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Rétro politique: 2019, année d’élection, de révélations et de délations

par admin
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L’année 2019 finissante n’a laissé personne indifférent. Elle a été pleine de rebondissements, d’évènements les plus rocambolesques les uns les autres, sur le plan politique s’entend.

Elle a surtout été une année d’élection, mais aussi de nombreuses révélations sans oublier les délations. En somme, comme dans un feuilleton de télévision. Sauf, qu’ici, c’est la vie réelle. C’est le destin du Sénégal qui est en jeu.

Le Président Sall, le 24 février févier de cette année, avait affronté quatre autres candidats, Idrissa Seck, Me Madické Niang, Issa Sall et Ousmane Sonko. Les autres prétendants au titre ayant été engloutis dans les eaux du parrainage, une loi sélective et presque ségrégationniste.

Il a fini par gagner avec plus de 58% des voix, selon les chiffres officiels, des résultats rejetés par les candidats perdants qui n’ont pas introduit de recours, malgré tout.

Macky redevient Président pour la seconde fois, mais cette fois-ci pour cinq ans.

Mais, quelques mois après sa réélection contestée, le débat sur le troisième mandat est venu polluer une atmosphère déjà irrespirable. Macky devient de moins en moins clair sur la question tandis que certains de ses proches qui disent qu’il ne peut le faire sont sanctionnés.

Entre temps, le dialogue politique qu’il a institué suit son bonhomme de chemin et le dialogue national, plus large, va lui emboiter le pas. C’est cela le Sénégal, le pays des paradoxes même si ces concertations sont boycottées par les partis politiques les plus représentatifs, le Pds et Rewmi.

Bien sûr, la nouvelle des retrouvailles entre Wade et Macky a beaucoup frappé les esprits avec l’entregent de Touba. Mais là aussi, c’est le clair-obscur. Karim est toujours au Qatar et Wade ne veut pas participer au dialogue national.

Qu’à cela ne tienne, 2019 a été aussi une année de révélations. L’enquête de la BBC sur le pétrole et le gaz a créé une sorte de tsunami dans le pays avec, comme résultat, des enquêtes au niveau de la Dic, ensuite au niveau du juge après l’ouverture d’une information judiciaire sur la question. Une enquête de la journaliste Meyeni Jones, ce début juin, révèle un ‘’scandale’’ à 10 milliards payés à un homme d’affaire, Frank Timis, dans le cadre d’un contrat pétrolier.

L’implication supposée du frère du Président Aliou Sall a abouti à la démission de ce dernier de la Direction de la Caisse de dépôts et de consignations en fin juin.

L’affaire suit son cours mais le modus operandi, l’appel à témoin, non-habituel, et l’implication de membres de la famille présidentielle,  font que beaucoup restent sceptiques quant à l’issue de l’affaire.

Mais l’année 2019 a été aussi une année de délation. Les membres du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr), se sont livrés à des passes d’armes, des attaques les uns contre les autres, au point de susciter beaucoup d’interrogation sur la capacité du Président de maintenir l’ordre dans son parti, même s’il en a sanctionnés deux, Moustapha Diakhaté et Sory Kaba.

Entre Moustapha Cissé Lô, Me Djibril War, Yakham Mbaye et bien d’autres, ça vole très bas. Amadou Bâ, le Ministre des Affaires étrangères, est accusé de chercher à lorgner le fauteuil présidentiel.

En somme, la guerre de succession est déjà ouverte à l’Apr avec cette incertitude sur l’attitude du Président en 2024.

Au même moment, des activistes sont arrêtés parce qu’ils ont vaillamment manifesté contre la hausse du prix de l’électricité. Guy Marius Sagna dame le pion à tous avec ses 31 arrestations.

Ses compagnons et lui, dans leur dynamisme, suppléent le manque de dynamisme d’une opposition sénégalaises très amorphe. Le coup de massue de la défaite de février ?

Le peuple a fini par rallier leur cause avec une grande manifestation finalement réussie contre la hausse de l’électricité.

Comme quoi, la nature a horreur du vide. Et le terrain est ainsi occupé par une nouvelle coalition du nom de ‘’Nio Lank nio Bagne’’. Celle-ci va fédérer société civile et politiques dans une nouvelle dynamique qui risque d’être plombée par le dialogue national.

Comme quoi, Macky veut toujours avoir une longueur d’avance sur ses adversaires et détracteurs.

Mais, jusqu’à quand ?

 

Assane Samb

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