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Lutte contre le Covid-19 : Le dépistage massif, la panacée ?

par admin
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Quand nous entendons le professeur Seydi dire que ‘’tôt ou tard, on ira vers le confinement total’’, cela fait froid au dos.

La première raison est que nous savons que cet avis d’un spécialiste médical est à prendre au sérieux. Qui plus est, le mieux, le souhaitable, est de l’exécuter sans tarder. Et cela, les autorités le savent.

Le hic, cependant, ce sont les conséquences incalculables d’une telle mesure déjà effective dans certains pays comme l’Italie, l’Espagne, la France, la Turquie, etc.

Ce serait l’idéal pour couper la chaine de transmission et créer les conditions optimales de sauver des milliers de vie.

Toutefois, la seconde raison pour laquelle des craintes sont nourries contre le confinement, c’est la difficulté qu’il y a à survenir à l’alimentation de ces millions d’habitants qui, déjà, avaient des problèmes sérieux de malnutrition, et même de faim, pour ne pas dire de famine.

En effet, c’est un secret de polichinelle que l’écrasante majorité de nos populations n’a pas de salaire et qu’elle vit au jour le jour. Cette masse de citoyens vit de l’informel, pour ne pas dire du système D.

Par conséquent, les confiner équivaudrait à créer les conditions d’une malnutrition généralisée et même de rassemblements improvisés car, la distribution de vivres ne se fera pas avec aisance.

Comme pour la vente de pain, on risque d’assister à des contrecoups fameux de ces mesures car, si personne ne va à la mer et que les loumas ne fonctionnent pas, le poisson et la viande ne seront plus disponibles. Et ici, on ne vit pas de ‘’pasta’’, ou pâte.

C’est pour cela et au regard de tous ces paramètres que les autorités ont opté pour un confinement partiel avec ce couvre-feu qui est difficilement supportable par les populations qui ont assiégé les Préfectures pour des autorités spéciales de circuler.

Si les journalistes et certains corps ont pu avoir des solutions, la plupart des citoyens souffrent de cette situation d’interdiction de circulation interrégionale, et certains optent même pour la marche.

En tout état de cause, il fallait faire quelque chose, réagir face à un danger de mort qui nous guette tous. Et les mesures prises sont à approuver.

Si le confinement total ou aggiornamento est difficile, ils sont de plus en plus nombreux à penser au dépistage total ou de masse de la population.

Recommandé fortement par l’OMS depuis le 17 mars dernier, le dépistage en masse a été pratiqué en Corée du Sud et repris en Allemagne. Elle tarde à être effective dans d’autres pays pourtant très touchés du fait d’énormes moyens que cela suscite.

En effet, beaucoup estiment que nous n’avons pas ici, au Sénégal, les moyens de dépister tout le monde. Car, même pour dépister ceux qui sont mis en quarantaine, cela prend beaucoup de temps.

Pourtant, à défaut de pouvoir le faire pour tous, il serait important de cibler des localités, celles le plus à même de générer des cas porteurs. Il s’agit notamment des localités où le taux de prévalence est le plus important.

Ce serait alors un dépistage massif ciblé, conformément aux recommandations de l’OMS au niveau de certaines localités comme Dakar, Touba, Mbour, Saint-Louis, etc.

Cela aura pour avantage de circonscrire la maladie et d’éviter sa propagation en masse.

Mais, il faudra mobiliser beaucoup plus de moyens sur le plan matériel, financier et humain. Cela demande des sacrifices énormes.

Mais, il faut rappeler que si la santé a un coût, elle n’a pas de prix.

En tout état de cause, toute solution future, c’est à dire à la fin de la période d’état d’urgence, devra intégrer les souffrances des populations déjà largement éprouvées par un malvivre ambiant.

Le Président Sall qui va réclamer une loi lui permettant de gouverner désormais par ordonnance, doit écouter ses différents conseillers, ceux intervenant dans plusieurs domaines, notamment économiques. Et c’est cela à partir de ce moment que les mesures prises ne vont pas générer des problèmes graves, difficilement surmontables de survie.

En clair, chaque pays est libre de mener sa guerre en fonction de sa propre stratégie, même si nous avons tous un objectif commun.

Assane Samb

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