Home ActualitésPolitique Dans l’affaire Ousmane Sonko, la majorité parlementaire a fait comme avec l’affaire Khalifa Sall : sa main n’a pas tremblé au moment de livrer un adversaire politique à la justice.

Dans l’affaire Ousmane Sonko, la majorité parlementaire a fait comme avec l’affaire Khalifa Sall : sa main n’a pas tremblé au moment de livrer un adversaire politique à la justice.

par pierre Dieme
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Le Président Macky Sall fera, dès qu’il en aura l’occasion, comme dans les affaires Karim Wade et du même Khalifa Sall : il ira jusqu’au bout de la traque de l’opposant. La question est de savoir si les victimes (l’opposition, la société civile…) feront comme d’habitude : se diviser et laisser chacun se débrouiller seul dans son combat.Pour une fois essayons d’orienter les projecteurs sur nous-mêmes.

Certes personne ne peut nier le caractère privé et personnel de cette affaire qui nécessite beaucoup plus de retenue dans le fond et de l’impartialité.Mais personne ne peut désormais nier l’existence d’un encadrement étatique qui verse une affaire privée dans le giron de la manigance et d’un rouleau compresseur actionné par des adversaires politiques. Il y va de l’empressement dans la procédure judiciaire à la levée tordue d’une immunité parlementaire.

Ma conviction est que chaque violation doit susciter une réaction qui sied. La convocation d’un député en session a été la première grande violation mais qui n’a suscité qu’une première timide réaction. Et la cacophonie s’en est suivie à chaque étape de la procédure.

Nous avons été incapables d’avoir la même position sur la commission ad hoc. Les arguments des démissionnaires ont déstabilisé ceux des restants et vice-versa. Nous avons été incapables d’adopter les mêmes arguments juridiques au point de prêter le flanc sur des interprétations ridicules de la loi. A chacun son raisonnement juridique dans une foire de contradictions.Nous sommes incapables d’identifier ensemble les combats de principe dans ce scénario de manipulations de part et d’autres. On entre dans le fond d’une manière tendancieuse et finalement contre productive.

Nous sommes même incapables de retenir un même jour de manifestation sur une même cause : à chacun sa date. Parallèlement au rouleau compresseur déjà identifié par tous, c’est la course aux déclarations guerrières et incendiaires qui n’aboutissent à rien si ce n’est permettre à nos adversaires de viser des articles du code pénal. Soutenir Ousmane Sonko dans cette affaire, c’est aussi nous soutenir nous-mêmes. Ce n’est pas sa personne qui est forcément importante pour ceux qui veulent installer une dictature institutionnelle et une monarchie républicaine dans ce pays. C’est plutôt X, qui les empêchera de dérouler leur stratégie funeste contre la démocratie, qui est important à leurs yeux. Cet X prend le nom de Sonko aujourd’hui, il sera appelé autrement demain si rien n’est fait. La bonne surprise viendra de notre bon comportement à faire face au régime actuel. Que les aînés prennent leurs responsabilités et mobilisent les troupes tout en identifiant les vrais sujets pour mener les bons combats. L’unité de l’opposition sur les questions de principe et autour d’une stratégie commune est indispensable.

Plus nous nous éloignerons de ces combats, plus nous serons vulnérables quant à nos capacités de mobilisation des forces vives de la nation. Emmener des jeunes à se faire massacrer et exposer notre pays à des dérives incontrôlées ne sont point une solution. Ce combat doit être mené avec fermeté et responsabilité si nous voulons le gagner. La dispersion des forces et le déroulement de stratégies contradictoires sur un même sujet ne nous mèneront à rien.

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