Le Sénégal affiche clairement ses ambitions industrielles pour l’année 2026. Ce mardi 11 novembre, la Commission des Finances et du Contrôle budgétaire, élargie à la Commission des Affaires économiques, a examiné et adopté le projet de budget du ministère de l’Industrie et du Commerce, défendu par le ministre Serigne Guèye Diop.
Avec une enveloppe fixée à 355,9 milliards de francs CFA en autorisations d’engagement, contre 50,1 milliards en 2025, le budget du ministère enregistre une hausse spectaculaire de 609,62 %, une progression sans précédent qui illustre la volonté du gouvernement de placer l’industrialisation au cœur du nouveau modèle économique national.
Une hausse budgétaire historique
Cette hausse budgétaire historique traduit une orientation stratégique claire : accélérer la transformation structurelle de l’économie sénégalaise. Selon les documents présentés aux députés, cette montée en puissance vise à renforcer la compétitivité des filières industrielles, à moderniser le commerce intérieur et à consolider le positionnement du Sénégal sur les marchés extérieurs. Pour le ministre Serigne Guèye Diop, cette décision traduit la vision des nouvelles autorités, déterminées à « faire de l’industrie un moteur durable de création de richesse, d’emplois et de souveraineté économique ».
Le budget de 355,9 milliards F CFA est réparti entre cinq programmes majeurs : le développement des pôles et filières industrielles compétitives (109,02 milliards), l’accessibilité des produits et services et la modernisation du commerce (33,14 milliards), la défense commerciale et le renforcement du positionnement du Sénégal à l’international (2,23 milliards), l’accompagnement et le financement des PME/PMI (3,29 milliards), ainsi que le pilotage et la coordination du secteur (2,45 milliards). Cette structuration budgétaire traduit une volonté de cohérence entre politique industrielle et politique commerciale, avec une attention particulière portée au soutien des entreprises locales et à la promotion du “Made in Sénégal”.
Cap sur l’industrialisation et la compétitivité
Cette orientation confirme que le ministère de l’Industrie et du Commerce devient désormais un levier central du Plan d’industrialisation du Sénégal, inscrit dans la Vision Sénégal 2050. Le budget record alloué pour 2026 permettra de consolider les zones industrielles régionales, de stimuler les investissements productifs, et de favoriser la montée en gamme technologique des entreprises nationales. « Cette hausse de plus de 600 % n’est pas fortuite. Elle traduit une conviction : le développement du Sénégal passera par l’industrie », a affirmé Serigne Guèye Diop, invitant les parlementaires à soutenir cette dynamique.
Au-delà des chiffres, cette évolution traduit une volonté de rupture et de souveraineté économique. En misant sur des filières à fort potentiel — agroalimentaire, pharmaceutique, textile, matériaux de construction —, le gouvernement entend réduire la dépendance vis-à-vis des importations, créer des milliers d’emplois, stabiliser les prix et renforcer la résilience économique du pays.
Ce budget record marque donc une étape déterminante vers un Sénégal productif, compétitif et souverain, où l’industrie devient le moteur d’un développement durable et inclusif.
Cheikh Gora DIOP

