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Après Tanor, le désert ?

par pierre Dieme

Le 15 juillet 2019, Ousmane Tanor Dieng tirait sa révérence. Une triste nouvelle qui avait plongé le Sénégal dans l’émoi. Ce jeudi est célébré l’an 1 du décès de celui qui fût le secrétaire général du Parti socialiste (Ps). Une journée de prières et de recueillements a été organisée en sa mémoire par ses camarades de parti, sa famille et ses proches parents. Cet évènement a été également une occasion pour évoquer le legs de Ousmane Tanor Dieng.

Pour Abdoulaye Wilane, porte-parole du Ps, il est prématuré de parler de l’héritage d’Ousmane Tanor Dieng qui, rappelle-t-il, a quitté ce monde, il y a juste un an.

« L’héritage d’un homme politique n’est pas une affaire d’une année. Cela se déroule dans la durée, dans l’éternité », a expliqué Abdoulaye Wilane, joint au téléphone. Avant d’ajouter : « nous restons fidèles au Parti socialiste sur le plan des valeurs et des principes. Nous restons fidèles aux délibérations du parti, à sa ligne directrice dans l’unité et la cohésion mais également dans la démocratie, parce que, c’est dans la démocratie qu’on délibère et qu’on décide ».


Serigne Mbaye Thiam : « Nous sommes fiers du legs de Ousmane Tanor Dieng »

Ceux qui réclament à tort et à travers le congrès du parti socialiste peuvent déchanter. Ce n’est pas demain qu’il se fera si l’on se fie aux propos du maire de Kaffrine. Déjà, selon lui, à cause de la pandémie du coronavirus, nulle part dans le monde, les partis n’organisent des rassemblements ou des réunions. « Le congrès n’est que l’aboutissement d’un processus qui part des quartiers, des villages, des villes, des communes, des départements, des régions. Et après la candidature, on sélectionne et on arbitre par élection. C’est après qu’on organise un congrès. Je ne comprends pas pourquoi les gens ont les yeux rivés sur le congrès », a fait savoir Abdoulaye Wilane. Son camarade de parti, le ministre Serigne Mbaye Thiam abonde dans le même sens. Selon lui, il est très tôt pour parler de tout ce que Ousmane Tanor Dieng aura laissé comme héritage car il a marqué le Parti socialiste. Pour le ministre Thiam, OTD a été une icône de la politique sénégalaise. « Ousmane Tanor Dieng a été au cœur des évènements politiques de notre pays, au cœur aussi de l’Etat pendant plus d’une trentaine d’années. Nous sommes fiers de son legs. Notre devoir est de continuer son œuvre », dit-il.

« Réconcilier les Socialistes avec eux-mêmes »

Journaliste et analyste politique, Abdoulaye Mbow, joint au téléphone, estime que, l’heure est à la massification pour que le Ps redevienne un parti dynamique qui travaillera inlassablement dans sa massification, il faut que ceux qui sont dans les plus hautes instances essayent de réconcilier les Socialistes avec eux-mêmes. Mais pour lui, cette réconciliation ne peut pas se faire sans un groupe représentatif sur l’échiquier politique sénégalais et qui a eu à le démontrer lors de l’élection municipale 2014 sous la bannière et dont le maitre d’œuvre n’est personne d’autre que Khalifa Sall. « Le Parti socialiste devra retravailler l’animation au sein des comités, des sections, des coordinations. C’est ce qui a toujours fait la force de cette formation politique si l’on sait que depuis 2012, il y a une léthargie constatée. Mais, la démarche la plus essentielle est d’aller dans le sens d’une réflexion profonde, pour le renouvellement des instances régulières de cette formation politique pour pouvoir aller vers la tenue d’un congrès démocratique inclusif, participatif avec un processus transparent pour élire un nouveau secrétaire général qui pourra aller dans le sens de donner un nouveau souffle au Ps », a expliqué M. Mbow.

Pour Abdoulaye Wilane, ce qui est important c’est la permanence et la constance des idées, des valeurs et des convictions. « Nous sommes en contact avec tous qui ont eu à partager des projets avec le Parti. On se parle directement ou indirectement et demain quand les choses seront mûres, elles verront leur avènement », explique-t-il. Poursuivant, il ajoute : « la politique, c’est l’art de faire par le réel, pour le réel et à partir du réel. Nous sommes debout, droit dans nos bottes, résolument tournés vers ce qui nous attend et ce que nous allons faire. Et nous allons y parvenir. Le temps est venu pour les Socialistes ou les hommes de gauche de factoriser par zéro ce qui nous divise parce que ce qui nous unit vaut mieux et plus important ».


Babacar Diop : « J’ai tourné la page du Ps »

En effet, si Abdoulaye Wilane pense que des retrouvailles entre les socialistes, tel n’est pas le cas pour Babacar Diop ancien président de la jeunesse socialiste qui dit tourner la page du Parti socialiste. « Le Ps est derrière moi. Je suis engagé dans la politique et, après la tabaski, je vais inaugurer une permanence beaucoup plus grande que celle du parti socialiste. J’ai des ambitions politiques », dit Babacar Diop, leader de Forces démocratiques du Sénégal joint au téléphone. Concernant la prochaine élection présidentielle prévue en 2024, la position du Parti socialiste est claire selon Abdoulaye Wilane. « Notre position actuelle, c’est que nous avons toujours été un parti qui dénonce les campagnes électorales permanentes. C’est en 2019 qu’on a élu un président. C’est juste un an. Ce qui nous intéresse c’est comment faire pour atteindre des résultats positifs. Le moment venu, nous assumerons nos décisions. Nous ferons la synthèse de ce qui nous engagera et nous prendrons nos responsabilités. Le Ps aura un candidat en 2024 quelque soit alfa. Dans tous les cas de figure, le Ps ne peut pas ne pas avoir un candidat en 2024. A chaque élection, nous aurons un ou des candidats selon les délibérations et vœux du parti socialiste », dit-il. De l’avis du journaliste Abdoulaye Mbow, le meilleur présidentiable dans la famille socialiste se nomme Khalifa Sall.

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