Je ne sais pas pourquoi vous convoquez une confĆ©rence de presse ce jour mais jāespĆØre que vous nous confirmerez vos propos selon lesquels Macky SALL a dit, lors dāune rencontre de la coalition de pilleurs, des vampires, Benno Bokk Yakaar, qui gouverne, tue, le SĆ©nĆ©gal, quāil ne āveut pas entendre parler dāĆ©lections dāici 2024ā. Comme si le calendrier Ć©lectoral Ć©tait tributaire de ses caprices, de ses humeurs, de son vouloir.
Je ne suis pas seul Ć constater quāil vous arrive souvent dāaffirmer une chose puis de revenir tenir une position qui la contredit.
Tenez, un exemple concret: voici deux ans, māavait-on rapportĆ©, vous Ć©tiez passĆ© sur une chaĆ®ne de tĆ©lĆ© et y aviez affirmĆ© que āseul Adama Gaye dit la vĆ©ritĆ© dans ce paysā. Cela māavait surpris. JāĆ©tais restĆ© sur ma rĆ©serve cependant. Ce fut sage. Quand, illĆ©galement, avec une lĆ¢chetĆ© qui nāa dāĆ©gale que la malhonnĆŖtetĆ© qui lāavait sous-tendue, les bandits officiels de lāEtat Ć©taient venus me capturer pour māemprisonner, je vous vis sur un Ć©cran de tĆ©lĆ©, depuis ma chambre carcĆ©rale, me charger alors que jāĆ©tais une victime Ć©vidente dāun abject abus de droit. Depuis ce jour, je ne peux māempĆŖcher de me demander Ć quel El Hadji Diouf se fierā¦
Lāheure est grave. LāEtat sĆ©nĆ©galais, par imprudence et incompĆ©tence, ayant mis les populations locales dans une situation prĆ©caire, pour leur vie et survie, jāespĆØre que votre confĆ©rence de presse servira Ć le flĆ©trir. Notamment Ć exiger de lui quāil cesse dāamuser la galerie ou de jouer aux mastodontes Ć©dentĆ©s contre les citoyens pour empĆŖcher que ses lacunes et crimes ne soient Ć©voquĆ©s.
Monter au crĆ©neau pour tenter de rattraper ses frasques et folies, sa panique, incarnĆ©es par un ministre de lāintĆ©rieur dĆ©passĆ© et celui de la justice qui se terre, inapte Ć participer mĆŖme aux rencontres avec la presse, par peur dāĆŖtre ridiculisĆ©, ce serait une opĆ©ration malvenue.
Oh, il se peut que ce soit pour brocarder la levƩe de fonds du parti Pastef en voulant maladroitement y voir des connexions avec le terrorisme international.
Cet argument est dāavance rendu ridicule, comme retapĆ©, puisquāil avait dĆ©jĆ servi Ć faire rapatrier illĆ©galement lāactiviste Assane Diouf, aujourdāhui dĆ©tenu et torturĆ© par les criminels de lāĆ©tat sĆ©nĆ©galais dans le Guantanamo sans loi quāils ont fait de Rebeuss, ce qui Ć©tait naguĆØre une prison normale. Les AmĆ©ricains, flouĆ©s par cette arnaque quāils ont encore au travers de la gorge, ne seraient pas les seuls Ć ne plus croire Ć une thĆ©orie du complot brandie par ce rĆ©gime en dĆ©bandade qui veut se servir de la lutte anti-terroriste pour Ć©liminer ses nombreux adversaires, presque assimilables au peuple entier qui ne veut plus de lui.
Un seul conseil, au frĆØre Saloum-Saloum, du quartier Kasnack que nous partageons: la patience des sĆ©nĆ©galais sāamincit tellement quāils ne supportent plus les guerres verbales hors de leurs champs de prĆ©occupations.
Ils sont dĆ©sormais blasĆ©s: le temps nāest plus oĆ¹ lāon pouvait capter leur attention en dĆ©montant ou dĆ©truisant qui que ce soit.
Dites Ć Macky SALL plutĆ“t quāau lieu dāune confĆ©rence de presse, les sĆ©nĆ©galais attendent une explication de presse sur la faillite de son rĆ©gime.
Mieux, un dĆ©pĆ“t de bilan, sa dĆ©mission ici et maintenant, cāest Ƨa qui anime les rĆŖves et aspirations de toutes celles et tous ceux quāil a trahis en les menant au fond de lāabĆ®me.
De grĆ¢ce, MaĆ®tre, pas de tesseunteh! Nioroul kenn si miim reew: Ƨa nāest pas ce qui intĆ©resse les SĆ©nĆ©galais.
Et puis, Ć quoi sert une confĆ©rence de presse dāun avocat si, demain, on nous a dĆ©jĆ annoncĆ© que quatre ministres vont encore faire un point de presse, cāest-Ć -dire nous soumettre Ć leurs logorrhĆ©es insipides, selon leur nouvelle forme de con-munication, une propagande assommante, inutile, qui ne peut faire oublier leur Ć©chec total?
Comme, voici 40 ans, lāavait dit, dans une formule devenue cĆ©lĆØbre, Georges Marchais, lāalors Premier SecrĆ©taire du Parti communiste franƧais, ulcĆ©rĆ© devant les questions du journaliste Jean-Pierre El Kabach, serons-nous contraints de vous dire, Ć vous et Ć eux: āTaisez-vous!ā.
Lāheure est grave. Trop. Des cāest-Ć -dire, des justifications de quelque nature, des attaques ad hominem, quels que soient leurs destinataires, mĆŖme Ć©mis dāoutre-tombe par Jacques Verges, avocat de renom sāil en Ć©tait, ne sauraient nous convaincre ni Ć©mouvoir.
Nous sommes tannĆ©s devant ces vains efforts pour sauver un pouvoir qui se noie, ses soutiers verbaux ou non, avec. Ća suffitā¦
Manque de cohĆ©rence, de congruence et de constance ont fini dāexploser ce rĆ©gime en banqueroute.
Sans rancune, avec mes pensƩes fraternelles toutes Kaolackoises, depuis ke Caire.
Adama Gaye*, ExilƩ politique sƩnƩgalais et opposant au rƩgime de Macky SALL.
Cher MaƮtre: les vertus de la congruence Par Adama Gaye*
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