vendredi, mars 29, 2024
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Le culte du fatalisme

par admin
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On a l’habitude, dans notre pays, d’entendre des chefs de famille qui se sont royalement désintéressés de l’éducation et de la sécurité de leurs enfants abonnés aux échecs scolaires et aux convocations policières, répéter inlassablement : « ndogalou yalla la ». C’est-à-dire telle est la volonté divine.

D’autres disent la même chose après avoir encouragé, dans la démission, leurs fils adhérer au royaume enivrant de la drogue jusqu’à flirter avec la folie. D’autres encore, délinquants devant l’éternel, ayant reçu frauduleusement leur permis de conduire et après avoir causé la mort de piétons, se refugieront derrière le Divin parce que c’est ces brins d’insouciance qui font les grands malfrats.

Pour bon nombre de Sénégalais en effet, ce slogan passe-partout, purificateur « ndogalou yalla leu », explique et excuse tout, disons le net. Ce comportement qui exclut l’auto-citrique et qui n’envisage pas de transformer les obstacles en déterminants positifs ou en tremplins, est une offense à la bonne croyance.

Et aussi paradoxalement que cela puisse paraitre, on évoquera jamais Dieu lorsqu’il s’agira de parler de succès personnel ou de masse d’argent à partager. Il est vrai que tant qu’il y aura de l’angoisse sur terre, les hommes se refugieront toujours derrière le Divin qui reste la soupape de sécurité de référence.

Et comme aujourd’hui, les Sénégalais sont des angoissés en bilan. On a tôt fait de convoquer Dieu, toujours et partout, or Dieu n’est pas ce que l’on voudrait qu’il fut, c’est-à-dire la solution miracle pour tous nos maux, même ceux abjects créés consciemment. En réalité, en chacun de nous sommeille une parcelle vivante et transcendantale de Dieu.

Il suffit qu’on veille la mettre en branle pour la sublimer. Arrêtons donc nos mesquineries, nos imaginaires rétrogrades et acceptons de nous construire en assumant volontairement, et de manière progressive, nos responsabilités majeures.

Laissons Dieu tranquille, il a beaucoup à faire dans un monde traversé par des convulsions démoniaques. Ceci, d’autant plus que tout le monde convoque Dieu, mais tout le monde ne le pratique pas.

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