’est-à-dire créée par les circonstances liées justement à la bataille contre le Covid-19.  Le ‘’Restez chez vous !’’ a créé les conditions d’une paupérisation artificielle sans que les mesures d’aide d’urgence annoncées ne soient actuellement d’un grand secours.

Car, pour le moment, les opérations distribution de vivres tardent. Et même si elles démarraient, beaucoup de ces individus aujourd’hui indexés seraient exclus de la liste des bénéficiaires.

Car, non seulement les quotas sont insuffisants, mais le mode de distribution retenu ne va pas permettre de toucher la plupart des impactés de la pandémie.

Car, notre sentiment à ce niveau, c’est que l’on a confondu pauvres et impactés. Or, ils ne sont pas forcément pareils. On peut en soit ne pas être pauvre et avoir besoin de l’aide parce qu’impacté.

Or, en procédant au recensement dans la plupart des localités, on a parlé de bourses familiales et d’autres personnes qui ont été ciblées selon des critères liés notamment à leur état d’indigence.

C’est pourquoi, nous avons deux alternatives : Soit augmenter le volume de l’aide alimentaire en permettant à tous les impacts de recevoir un appui de l’Etat, soit aller vers le déconfinement progressif exactement comme cela se fait dans d’autres pays.

Car, si nous voulons faire perdurer la situation de semi-confinement dans laquelle nous sommes, il faudra plus que ce qu’on est en train de faire. Malheureusement, nous n’en avons pas les moyens car nous avons dû nous endetter lourdement pour acheter ces denrées à distribuer.

C’est pourquoi, l’avis du Docteur Thior est à prendre avec sérieux. Il soutient, mordicus,  qu’il faut laisser le virus circuler en reprenant les activités en levant le couvre-feu et l’état d’urgence.

Ce qui, selon lui, va permettre de maitriser l’épidémie prenant le contre-pied de tout le monde.

En tout état de cause, si nous prenons les précautions qu’il notamment sur le respect des mesures-barrières, il n’est pas exclu d’aller vers un dé-confinement mesuré tout en évitant d’exposer les personnes âgées et les enfants.

Ainsi, il sera nécessaire de rendre plus disponibles les masques, les savons et les gels et rester particulière regardant sur le respect des mesures de distanciation sociale partout où ce sera nécessaire. Les transports publics, les lieux de culte, les marchés et autres endroits feront l’objet d’une attention particulière avec l’appui des forces de défense et de sécurité.

Parallèlement, les tests seront améliorés et augmentés au sein des ‘’cas suspects’’ qui vont être continués à être mis en quarantaine.

Il est important en effet d’apprendre à vivre avec le virus. Nous devons, à ce propos, davantage mettre l’accent sur l’éducation et la sensibilisation des masses sans oublier d’être fermes pour obliger les récalcitrants à se conformer.

Il sera dans tous les cas difficile de maintenir le statu quo et à plonger de plus en plus de personnes comme Thione Balago dans la pauvreté même si elle est artificielle.

Assane Samb

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