Accueil Société SÉNÉGAL : RÉALITÉ DES SERVICES D’URGENCE !

SÉNÉGAL : RÉALITÉ DES SERVICES D’URGENCE !

par admin
0 commentaire

À tous ces avocats du diable qui osent justifier cette circulaire ministérielle ridicule et absurde en estimant que c’est un rappel utile et bienvenu, avez-vous déjà vu :

– un interne ou un C.E.S de garde aux urgences doté d’un téléphone à usage professionnel pour gérer des transferts de patients vers d’autres structures ? 

– avez-vous déjà vu une ambulance médicalisée préposée aux urgences d’un quelconque hôpital dans le pays 24h/24 dédiée aux transferts secondaires de patients par faute de place? 

– Dans un même hôpital avez-vous déjà vu un cardiologue un interniste ou n’importe quel autre médecin doté d’un téléphone professionnel qui lui permet d’appeler 24h/24 son confrère réanimateur, chirurgien, biologiste ou radiologue pour un avis ou discuter du cas d’un patient? 

Les confrères utilisent leurs propres téléphones personnelles pour communiquer entre eux. 

Voyez-vous ces choses si élémentaires et basiques n’existent même pas et vous voulez cautionner une note circulaire pour rappeler au médecin de garde aux urgences qu’il doit appeler au préalable son confrère d’une autre structure avant de référer le patient qu’il ne peut pas prendre en charge faute de place disponible et lui assurer un transport par une ambulance médicalisée qu’il n’a pas à disposition ? 

J’ai passé 5 années d’internat pendant lesquelles j’ai pris un nombre incalculable de gardes aux urgences en réanimation et en anesthésie au CHU.

Figurez-vous que durant toutes ces années, je n’ai jamais eu la possibilité d’effectuer un examen des gaz du sang pour un patient à l’hôpital; une vulgaire numération sanguine ou un ionogramme sanguin relevaient du parcours du combattant, une banale échographie ou un scanner en urgence n’en parlons pas. 

Combien de fois j’ai effectué des prélèvements sanguins sur des malades, aux urgences ou en réanimation à l’hôpital Le Dantec, que j’acheminais moi-même à bord de mon véhicule au laboratoire de l’hôpital principal pour quémander une gazométrie artérielle en utilisant mes relations personnelles ?

Je défie quiconque de réfuter ce que je rapporte ici. 
Arrêtez votre cirque. C’est lamentable. 

Un SAU (Service d’accueil des urgences) ce n’est pas une vulgaire salle de consultation avec quelques lits et un pauvre interne en formation laissé à lui-même.

Le SAU c’est une véritable unité fonctionnelle avec une logistique lourde en terme de plateau technique, de personnels qualifiés, de zones de triage, salle de dechocage avec tout le matériel de réanimation pour les urgences vitales, des outils d’aide au diagnostic disponibles 24h/24, du matériel de télécommunications pour répondre à la régulation des acteurs du pré hospitalier (SAMU, pompiers, SOS médecins, SUMA Assistance etc…), une UHCD (unite d’hospitalisation de courte durée),et last but not least des lits d’aval dans les services d’hospitalisation pour désengorger les urgences et assurer le turnover.

Non mais excusez- moi mais cette circulaire n’est ni plus ni moins qu’une fuite en avant une déresponsabilisation d’une autorité de tutelle qui a failli à sa mission d’obligation de moyens avant d’exiger une obligation de résultats et qui tire le parapluie sur elle. 

Bayilene di fower khelou nite gni.
C’est vraiment écœurant et pathétique.
Mamadou Mansour Diouf 

You may also like

Web TV

Articles récentes

@2024 – tous droit réserver.