Accueil ActualitésPolitique Ofnac, Cour des comptes… :Un contrôle contourné !

Ofnac, Cour des comptes… :Un contrôle contourné !

par admin

Finalement, la montagne a accouché d’une souris. La création de l’Office nationale de Lutte contre Fraude et la Corruption (Ofnac) en 2012, avec l’objectif clair de promouvoir la probité dans la gestion des affaires publiques et privées, a été largement dévoyée par la chasse aux sorcières que son ancienne Président Nafi Ngom Keïta subit actuellement, et surtout par la survivance de pratiques anciennes, rétrogrades, d’ordre politicien.

Il en est de même des rapports de la Cour des comptes qui, jusqu’ici, ne sont pas suivis des effets escomptés. Non seulement les ‘’coupables’’ courent toujours, mais certains sont promus à des postes plus alléchants, contrairement aux recommandations de l’institution de contrôle.

Il s’y ajoute, aujourd’hui, un retard abyssal dans la production ou la diffusion des rapports.

En clair, le contrôle, à notre sens, a été largement contourné.

L’idée de base était bonne. Macky disait de l’Ofnac que c’était pour eux et que la Crei était pour les autres, ces caciques de l’ancien régime.

En somme, ni la Crei ni l’Ofnac, encore moins la Cour des comptes, n’ont servi à assainir l’environnement des finances publiques, en hissant le Sénégal au panthéon des Etats bien gérés. Nous sommes toujours dans la zone rouge (45 sur 100). La délinquance à col blanc n’a pas du tout reculé dans notre pays.

C’est vrai que Macky promet une Commission pour exploiter les rapports transmis à lui par la Cour des comptes, mais, là-dessus, peu de Sénégalais fondent un espoir sur la poursuite de proches du régime.

‘’La gestion sobre et vertueuse’’, le fait de promettre qu’il ‘’ne protégera personne’’, de la part du Chef de l’Etat, n’a été, pour lui, qu’une façon de marquer les esprits. Les pratiques n’ont guère changé.

Ce qui est en cours, et l’a toujours été, est que les leaders politiques qui arrivent au pouvoir sont toujours bienveillants envers leurs proches. Les institutions publiques, certaines sociétés nationales et agences, sont perçues comme des vaches à lait avec le projet d’engraisser des responsables politiques dont la mission et de reverser une bonne partie de l’argent dans les activités de massification du parti.

A cela s’ajoutent la généralisation de la procédure du gré à gré à propos des marchés publics et la création d’intuitions budgétivores et inutiles qui ne font qu’augmenter les dépenses publiques.

C’est pour cela  qu’à la tête des sociétés nationales, des établissements publics à gestion autonome ou pas, des Ministère et autres, officient des caciques du régime, qu’ils soient partisans ou alliés. Sans oublier les Présidents des conseils d’administration ou de surveillance et les Ministres-conseillers qui ne conseillent personne.

La grande bamboula de la République s’est poursuivie sous Macky après avoir mis le turbo sur Wade.

C’est ici, chez nous, que l’on voit des hommes politiques ou politiciens milliardaires. Des gens qui osent parler de leurs milliards parce qu’ils ont simplement occupé des postes importants de responsabilité.

Comment, dans ces conditions, veut-on que les jeunes n’investissent pas le champ politique, le seul capable de les tirer rapidement d’affaire avec le clientélisme, les passe-droits et le trafic d’influence ?

Macky, au départ, avait de bonnes intentions. Il voulait effectivement y arriver, réussir à assainir les finances publiques et à éviter toute forme de prévarication.

Mais, chemin faisant, il a été rattrapé par la real politik, celle-là qui fait que les réflexes de conservation du pouvoir prennent le dessus sur tout le reste.

Nous avons certes de belles institutions de contrôles comme l’IGE, mais qui, malheureusement, sont elles-mêmes tellement contrôlées qu’elles perdent leurs capacités à contrôler.

Assane Samb

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