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vendredi, avril 19, 2024
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A-t-on le droit de menacer les citoyens sénégalais, sous prétexte qu’on est partisan du pouvoir en place ? Que fait la justice face à ces intouchables ?

par pierre Dieme

Le Sénégal est un Etat démocratique qui fait la fierté d’un continent vacillant qui vit au rythme des coups d’Etat. Malgré quelques imperfections, il est à noter que ce pays indépendant depuis seulement plus de 60 ans, a vécu une double alternance démocratique et ses citoyens ont élu quatre chefs d’Etat qui appartiennent à des ethnies différentes.

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Peuplé d’environ 95% de musulmans, le Sénégal a été dirigé pendant vingt ans par un Président catholique. Le 1er juillet 2021, j’intitulais ma chronique : «Le Sénégal a peur». J’évoquais les comportements de certains politiciens et soutiens politiques qui mettaient à mal les fondements de la démocratie. La situation se tendait et les menaces sur les personnes qui ont des opinions différentes, pleuvaient.

Pour l’instant, quelques élus en manque de notoriété ou des écervelés adoptent des comportements dangereux que le Sénégal n’avait jamais connus. Ce pays a atteint un pic de menaces verbales et physiques qu’il faut absolument dénoncer. S’il est vrai que le Sénégal vit en paix, cette très infime minorité agitée nous rappelle la fragilité de notre démocratie. Il est vrai que la radicalité et la violence sont également constatées dans les pays développés, notamment la France, qui traverse une période dangereuse liée à l’avènement des populistes et des extrémistes de droite qui remettent en cause par leurs actes des fondements de la démocratie. Certains d’entre eux, visiteurs du soir «cagoulés» ont attaqué les permanences d’élus et ont proféré des menaces de mort à leur endroit.

Ces groupuscules ne supportent plus la démocratie et considèrent que leur vision étriquée du monde, très minoritaire, doit s’imposer. Ces victimes, représentants du peuple, ont déposé plainte afin que la police retrouve les auteurs de ces actes répréhensibles devant la loi. Au Sénégal, les délinquants ne se cachent pas pour dire des ignominies sur leurs compatriotes qui ne pensent pas comme eux.

Le summum de l’impunité est atteint par un organisateur de combat de lutte qui ne soutient que les pouvoirs en place par intérêt. Ce dernier s’est autorisé à la télévision à demander aux sénégalais de brûler une famille d’opposants dont le nom n’est pas répandu au Sénégal ; un marabout politicien, pris en flagrant délit de maltraitance des personnes, se pavane avec provocation dans Dakar. «Personne ne viendra me chercher» dit-il. Un jour, des illuminés pourraient suivre les recommandations de leurs gourous et aller jusqu’au bout pour commettre donc l’irréparable. Il est temps d’appréhender ces individus et les empêcher de nuire. A-t-on le droit de menacer les citoyens sénégalais, sous prétexte qu’on est partisan du pouvoir en place ? Que fait la justice face à ces intouchables ?

L’absence de réponse des autorités judiciaires est devenue très inquiétante. Ce qui me rassure, c’est que les sénégalais n’ont pas répondu, jusqu’à présent, à leur délire. Ils viennent au contraire de réagir sereinement en élisant Barthélémy Dias, maire de Dakar, dont notre organisateur de lutte voulait brûler la famille. Il faut oser le dire que certains médias sont autant responsables que les pourfendeurs de haine et de violence. J’espère avoir tort d’être alarmiste mais je crains fort que l’irréparable nous guette car certains citoyens fragiles psychologiquement pensent avoir reçu le permis de tuer.

Alassane THIAM  

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