On s’approche du mois bĂ©ni de Ramadan. Et voilĂ le Conseil national de rĂ©gulation de lâaudiovisuel(Cnra) qui monte au crĂ©neau et met en garde contre le « divisionnisme » religieux. Une position pour le moins bizarre. Mais il est clair que l’instance de rĂ©gulation de l’audiovisuel a bien ses raisons. Dans un pays fortement musulman, le Ramadan devrait ĂȘtre exclusivement des moments de piĂ©tĂ©, de spiritualitĂ©, de remise en question, de bĂ©nĂ©dictions.
Mais le SĂ©nĂ©gal Ă©tant un « paradis de paradoxes », tout s’y dĂ©roule Ă l’envers. Tout est tournĂ© en dĂ©rision y compris la religion. Ce mois est mĂȘme un moment propice pour la rĂ©vĂ©lation de talents de comĂ©diens ou autres saltimbanques. Des moments de tĂ©lĂ©vision et de « grandes Ă©coutes » bien exploitĂ©es Ă des fins purement commerciales. Sans aucune mesure et sans retenue. La porte ouverte Ă toutes les dĂ©rives verbales qui, si l’on nây prend garde, peuvent aboutir Ă des oppositions physiques. La recherche effrĂ©nĂ©e d’audience, de buzz est dommageable pour une sociĂ©tĂ© comme la nĂŽtre qui a ses fragilitĂ©s.
Le sens des responsabilitĂ©s doit primer sur l’appĂąt de gain et de reconnaissance. Le Cnra rappelle que ââdes sanctions pourraient ĂȘtre prononcĂ©esââ Ă lâencontre de ceux dâentre eux qui violeraient la rĂ©glementation en la matiĂšre. Des mises en garde et des menaces qui ont peu de chance d’ĂȘtre entendues.
La raison est toute simple : le Conseil national de rĂ©gulation de l’audiovisuel est une sorte de « machin » pas toujours Ă la hauteur des enjeux. Il y a tellement de bĂȘtises qui passent « sous son nez » sans qu’il ne lĂšve le « plus petit doigt » ou s’en dĂ©sole. Il suffit de regarder certaines de nos tĂ©lĂ©visions ou d’Ă©couter nos radios, pour se rendre compte que le mal est trop profond. On s’enfonce dans la bĂȘtise.
Mim Reew