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Au travail, paresseux !

par pierre Dieme
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En principe le 02 juin, un peu plus de 500.000 élèves — sur les plus de trois millions que compte notre pays — devraient re-prendre le chemin de l’école. Ce demi-million d’apprenants fréquente des classes d’examens et est donc soit en Cm2 pour l’élémentaire,soit en troisième pour l’enseignement moyen et en terminale pour le secondaire. Le gouvernement assure qu’il a pris toutes les disposi-tions — et les mesures d’accompagnement nécessaires, notamment sanitaires — pourque cette nouvelle rentrée des classes se déroule correctement. Si la Fédération nationale des parents d’élèves est d’accord pour cette réouverture des classes à la date indiquée, élèves et enseignants ne semblent pas partager le même enthousiasme. On sait que pour l’écrasante majorité des premiers, l’idéal, c’est tout simplement que les vacances durenttoute l’année et que cette vieille institution qu’est l’Ecole soit remisée au rayon des vieux souvenirs ! Autrement dit, plus le fait de resterà l’école pour cause de confinement durera, et mieux ce sera pour ces chers chérubins. Quant à leurs enseignants, ils développent à peu près la même philosophie. Car c’est peu dire qu’ils multiplient les conditionnalités et les prétextes pour ne pas avoir à reprendre la craie le 02 juin prochain ! Un peu à la manière des « si » du mauvais chasseur…Entre les exigences de conditions sanitaires maximales, avec notam-ment dotation en thermoflashs et gels anti-septiques en quantité, de transports encommun sécurisés, désinfectés, aseptisés, ga-rantis non susceptibles de favoriser la trans-mission du virus, la doléance de dispatching adéquat des effectifs pléthoriques des classes, et la demande de tenir compte de l’hivernage et de ses effets sur les abris provisoires des écoles de brousse, mais surtout, surtout, la revendication radicale d’une suspension des cours jusqu’à la disparition de la pandémie dans notre pays (et quoi encore !), les ensei-gnants font tout pour ne pas reprendre le travail. A les en croire, il faudrait attendre que le coronavirus ne tue plus dans notre pays pourqu’enfin ils consentent à faire pourquoi ils sont payés !

Quand on sait que, avec un taux de létalité de 1% à peine, Covid-19 fait moins de morts dans notre pays que le paludisme, autant donc dire qu’il ne faudrait plus jamais rouvrir nos établissements scolaires étant entendu que le « zéro mort » qu’exigent nos honorables enseignants n’existe nulle part dans le monde. Pendant qu’ils y sont, pourquoi ne disent-ils pas aussi que tant que le paludisme sévira à l’état endémique dans notrepays, tant qu’il y aura des cas de « sibi-rou » donc, il est hors de question poureux de rejoindre les salles de classes ?
A vrai dire, et comme le « témoin » ladite pandémie ne cesse de le soutenir depuis le mois de mars dernier, dès l’apparition du premier cas positif au coronavirus, il n’y a aucune situation sanitaire au Sénégal qui exige certaines mesures ubuesques de suspension des activités économiques et professionnelles, notamment commerciales. Et si le manque de connaissances sur la maladie avait pu justifier au début une fermeture des écoles, il est largement apparu depuis que cette mesure ne se justifie plus. Car si même en Europe où la pandémie a fait plus de 100.000 morts, l’heure est à la reprise des cours, à plus forte raison au Sénégal qui totalise moins de 3.000 cas pour 30 morts seulement.

Les enseignants, ou le bataillon de la peur !

Encore une fois, les enseignants
n’ont aucun prétexte pour refuser de reprendre le travail. Dans la fonction publique de ce pays, grosso modo, les enseignants constituent le plus gros bataillon suivi par celui des forces armées puis les personnels de santé. Eh bien, ces deux derniers bataillons sont sur le front ! Celui des personnels de la santé, surtout, est courageusement en première ligne contre la maladie et lui paye déjà un lourd tribut. Policiers, gendarmes et militaires sont également sur le terrain, nuit et jour, veillant à faire appliquer les mesures restrictives prises dans le cadre du couvre-feu sanitaire. Malgré les risques sanitaires encourus. Je ne sais plus qui de Jean Jaurès ou de Jules Ferry disait que dans chaque village de France, à côté du curé, devait se trouver un instituteur pour faire passer le message de la république. Hélas, en ces temps de guerre contre la pandémie, nos enseignants, eux, on déserté le front. Contestataires et grévistes en diable, ils multiplient les chichis de vieille dame pour ne pas avoir à retourner en classe ! Contrairement aux personnels de santé et notamment aux teigneux syndicalistes de « And gueusseum » qui, eux, bien que très revendicatifs, ont accepté demettre en berne toutes leurs doléances pour combattre la pandémie. Voilà des gens qui, avec nos braves forces de sécurité, méritent bien leurs salaires et plus encore de la nation. Contrairement à nos hardis enseignants qui veulent bien continuer à être payés… tout en restant confinés, pour ne pas dire terrés, chez eux. Cela doit prendre fin et ils doiventaller travailler au lieu de paresser ! Après moi, le Déluge…

Mamadou Oumar NDIAYE

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