Au Sénégal, notre cher pays, nous aimons trop donner de leçons de bonne moralité, c’est bien. La frénésie de l’activisme de certains experts, surtout politiques, devient trop envahissante.
Ces derniers s’érigent en nobles champions de l’éthique, éthique politique, dénonçant tout le monde sauf bien sur leur propre personne. Dans le champ religieux, pédagogique, sportif, culturel, juridique, la même situation prévaut. Ces experts s’érigent en donneurs de leçons.
Eux les analystes, ils sont propres, infaillibles, denses, profonds, ils exigent à travers leurs analyses d’appliquer leurs directives, sinon vous avez alors tout faux. Ils vous scient en deux avec leurs écrits, leurs émissions, leurs conférences. Est-ce à dire, sinon en possédant des moyens souvent licites, mais utilisés de manière illicite, nous avons, nous Sénégalais, dans une posture avantageuse, tendance à nous comporter comme des « Buur Fari », rois tout puissants qui régissent tout et qui ont raison sur tout, aucune demie mesure.
Comme nos ancêtres les Français, dont la classe politique sénégalaise pour l’essentiel a hérité des dons de prestidigitateurs, de métamorphose et d’une envahissante civilisation de la parole inutile, honteusement appelée science politique, nous perdons beaucoup de temps, trop de temps même alors qu’on peut passer à la phase pratique des nécessités absolues, sans se compromettre avec l’adversaire surtout et en innovant dans des projets et programmes novateurs, et cela sans se presser.
La différence en cette philosophie, on porterait alors en bandoulière l’éducation des masses comme fondement sacrosaint à toute transformation radicale de nos mœurs politiques, culturelles, sociales et souvent archaïques.
Et il n’y a pas d’autres solutions. En comprenant cela, nos responsables et experts de quelque bord qu’ils se situent, insisteront beaucoup plus sur la formation que sur le saupoudrage d’essence folklorique, qui ne mène définitivement à rien de consistant. Aussi restons humbles, et ne pas nous comporter comme des « Buur Fari » des « messieurs connait-tout ».