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mercredi, avril 24, 2024
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Casamance : Seydou Sané dévalue Sonko

par pierre Dieme

S’il y a un acteur politique qui n’apprécie pas du tout la dernière sortie de Ousmane Sonko par rapport à sa proposition de créer une monnaie locale en Casamance, c’est bien le responsable de Benno Bokk Yaakaar et candidat au Conseil départemental de Ziguinchor. Seydou Sané estime que les idées du président de Pastef sont dangereuses dans un Etat de droit. Cet entretien a aussi été l’occasion pour celui que certains décrivent comme le candidat de la jeunesse, de décliner sa vision de Ziguinchor «Bou Bess» qu’il compte mettre en branle s’il était élu à la tête du département.

Une monnaie locale pour booster le développement de la Casamance. Quelle est votre appréciation de cette nouvelle trouvaille de Ousmane Sonko ?
Avec cette sortie, les Casa­mançais commencent à connaître les véritables objectifs de Sonko qui à mon avis, sont loin d’être politiques, mais plutôt fractionnistes. Rappelez-vous bien qu’après les violences du mois de mars dernier, j’avais attiré l’attention des populations sénégalaises que Ous­mane Sonko cherchait à utiliser la jeunesse casamançaise comme rampe pour atteindre un objectif non déclaré. Sinon, comment peut-on venir en Casamance et ébranler les populations qui aujourd’hui baignent dans une paix totale grâce à son Excellence le Président Macky Sall, en parlant de monnaie propre à la Casamance ? Ces idées puériles sont, à la limite, dangereuses dans un Etat de droit, où il faut être un ignorant pour ne pas comprendre le but de la naissance d’une monnaie nationale et surtout celle dite complémentaire.

Ce projet de Ousmane Sonko ne saurait donc prospérer en Casamance ?
Le mythe Ousmane Sonko a fondu comme du beurre dans une casserole et la folie guide ses idées. Non, la Casamance ne saurait accepter un soi-disant fils qui, au lieu de participer au développement de la région, prône le sectarisme, le fractionnisme et l’émergence de la violence. L’aventurier Ousmane Sonko vient de se faire découvrir. Et aujourd’hui, les jeunes et les femmes ont fini de comprendre que les idées incarnées par ce dernier vont dans le sens de replonger la Casamance plus de 40 ans en arrière et nous ramener dans une situation de guerre fratricide. C’est dire que l’homme du «Fitna émergent» doit être recadré et je suis désolé de constater que ses camarades de Yewwi askan wi se trouvent d’ailleurs complices de ses agissements et ne méritent en aucun cas la confiance des Sénégalais.
Faudrait-il rappeler que le taux de bancarisation est aujourd’hui à plus de 20% grâce aux nombreuses mesures prises par le gouvernement du Sénégal. Il faut que Ousmane Sonko comprenne que la mise soudaine de la monnaie locale dans le circuit financier normal crée l’hyperinflation. En outre, elle peut limiter les prélèvements d’impôts nationaux, donc la possibilité de non-redistribution des riches­ses. Puisque la production se fait en monnaie locale, c’est donc une aberration de penser à une monnaie en Casamance. Le programme de Sonko pour faire de Ziguinchor une ville émergente est la preuve que la montagne a accouché d’une petite souris. D’ailleurs, Ousmane Sonko est démystifié en Casamance. C’est la raison pour laquelle, au lendemain de son meeting national tenu à Kandialang, il a convoqué une réunion d’urgence pour exprimer son mécontentement à ses partisans, par rapport à la faible mobilisation des populations ziguinchoroises, car celles qui étaient présentes, étaient en majorité venues des autres localités du pays.

Selon vous, les priorités seraient ailleurs. Quelles sont donc vos ambitions si vous étiez élu à la tête du Conseil départemental de Ziguinchor ?
Effectivement, les priorités sont ailleurs. J’ai toujours soutenu que ce que son Excellence le Président Macky Sall a réalisé en Casamance, aucun Président avant lui, ne l’a fait. Notre première priorité est donc de renforcer le processus de paix en Casamance pour relancer l’économie, dont le meilleur outil constitue aujourd’hui l’Agropole Sud dont la première pierre vient d’être posée. Au niveau de l’éducation, la région de Ziguinchor, avec un taux brut de scolarisation de plus de 100% et un taux brut de préscolarisation de plus de 50%, a définitivement réglé la question de l’accès. Il reste à soutenir la qualité des enseignements-apprentissages. L’autre priorité aussi, c’est le renforcement du volet médical, en mettant en place un Samu départemental pour une mutualisation entre centres de santé et hôpitaux ; et profiter en outre du personnel de santé de l’université Assane Seck de Ziguinchor à travers le département de la Médecine.
L’autre engagement, c’est de refuser de demander aux populations de cotiser pour un homme, afin de lui permettre de développer la ville. Quel aveu d’échec, d’impuissance ! En lieu et place, nous créerons la richesse grâce au soutien de l’Etat, du président de la République et de son gouvernement. Et ce, en installant des usines à côté de l’Agropole Sud et en faisant de Ziguinchor une ville industrielle où les jeunes et les femmes trouveront de l’emploi dans une Ziguinchor Bou Bess, où la solidarité, la cohésion sociale, le pardon seront renforcés pour le grand bonheur des populations.
Ziguinchor Bou Bess sera le département, la ville, où les actions du président de la République seront portées et vulgarisées en guise de reconnaissance mais aussi de loyauté. Et Ziguinchor Bou Bess, c’est Ziguinchor où règne une paix définitive et où les imposteurs n’auront plus leur place dans un Sénégal uni et prospère.

Et quelle sera l’articulation entre l’institution départementale que vous comptez diriger et les autres collectivités territoriales ?
L’intercommunalité sera le fer de lance du développement du département, avec une gestion rationnelle du foncier. Ainsi avec l’ensemble des maires des 6 collectivités territoriales que compte le département, nous allons mettre en place un cadre de concertation, de partage et d’harmonisation de nos politiques de développement local. L’équité territoriale sera déterminante afin d’équilibrer les efforts d’investissement. Au final, l‘Acte 3 de la décentralisation sera un atout pour développer le partenariat et la coopération décentralisée.

Ibou MANE

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