Home A la Une Ayant eu les mots justes face au patronat français : Ce qui reste à Macky…

Ayant eu les mots justes face au patronat français : Ce qui reste à Macky…

par pierre Dieme
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Face au patronat français du Medef, Macky a su trouver les mots justes. En voici quelques extraits : ‘’ “Ceux qui continuent de percevoir et d’analyser les dynamiques africaines à travers des paradigmes et des paramètres périmés, risquent d’être surpris et en retard sur les rendez-vous de demain. Pour une économie mondiale essoufflée, l’Afrique en construction est une source d’opportunités et d’investissements. C’est aussi un acteur qui demande des rapports de partenariat plus qualitatifs, plus justes et plus équitables, pour une croissance et une prospérité partagées“.

L’Afrique toute entière attendait de voir le type de discours que Macky allait servir. Certes, il y a eu une idéalisation du savoir-faire français et du caractère privilégié de nos relations avec la présence de 250 entreprises françaises, mais l’essentiel a été d’avoir appelé à ‘’un regard nouveau sur l’Afrique’’. Un continent qui est aujourd’hui très convoité par tous les grands de ce monde qui organisent des forums annuels avec l’Afrique pour justement booster les investissements.

Parce que l’Afrique a un potentiel énorme qui n’échappe à personne. Mais, jusqu’ici, elle ne profite pas de ses opportunités. Et pour cause !

Le type de rapports que nous avons avec nos partenaires sont souvent empreints de paternalisme aussi sur le plan politique qu’économique. Il en ressort des relations inégalitaires avec des contrats léonins dans des domaines stratégiques où l’essentiel des bénéfices sont exportés.

La réalité de la présence de ces entreprises étrangères, c’est qu’elles bénéficient de l’aura de leurs Etats sur les nôtres et trouvent un terrain favorable non pas seulement en termes d’opportunités d’affaires mais également de passe-droits et de facilitations tirées d’ensembles de prérequis d’ordre politique et diplomatiques.

Alors, ce que l’on attend de Macky, c’est justement de passer de la parole aux actes. Il ne s’agit pas seulement de dire aux Français de poser un regard nouveau sur l’Afrique et le Sénégal.

Il s’agit également pour nos dirigeants de poser un autre regard sur ses relations de coopération. Car, si révolution doit  y avoir, il ne faudrait pas seulement l’attendre des autres. C’est à nous de changer d’abord. Ensuite, les autres ne feront que suivre parce qu’ayant pris conscience de la présence de nouveaux paradigmes.

Car le Président Sall ne peut pas perdre de vue le fait que le principal objectif d’un homme d’affaire, c’est de faire du profit. Et que la diplomatie, ce n’est pas son fort. Dans ce milieu, on cherche des opportunités d’investissement, on injecte ses fonds et on en attend le maximum de profits. Un point, c’est tout.

Si l’Afrique veut se faire respecter dans le sens de la prise en compte de ses intérêts, c’est à elle de jouer sa partition, pleinement.

En clair, il ne faut pas confondre économie et politique, Medef et Quai d’Orsay. 

Le Sénégal doit certes travailler à davantage améliorer l’environnement des affaires pour attirer les investisseurs, mais ceux qui arrivent doivent être contraints à être loyaux avec les pays d’accueil en termes de partage des gains donc de profit.

Nous ne voyons pas, par exemple, pourquoi signer des contrats coûteux avec un pays si on peut avoir moins avec un autre à qualité plus ou moins égale. Cette préoccupation largement discutée pour le contrat de Ter est valable aussi pour beaucoup d’autres.

Un regard nouveau des investisseurs doit être imposé par l’Afrique en discutant d’égal à égal au niveau des tables de négociation avec l’envoi de cadres compétents et intègres.

Pour cela, il faudra nécessairement que nos politiques s’affranchissent d’une forme de tutelle politique et diplomatique qui fausse, aussi, le jeu des relations économiques.

Comme quoi, la balle est surtout dans notre camp.

Assane Samb

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