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mardi, avril 16, 2024
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Pathétique Macky !

par admin

Pleurons, ce matin. Pleurons l’agonie de notre démocratie. Pleurons la fin de notre bonheur. Pleurons notre pays qui n’est plus ce qu’il était, havre de paix et de solidarité, de partage et de bavardages heureux. Pleurons notre civilisation qui se défait sous les coups de la sauvagerie. Avant-hier, alors que les Sénégalais, malgré les conditions d’une vie de plus en plus précaires, dures, accentuées par une électrocution générale, fermaient les yeux pour tenter malgré tout d’enterrer une horrible année 2019 en lui consacrant quelques feux d’artifices en mode sacrifices expiatoires, voilà qu’un pas de plus dans le mal qui les étreints a été franchi: la fermeture d’un des organes de presse par lesquels, bon an mal an, ils s’informent et se divertissent. Dictature, ont crié des choeurs instinctivement composés des villes aux villages! 

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Ce qui s’est passé, c’est, en vérité, pire que la dictature. C’est le signe qu’un homme a peur. Au sommet d’un Etat dissolu, en faillite, il veut donner l’air d’être un homme fort, un dictateur, mais ce n’est qu’un mollasson, pris par l’angoisse du vide sidéral qu’il aperçoit depuis son branlant piédestal, qui agit en semeur de bordel. Sa peur est si puissante qu’il rêve d’anomie. De désordre général. De suppression de toutes les règles. De malheur émergent et total. C’est que, pense-t-il, c’est le seul moyen, non pas pour semer peur et silence dans les rangs du peuple, mais pour se faire oublier.
Il ferme donc un média. Une première dans l’histoire du sénégal. Le 31 décembre, le pays se forçait à la fête; les chefs de famille se débrouillaient pour améliorer l’ordinaire de la table; les jeunes se promenaient dans les lieux publics, en romantiques; des soriée dansantes accompagnaient la transition calendaire; des amours se nouaient, d’autres se dénouaient; le soir, devant la télé, tous plaçaient leurs espoirs en un nouvel élan en écoutant la prêche présidentielle et les perspectives du pays en oubliant ses problèmes. 
Les animateurs faisaient danser, les comédiens rire, les analystes phosphorer.
Ce 31 décembre, il n’y a eu qu’un seul sujet, digne d’un Etat martial: la fermeture d’un organe de presse parce qu’un homme apeuré, sentant sa fin, a pensé que la merde générale est l’unique voie pour détourner les attentions du fautif, vers le sauve-qui-peut qu’il croit être sa seule planche de salut.
Ne le présentez pas en dictateur mais en tapette. Il n’a pas le courage. Il poignarde. Lâchement. Ses critiques, il les fait arrêter arbitrairement, en allant les cueillir à l’heure du laitier, comme aux temps des pires dictatures communistes, ses références, en se réfugiant derrière quelque proxénète nommé ministre de la justice. Les activistes? Il les capturent jusque devant les grilles du Palais dans un vain effort de masquer sa déconfiture. Les populations? Il les terrorisent par des hausses de prix, symptômatiques de la faillite avant-la-lettre de l’émergence qu’il leur avait promise -mais qui n’est plus qu’un amas de ruines. Le pays? De sa monnaie devenue incertaine à sa démocratie accrochée à ses calculs faussés, y compris ses entreprises vedettes, politisées et pillées, comme la Senelec, à un gouvernement inapte, tout en fait un Etat-néant. 
Ce vide lui fait peur.
Le 31 décembre, il ne sait quoi dire à un peuple perdu dans une mer d’angoisses.
Il fait donc monter un autre de ses Kapos, ses collabos, formés à la mode d’un nazisme relu, et il fait dire de fermer une antenne lui donnant le tournis, sous le prétexte qu’elle a fait la promotion de produits de dépigmentation, vieille tradition soudain exhumée pour abattre un gêneur du peureux.
Que ce soit Babacar Diagne et son CnRAT, le même que celui dirigé par l’escroc caché Babacar Touré, hier, n’est pas surprenant. Au Sénégal, ce sont les mêmes vieilles lunes qui servent la messe des magouilles, la messe du 31 décembre. 
Ce qui est regrettable, c’est que des personnes, qui se la jouaient pros, comme Ibrahima Bakhoum, conseiller en communication du CnRAT, se sentent obligées de défendre une telle mesure, la pourriture au pouvoir. Quelle dégringolade !
Triste Sénégal. Que Bougane Guèye Dany ait eu une richesse bizarre, que son groupe de presse lui ait été donné dans des conditions louches, qu’il puisse même être, qui sait, un prête-nom, tout cela pouvait faire l’objet d’un débat posé, dans le processus de remise à plat du pays.
Seulement il ne viendrait à l’esprit de personne que son groupe de presse, malgré tout, offrait une fenêtre alternative d’information et de distraction pour le pays. Par une ouverture à des voix et des artistes interdits d’accès aux supports médiatiques contrôlés par le pouvoir en place.
En décidant de punir un groupe polisson, le régime de Macky Sall a franchi un pas fatal vers sa descente inévitable aux abysses. Il en devient plus minable encore que jamais.
Car, que ce soit dit, ce n’est pas la peur qu’il inspire mais la pitié. Manifestement, il n’a pas les épaules pour diriger un pays, il n’en a pas le cran ni les c…..

Bon, chers compatriotes, contre mauvaise fortune, faisons bon coeur: la communication, c’est, pour commencer, un projet interpersonnel, le bouche à oreilles, nous-dans-nous. 
Sèchons nos pleurs et parlons nous, pour le pays! Mettons fin au paathioo, ouvrons le page du Penthioo, aurait dit le muet Momar Samb -bouche remplie entre Conseil économique, social et environnemental (Cese) et autre bonbon dialogue machin.
Comme sa gueule fermée de honte, le pays, sans espoir, est bloqué !

Adama Gaye, le Caire, le 2 Janvier 2019.

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