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mardi, avril 16, 2024
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Le coronavirus « enterre » le tourisme

par admin

Le secteur touristique sénégalais risque d’avoir du plomb dans l’aile avec la fermeture totale de l’espace aérien entrant dans le cadre de la riposte contre le coronavirus.

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Le gouvernement, après avoir constaté la récurrence des cas importés de Covid-19 ou coronavirus, a décidé de suspendre tous les vols en provenance et à destination du Sénégal du 20 mars au 17 avril 2020.

Selon un communiqué du ministère du Tourisme et des Transports aériens, cette mesure s’applique dans toute sa rigueur à « l’exception des vols domestiques entre l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass (AIBD) et Ziguinchor (sud), des vols cargo, des évacuations sanitaires et des vols spéciaux autorisés ».

En conférence de presse jeudi dernier, Amadou Hott, le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération internationale a annoncé un « plan de contingence de 64 milliards F CFA » dans le but de renforcer le système sanitaire du pays.
Au cours de ces échanges à bâtons rompus, M. Hott n’a pas manqué de relever l’impasse que va traverser l’économie nationale et surtout le tourisme durant cette période. « Le transport aérien, notamment Air Sénégal, l’AIBD et toutes les structures autour de cette plateforme, les sociétés d’hôtellerie, les restaurants et les agences de voyage seront forcément impactés par la suspension des vols », a déclaré l’ancien vice-président de la Banque africaine de développement (Bad).

En moyenne, le Sénégal accueille 1,6 million de touristes par an. Pour ce pays, la crise sanitaire qui secoue le monde entraînera une baisse significative du chiffre d’affaires des entreprises de ce secteur mais aussi de leurs fournisseurs.Le maintien des emplois sera certainement un combat permanent.

En marche vers l’inconnu

Sous le couvert de l’anonymat, un gérant d’une agence de voyages à Dakar ne dit pas le contraire : « J’observe pour le moment l’évolution (de la situation) avant de prendre des décisions ». Celles-ci peuvent aller du chômage partiel jusqu’au

licenciement. En tout cas, ce chef d’entreprise employant une « vingtaine » de personnes, commence déjà à « ressentir » les effets de la fermeture des frontières aériennes.
Jusque-là, le gouvernement du Sénégal n’a pas encore rendu publique sa stratégie de soutien aux entreprises dont la bonne santé est tributaire de la circulation des personnes et des biens. A propos du moratoire fiscal tant souhaité par nombre d’acteurs du secteur privé, le ministre Amadou Hott a signifié que « ce n’est pas à l’ordre du jour ».

Mais le gérant de l’agence de voyages tire la sonnette d’alarme : « C’est un coup de massue qu’on reçoit. Tout est en stand-by ». Et même s’il n’a pas baissé pavillon, ses activités ne se limitent qu’aux « recouvrements ». Alors que sa société offrait un certain nombre de services comme la vente de billets d’avion, le convoi de pèlerins à La Mecque et les réservations d’hôtel. Ses principaux clients étaient les ONG, les entreprises, les particuliers et les commerçants dont « la plupart se rendait en Chine », où la maladie s’est déclarée en décembre 2019. Aujourd’hui, laisse entendre le responsable de cette agence, « beaucoup d’ateliers, de rencontres, de vols… ont été annulés ».

Portes closes

Dans la station balnéaire de Saly Portudal (près de 80 km au sud-est de Dakar), les complexes hôteliers voient les réservations s’effriter. Au Lamantin beach hôtel situé dans le département de Mbour où trois cas positifs de coronavirus ont été enregistrés selon la presse, le directeur associé, Eric Philibert a indiqué que la santé publique prime sur la course au chiffre d’affaires.

« Nous avons mis en place des +barrages+ avec deux infirmiers qui contrôlaient la température de chacun de nos employés deux fois par jour. Le directeur a sensibilisé tous nos employés sur les méthodes de désinfection, les comportements à adopter et les risques encourus. Mais devant les mauvaises habitudes tant des touristes que des employés, nous avons décidé de fermer l’hôtel afin de ne pas exposer les gens », a- t-il expliqué.

A travers le monde, quelque 300.000 personnes ont déjà contracté le virus, là où plus de 13.000 en sont mortes, d’après un bilan consulté ce dimanche. Selon la Commission Economique Africaine (CEA), citée par le ministre Amadou Hott, l’Afrique pourrait voir sa croissance passer de 3,2% à environ 2% seulement en 2020 à cause des effets négatifs du coronavirus.

Cependant, « les pays africains peuvent, selon la CEA, atténuer ces effets négatifs en promouvant le commerce intra-africain et en procédant à des réarrangements budgétaires pour redéfinir les priorités de dépenses et limiter les déficits », a souligné son compatriote économiste, Moubarack Lô, dans une tribune intitulée « Le coronavirus et nous ».

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Le coronavirus « enterre » le tourisme

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Le gouvernement, après avoir constaté la récurrence des cas importés de Covid-19 ou coronavirus, a décidé de suspendre tous les vols en provenance et à destination du Sénégal du 20 mars au 17 avril 2020.

Selon un communiqué du ministère du Tourisme et des Transports aériens, cette mesure s’applique dans toute sa rigueur à « l’exception des vols domestiques entre l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass (AIBD) et Ziguinchor (sud), des vols cargo, des évacuations sanitaires et des vols spéciaux autorisés ».

En conférence de presse jeudi dernier, Amadou Hott, le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération internationale a annoncé un « plan de contingence de 64 milliards F CFA » dans le but de renforcer le système sanitaire du pays.
Au cours de ces échanges à bâtons rompus, M. Hott n’a pas manqué de relever l’impasse que va traverser l’économie nationale et surtout le tourisme durant cette période. « Le transport aérien, notamment Air Sénégal, l’AIBD et toutes les structures autour de cette plateforme, les sociétés d’hôtellerie, les restaurants et les agences de voyage seront forcément impactés par la suspension des vols », a déclaré l’ancien vice-président de la Banque africaine de développement (Bad).

En moyenne, le Sénégal accueille 1,6 million de touristes par an. Pour ce pays, la crise sanitaire qui secoue le monde entraînera une baisse significative du chiffre d’affaires des entreprises de ce secteur mais aussi de leurs fournisseurs.Le maintien des emplois sera certainement un combat permanent.

En marche vers l’inconnu

Sous le couvert de l’anonymat, un gérant d’une agence de voyages à Dakar ne dit pas le contraire : « J’observe pour le moment l’évolution (de la situation) avant de prendre des décisions ». Celles-ci peuvent aller du chômage partiel jusqu’au

licenciement. En tout cas, ce chef d’entreprise employant une « vingtaine » de personnes, commence déjà à « ressentir » les effets de la fermeture des frontières aériennes.
Jusque-là, le gouvernement du Sénégal n’a pas encore rendu publique sa stratégie de soutien aux entreprises dont la bonne santé est tributaire de la circulation des personnes et des biens. A propos du moratoire fiscal tant souhaité par nombre d’acteurs du secteur privé, le ministre Amadou Hott a signifié que « ce n’est pas à l’ordre du jour ».

Mais le gérant de l’agence de voyages tire la sonnette d’alarme : « C’est un coup de massue qu’on reçoit. Tout est en stand-by ». Et même s’il n’a pas baissé pavillon, ses activités ne se limitent qu’aux « recouvrements ». Alors que sa société offrait un certain nombre de services comme la vente de billets d’avion, le convoi de pèlerins à La Mecque et les réservations d’hôtel. Ses principaux clients étaient les ONG, les entreprises, les particuliers et les commerçants dont « la plupart se rendait en Chine », où la maladie s’est déclarée en décembre 2019. Aujourd’hui, laisse entendre le responsable de cette agence, « beaucoup d’ateliers, de rencontres, de vols… ont été annulés ».

Portes closes

Dans la station balnéaire de Saly Portudal (près de 80 km au sud-est de Dakar), les complexes hôteliers voient les réservations s’effriter. Au Lamantin beach hôtel situé dans le département de Mbour où trois cas positifs de coronavirus ont été enregistrés selon la presse, le directeur associé, Eric Philibert a indiqué que la santé publique prime sur la course au chiffre d’affaires.

« Nous avons mis en place des +barrages+ avec deux infirmiers qui contrôlaient la température de chacun de nos employés deux fois par jour. Le directeur a sensibilisé tous nos employés sur les méthodes de désinfection, les comportements à adopter et les risques encourus. Mais devant les mauvaises habitudes tant des touristes que des employés, nous avons décidé de fermer l’hôtel afin de ne pas exposer les gens », a- t-il expliqué.

A travers le monde, quelque 300.000 personnes ont déjà contracté le virus, là où plus de 13.000 en sont mortes, d’après un bilan consulté ce dimanche. Selon la Commission Economique Africaine (CEA), citée par le ministre Amadou Hott, l’Afrique pourrait voir sa croissance passer de 3,2% à environ 2% seulement en 2020 à cause des effets négatifs du coronavirus.

Cependant, « les pays africains peuvent, selon la CEA, atténuer ces effets négatifs en promouvant le commerce intra-africain et en procédant à des réarrangements budgétaires pour redéfinir les priorités de dépenses et limiter les déficits », a souligné son compatriote économiste, Moubarack Lô, dans une tribune intitulée « Le coronavirus et nous ».

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