La justice a mis la main sur plus de 40 personnes officiant dans les centres de redressement de « Kara SĂ©curitĂ© ». Elles ont toutes Ă©tĂ© dĂ©fĂ©rĂ©es au parquet et placĂ©s sous mandat de dĂ©pĂŽt par le procureur. Le maĂźtre des poursuites a aprĂšs cela dĂ©signĂ© un juge dâinstruction pour faire la lumiĂšre sur les tenants et aboutissants de cette affaire qui a beaucoup Ă©mu lâopinion nationale. Il sâagira surtout pour lui dâĂ©clairer la lanterne des SĂ©nĂ©galais sur les agissements dĂ©lictuels Ă©ventuels de certains responsables de ces centres attribuĂ©s Ă Serigne Modou Kara MbackĂ©.
Ce qui amĂšne Me Pape Mor Niang, avocat au Barreau de Dakar, Ă sâinterroger sur lâintĂ©rĂȘt juridique liĂ© aux centres. « Est-ce que le marabout a fait la dĂ©claration de ces centres en son nom ? Est-ce lui qui les a ouverts ? Est-ce que son nom figure dans les papiers ? Est-ce que câest lui qui paie les employĂ©s, le loyer etc. ? ». Selon lâavocat, qui s’explique dans les colonnes du journal Le tĂ©moin, « dĂšs lors quâun rapport juridique est Ă©tabli entre le marabout et les centres, alors sa responsabilitĂ© est engagĂ©e. Mais, je suppose que les personnes arrĂȘtĂ©es sont celles qui sont responsables des centres ».
Pour sa part Me Assane Dioma Ndiaye, prĂ©sident de la Ligue sĂ©nĂ©galaise des droits humains, indique quâil est difficile, quand on nâest pas au cĆur de lâenquĂȘte, de savoir les charges qui pĂšsent sur les uns et les autres. « Peut-ĂȘtre que les gendarmes sont mieux placĂ©s pour rĂ©pondre. Leurs conclusions vont dĂ©terminer lâattitude du procureur, maĂźtre des poursuites. A ce stade de lâenquĂȘte prĂ©liminaire, il est difficile de se prononcer (âŠ) Peut-ĂȘtre que certains vont charger le marabout, dâautres vont le disculper. Mais le procureur cherche des Ă©lĂ©ments matĂ©riels de crime ou dâinfraction correctionnelle. Tout dĂ©pend de la crĂ©dibilitĂ© des tĂ©moignages et de lâenquĂȘte. Si on vous dit que quelquâun est dĂ©cĂ©dĂ© alors quâon nâa pas la preuve de la matĂ©rialitĂ© du dĂ©cĂšs ou des causes du dĂ©cĂšs, câest difficile pour le procureur de dire quâil y a meurtre. LâenquĂȘte nâest quâau dĂ©but (âŠ) Si une information est ouverte, le juge dâinstruction peut faire des investigations. Il peut mĂȘme demander de dĂ©terrer des corps pour des autopsies. Le juge dâinstruction a les pouvoirs dâinvestigation les plus larges » explique lâavocat droit-de-lâhommiste, Me Assane Dioma Ndiaye dans le journal.
Cependant, le rĂȘve caressĂ© par certains puristes du droit â certains secteurs de lâopinion aussi â de voir le marabout politicien, Ă©galement surnommĂ© le « GĂ©nĂ©ral de Serigne Touba », derriĂšre les barreaux risque de ne pas se rĂ©aliser. Et il risque dâautant moins de lâĂȘtre que le « GĂ©nĂ©ral » reçoit de jour en jour des soutiens de taille comme ceux dâAhmed Khalifa Niass, de lâOng Jamra entre autresâŠ
Le TĂ©moin