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G7 «décrète» la stratégie du pourrissement

par admin
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Pour leur premier plan d’actions composé de débrayage, grève totale et une marche, les syndicats du Saemss, Cusems, Sels, Sels/A, Uden et Snelas/Fc, en tirent un bilan satisfaisant. Ils ont investi la rue hier, jeudi 23 janvier, pour vilipender l’Etat et, par ricochet, ont décidé d’adopter la posture du «jusqu’au boutisme» pour le respect des accords. Seul point qui vaille, selon eux, pour une école apaisée.

Aucune nouveauté sous les cieux. Le G7 réclame et continue d’exiger l’apurement immédiat du passif du protocole du 30 avril 2018. Hier, jeudi 23 janvier, après une grève totale dans toutes les écoles et établissements du Sénégal, les enseignants ont exprimé leur désarroi dans la rue, à l’occasion de la marche nationale. Les syndicats du Saemss, Cusems, Sels, Sels/A, Uden et Snelas/Fc, ont ainsi bouclé leur premier plan d’actions à la place mythique de la Nation (ex-place de l’Obélisque).

Sous l’œil vigilant des forces de l’ordre qui ont encadré cette activité autorisée par l’autorité déconcentrée, les enseignants de tous ordres, tee-shirts rouges et foulards rouges, ont exprimé leur ras-le-bol jusqu’à la place Mansour Mbaye, avant de terminer, comme indiqué dans l’itinéraire, au rond-point RTS.  

La marche, sous le signe : une école, mille maux, est un énième acte, pour les enseignants de réclamer le respect strict des accords signés. Car, soutiennent-il, «l’Etat du Sénégal n’a pas respecté les engagements souscrits pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants».

En dépit des récentes sorties du ministre de la Fonction publique, Mariama Sarr, les assurances auparavant de son collège du département de l’Education, Mamadou Talla, les enseignants constatent le refus systématique du gouvernement de matérialiser les acquis fondamentaux devant contribuer à la revalorisation de la fonction enseignante.

Le G7 regrette les multiples actes de provocation, de reniement des engagements et de remise en question des acquis syndicaux obtenus de haute lutte.

Il s’agit, selon le G7, du parachèvement du processus de dématérialisation des actes et de procédure de la fonction publique, la mise en place d’un nouveau système de rémunération pour les agents de l’état basé sur l’équité et la justice et le strict respect du plan d’apurement des rappels dus aux enseignants. Le G7 ajoute l’amélioration considérable du plan de carrière des enseignants et la préservation des acquis sociaux obtenus de longue date.

Cette situation, poursuit le G7, découle uniquement des politiques économiques désastreux opérés par l’Etat au détriment de la prise en compte des aspirations légitimes du peuple.

Pour expliquer le Plan Suppression de l’Enseignement en faisait référence à la politique publique du gouvernement notamment le Plan Sénégal Emergent (PSE). C’est dans ce jeu de mots que le secrétaire général du syndicat des inspecteurs, El Cantara Sarr, parle de la «politique de précarisation des agents du système éducatif» et préconise la «protection de l’intégrité de l’école publique».

«Nous ne sommes pas des mendiants ? Nous réclamons nos droits», dira Souleymane Diallo du syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels), première force au niveau de l’élémentaire. Saourou Sene du syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire voit un «vol organisé» de l’Etat en parlant de la surimposition des salaires et des rappels des années de vacation, de volontariat et de contractualisation.

Revalorisation de la fonction enseignante

L’école publique sénégalaise se cherche depuis plus de deux décennies. Elle s’est installée dans une crise cyclique persistante. La grève des enseignants s’inscrit dans ce contexte qui dénote d’une difficulté à réaliser le quantum. Ce qui pose la problématique du temps de présence de l’enseignant dans la classe. Et pour le G7, la persistance des maux est une manière de dévaloriser la fonction enseignante. Cette dévalorisation a pris ses racines, selon l’ancien secrétaire général du Cusems, Ndongo Sarr, quand le métier d’enseignant a été «dé-professionalisé» pour la simple et seule raison qu’il fallait booster le taux brut de scolarisation (Tbs).

Il fût une époque où les enseignants étaient les mieux payés dans l’administration. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. L’enseignant du nom de Diedhiou, membre du Sels, va plus loin en déclarant ceci : «on note du mépris vis-à-vis des enseignants. On jette l’anathème sur nous prétextant que nous parlons mal français, nous ne nous s’habillons pas bien. Nous voulons de la considération».

Aminata Ndiongue du directoire du Saemss en veut pour exemple le point de vue des enfants qui ne rêvent plus de devenir enseignant. Aussi a-t-elle ajouté «qu’il faut que les enseignants crient pour être payés».

Les syndicats du G7 entendent organiser une plénière d’évaluation du premier plan d’actions (débrayage, grève et marche nationale), dès ce week-end, pour définir la prochaine étape.

 

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