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Coronavirus au Sénégal : sont-ils en train de nous rouler dans la farine ?

par admin
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Le Sénégal a connu son premier cas positif au coronavirus le 2 mars 2020. Pour empêcher la pandémie de se propager, le président Macky Sall a pris des mesures phares le 16 mars, à l’issue d’une réunion avec plusieurs autorités. Il s’agit notamment de la fermeture des écoles, des lieux de culte, suivie de proclamation de l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu  le 23 mars, alors que le pays ne comptait que 79 cas positifs et 8 guérisons. 

Dans une nouvelle adresse à la nation le 11 mai, Macky Sall a annoncé un assouplissement de l’état d’urgence comprenant la réduction de la durée du couvre-feu, la réouverture des lieux de culte, la reprise des cours dans les classes d’examen, le 2 juin. Sans oublier la réouverture des marchés hebdomadaires  communément appelés « loumas ». 

Au regard de ces nouvelles mesures et compte tenu de la courbe ascendante de la maladie (2426 cas confirmés, 949 guéris, 25 décédés et 1454 sous traitement, au 16 mai),  force est de constater que cette lutte contre le coronavirus au Sénégal est souillée d’incohérences, de doutes, de bizarreries sur les chiffres déclarés par le ministère de la Santé, même si l’on est convaincu que la maladie existe. 

A cette démarche incohérente du président Macky Sall, vient s’ajouter le débat sur la fiabilité des tests réalisés par l’Institut Pasteur de Dakar. Dans un article publié vendredi PressAfrik a fait une révélation. En effet, dix (10) médecins de l’ORL de l’hôpital Fann, déclarés positifs au Covid-19, sont revenus négatifs, après un second essai. Allons-nous avoir les mêmes chiffres si on refait les tests sur les plus de 2.400 cas confirmés ?  

Interpellé par le journal Libération, l’Institut Pasteur n’a trouvé rien à dire, si ce n’est qu’il n’a jamais dit que les résultats sont positifs, affirmant plutôt que ces derniers n’étaient pas conformes en raison d’erreurs sur la fiche de prélèvement. De nombreux prélèvements ont été effectués, ils sont revenus négatifs. Les 10 agents ont pu ainsi reprendre leur travail le même jour, conclut le journal. 

Quant au directeur de cabinet du ministère de la Santé, Dr Alyose Diouf, il a été interpelé par la Tfm, il n’a pu se prononcer: « Je ne pourrais pas me prononcer sur ce dont je n’ai pas d’informations claires. Nous sommes en train de voir cette situation, nous attendons les rapports, par respect pour les Sénégalais, je ne pourrais pas me prononcer ». 

Depuis le début de cette pandémie, les erreurs des services du ministère de la Santé se sont répétées. Un manque de rigueur, de concentration, ou de professionnalisme ? On ne le saurait jusqu’ici. Tantôt c’est sur la date du communiqué, tantôt c’est sur les chiffres des personnes déclarées positives au covid19, comme ça été le cas ce samedi 16 mai. Dans deux différents communiqués, nous sommes passés de 110 cas à 119. 

S’y ajoutent des personnes testées positives après leur mort. Les familles de ces victimes ne gobent pas la thèse selon laquelle leurs proches sont morts de la maladie. Elles jugent étonnant que personne de leurs maisons ne soit testée ou mise en quarantaine, après qu’un parent ait été déclaré mort du coronavirus. 

Dans le domaine des transports, une mesure bizarre a été rendue publique ce samedi. Dans les colonnes de L’Observateur, les services de Oumar Youm informent que désormais, les transports en commun peuvent remplir toutes les places assises au lieu de la moitié. Pour ceux qui est des taxis et véhicules particuliers, il leur est permis de transporter 4 personnes y compris le chauffeur au lieu de 3 personnes auparavant. 

En analysant ces faits, on se pose beaucoup de questions sur la lutte contre la pandémie au Sénégal. Le gouvernement est-il sérieux dans sa démarche ? Sont-ils en train de  nous rouler dans la farine ? Ces cas post mortem sont-ils vraiment décédés du coronavirus ? Est-ce que l’ensemble des chiffres sont exacts ? Trop de zones d’ombre sur lesquelles les services de communication du ministère de la Santé, le Comité national de gestion des épidémies devront  éclairer la lanterne des Sénégalais. Le peuple mérite au moins cela. 

Salif SAKHANOKHO, journaliste PressAfrik

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