En Afrique, les hôpitaux sont plus des tombeaux que des berceaux. Plus des mouroirs, des cimetières qu’autre chose.
4 bébés morts hier des suites d’un incendie dans un hôpital à Linguère. Je m’incline devant leur dépouille et la tristesse de leurs parents, particulièrement de leurs mères, que j’imagine dévastés. Mes condoléances et ma solidarité leur sont acquises.
Le ministre de la santé y est allé. C’est bien. Mais cela ne fait que confirmer le propos attribué à Staline: “La mort d’un homme est une tragédie. La mort d’un million d’hommes est une statistique.” En effet, plus de 20.000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque année au Sénégal de diarrhée, de toux, de rhume, de paludisme.
Si le ministre de la santé devait aller rendre visite aux parents des 60 enfants de moins de cinq ans qui meurent tous les jours au Sénégal, il serait le ministre des condoléances. C’est ce qu’il est en réalité. Ministre des maladies, des morts évitables et des condoléances.
Monsieur Abdoulaye Diouf Sarr, ministre de la santé, a assurément une responsabilité dans ces milliers de morts évitables. La plus grande responsabilité revient à son chef notre président de la république Macky Sall. Oui, votre exvellence Macky Sall, quand – légalement et illégalement – vous volez votre peuple et vous laissez voler votre peuple par ceux qui vous entourent et l’impérialisme, il ne vous restera pas beaucoup pour avoir suffisamment de sage femmes, de pédiatres, de structures de santé, pour rendre accessible des soins de santé de qualité à tous.
Vos 8 milliards de fonds politiques par an, votre inutile HCCT, votre budgetivore Conseil économique social et environnemental, votre politicienne Commission nationale du dialogue des territoires, le bradage de nos ressources…appauvrissent notre Sénégal.
Restons dans la santé.Rien qu’en comblant les déficits de médecins, d’infirmiers, de médecins spécialistes, de travailleurs sociaux…une partie du problème du chômage serait réglée.
Monsieur le président, tant que vous continuerez à vouloir pour notre peuple de conduire des Jakarta au lieu de faire comme Jakarta et d’autres c’est à dire industrialiser le Sénégal et l’Afrique et cesser d’être des consommateurs, point de résolution du chômage.
Il faut démocratiser la gestion des travailleurs de la santé et de l’action sociale. Pourquoi le ministre de la santé refuse de faire comme celui de l’éducation avec un système de points et de miroirs? Parce que tout simplement, la gestion du système de la santé est assis sur des deals auxquels participent certains syndicats qui utilisent les affectations comme carotte et bâton. Au lieu de vous attaquer aux braves et patriotes travailleurs de la santé et de l’action sociale, attaquer vous à ce système de corruption et d’affection « ya ma nex ».
Enfin, il faut sortir de la la réforme hospitalière de 1998. Elle a été imposée par le FMI et la Banque mondiale contre notre peuple. Résultats: drames à l’hôpital de Linguère, de Saint-Louis, de Kaolack, de Ziguinchor, à Ouorossogui, Kédougou, Kolda…Drames partout!
Guy Marius Sagna
Abdoulaye Diouf Sarr, un ministre des condoléances
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