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vendredi, avril 19, 2024
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Accueil A la Une Affaire François Mancabou : «Quand on entre dans un commissariat debout, on doit en sortir debout» (Ngouda Mboup)

Affaire François Mancabou : «Quand on entre dans un commissariat debout, on doit en sortir debout» (Ngouda Mboup)

par pierre Dieme

L’affaire François Mancabou ne cesse de susciter polémique et passion. Au moment où l’enquête ouverte par la Dic pour élucider sa mort en détention est toujours à la traîne, les déclarations du procureur de la République évoquant la thèse du suicide laissent perplexe. Une sortie qui, selon l’enseignant-chercheur Ngouda Mboup, en rajoute aux défaillances notées tout au long de cette affaire dite «Force spéciale».
«Je voudrais d’abord m’incliner devant la mémoire de François Mancabou. J’ai suivi, suite à son décès, la trajectoire de François Mancabou qui était sous les drapeaux. C’est quelqu’un qui a donné sa vie à la nation», déclare d’emblée Ngouda Mboup, invité de l’émission «Objection» sur Sud Fm.

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L’enseignant-chercheur de souligner : «Quand on entre dans un commissariat debout, on doit en sortir debout. C’est une question de respect de la dignité humaine et des Droits de l’homme.»
«Monsieur Mancabou a été sollicité par la police pour répondre. Et même la procédure n’a pas été idoine dans un État respectable et respecté. Parce qu’on est parti chez lui toquer à sa porte et réclamer sa femme, alors que c’est lui qu’on cherchait. Je pense que ces méthodes-là doivent cesser. Dès lors que le citoyen présente les garanties de représentation, il n’y a pas manière de procéder de la sorte. Il y a des règles qui limitent l’action de la police et de la gendarmerie. Il faut respecter les libertés et les droits fondamentaux», analyse-t-il.
Quant à la déclaration du procureur de la République, Ngouda Mboup estime qu’au lieu de dédouaner la police, elle l’enfonce davantage. «Quand le procureur dit qu’il y a une vidéo de 13 minutes montrant François Mancabou en train de se cogner la tête sur les grilles, cela pose problème», lance-t-il. Sa conviction est que «quand un gardé à vue arrive à ce niveau pendant 13 minutes, il y a défaillance. Quand on place quelqu’un en garde à vue, sa sécurité et sa vie sont entre vos mains. S’il arrive même à se suicider, on doit situer les responsabilités pour voir les manquements. Un détenu, quelle que soit la situation, doit avoir la vie sauve. Il revient alors à la police et à l’Administration pénitentiaire de s’organiser».

Pire encore, estime-t-il, il y a aussi conflit d’intérêt dans l’enquête sur la mort de Mancabou qui devait être confié à la gendarmerie, puisque c’est la police qui est incriminée.

Au-delà, martèle M. Mboup, le Sénégal gagnerait à ce que la vérité éclate sur cette affaire et il y va de sa «respectabilité». «Le Sénégal a ratifié des conventions contre la torture qui est multiforme et diverse. Le crime de torture est imprescriptible et tout tortionnaire est considéré comme un ennemi de l’humanité. Aujourd’hui, la charge de la preuve incombe à l’État de démontrer que M. Mancabou n’a pas été torturé. Si tel n’est pas le cas, ce serait très grave pour l’État du Sénégal, parce que l’État de droit est un titre de respectabilité», argue-t-il.

S’agissant de l’évasion au pavillon spécial de Pape Mamadou Seck, présenté comme le cerveau de la «Force spéciale», Ngouda Mboup déplore la rétention d’information sur cette affaire, de même sur l’affaire du rebelle arrêté à Dakar qui avait tenu en haleine l’opinion.

«Le cas de l’évasion de Mamadou Seck suscite des interrogations. Il y a eu certaines évasions au niveau du pavillon spécial, mais c’était très compliqué et à la minute qui suit, la police a pu repérer le fugitif. Mais là, la personne concernée, on dit qu’elle est gravement malade. Jusqu’à présent, on n’a pas encore d’information. On nous dit qu’il s’est évadé, mais dans quelles conditions ?», se demande M. Mboup qui invite le ministre de la Justice à communiquer là-dessus.

«L’Administration dépend du ministère de la Justice et on n’a pas entendu le ministre dire ce qu’il en est réellement. Lorsqu’il s’agit de question politique, le ministre de la Justice est tellement prompt ; en atteste l’affaire Cheikh Abdou Bara Dolly. Là, il y a un mutisme», dénonce-t-il.

Le même mutisme est noté sur l’affaire du présumé rebelle arrêté à Dakar. Là aussi, le procureur de la République «avait dit que d’autres rebelles s’étaient évaporés dans la nature», rappelle Ngouda Mboup et jusqu’ici, plus aucune information. «Il (le procureur) doit nous dire où en est l’enquête, parce que, quand même, c’est une question de sécurité nationale». 

Autant de faits qui renseignent, selon Mboup, d’un manque de responsabilité de l’État. «À un moment donné, il faut que l’État puisse reprendre son autorité, parce qu’un État, c’est trois choses : l’autorité, la solvabilité et la crédibilité. La crédibilité est en train de s’affaisser, ainsi que l’autorité», conclut-il.  

Évasion de Pape Mamadou Seck et affaire du rebelle arrêté à Dakar
S’agissant de l’évasion au pavillon spécial de Pape Mamadou Seck, présenté comme le cerveau de la «Force spéciale», Ngouda Mboup déplore la rétention d’information sur cette affaire, de même sur l’affaire du rebelle arrêté à Dakar qui avait tenu en haleine l’opinion.

Évasion de Pape Mamadou Seck et affaire du rebelle arrêté à Dakar
S’agissant de l’évasion au pavillon spécial de Pape Mamadou Seck, présenté comme le cerveau de la «Force spéciale», Ngouda Mboup déplore la rétention d’information sur cette affaire, de même sur l’affaire du rebelle arrêté à Dakar qui avait tenu en haleine l’opinion.

Pire encore, estime-t-il, il y a aussi conflit d’intérêt dans l’enquête sur la mort de Mancabou qui devait être confié à la gendarmerie, puisque c’est la police qui est incriminée.
Au-delà, martèle M. Mboup, le Sénégal gagnerait à ce que la vérité éclate sur cette affaire et il y va de sa «respectabilité». «Le Sénégal a ratifié des conventions contre la torture qui est multiforme et diverse. Le crime de torture est imprescriptible et tout tortionnaire est considéré comme un ennemi de l’humanité. Aujourd’hui, la charge de la preuve incombe à l’État de démontrer que M. Mancabou n’a pas été torturé. Si tel n’est pas le cas, ce serait très grave pour l’État du Sénégal, parce que l’État de droit est un titre de respectabilité», argue-t-il.
Évasion de Pape Mamadou Seck et affaire du rebelle arrêté à Dakar
S’agissant de l’évasion au pavillon spécial de Pape Mamadou Seck, présenté comme le cerveau de la «Force spéciale», Ngouda Mboup déplore la rétention d’information sur cette affaire, de même sur l’affaire du rebelle arrêté à Dakar qui avait tenu en haleine l’opinion.
«Le cas de l’évasion de Mamadou Seck suscite des interrogations. Il y a eu certaines évasions au niveau du pavillon spécial, mais c’était très compliqué et à la minute qui suit, la police a pu repérer le fugitif. Mais là, la personne concernée, on dit qu’elle est gravement malade. Jusqu’à présent, on n’a pas encore d’information. On nous dit qu’il s’est évadé, mais dans quelles conditions ?», se demande M. Mboup qui invite le ministre de la Justice à communiquer là-dessus.
«L’Administration dépend du ministère de la Justice et on n’a pas entendu le ministre dire ce qu’il en est réellement. Lorsqu’il s’agit de question politique, le ministre de la Justice est tellement prompt ; en atteste l’affaire Cheikh Abdou Bara Dolly. Là, il y a un mutisme», dénonce-t-il.
Le même mutisme est noté sur l’affaire du présumé rebelle arrêté à Dakar. Là aussi, le procureur de la République «avait dit que d’autres rebelles s’étaient évaporés dans la nature», rappelle Ngouda Mboup et jusqu’ici, plus aucune information. «Il (le procureur) doit nous dire où en est l’enquête, parce que, quand même, c’est une question de sécurité nationale». 
Autant de faits qui renseignent, selon Mboup, d’un manque de responsabilité de l’État. «À un moment donné, il faut que l’État puisse reprendre son autorité, parce qu’un État, c’est trois choses : l’autorité, la solvabilité et la crédibilité. La crédibilité est en train de s’affaisser, ainsi que l’autorité», conclut-il.  

Pire encore, estime-t-il, il y a aussi conflit d’intérêt dans l’enquête sur la mort de Mancabou qui devait être confié à la gendarmerie, puisque c’est la police qui est incriminée.
Au-delà, martèle M. Mboup, le Sénégal gagnerait à ce que la vérité éclate sur cette affaire et il y va de sa «respectabilité». «Le Sénégal a ratifié des conventions contre la torture qui est multiforme et diverse. Le crime de torture est imprescriptible et tout tortionnaire est considéré comme un ennemi de l’humanité. Aujourd’hui, la charge de la preuve incombe à l’État de démontrer que M. Mancabou n’a pas été torturé. Si tel n’est pas le cas, ce serait très grave pour l’État du Sénégal, parce que l’État de droit est un titre de respectabilité», argue-t-il.
Évasion de Pape Mamadou Seck et affaire du rebelle arrêté à Dakar
S’agissant de l’évasion au pavillon spécial de Pape Mamadou Seck, présenté comme le cerveau de la «Force spéciale», Ngouda Mboup déplore la rétention d’information sur cette affaire, de même sur l’affaire du rebelle arrêté à Dakar qui avait tenu en haleine l’opinion.
«Le cas de l’évasion de Mamadou Seck suscite des interrogations. Il y a eu certaines évasions au niveau du pavillon spécial, mais c’était très compliqué et à la minute qui suit, la police a pu repérer le fugitif. Mais là, la personne concernée, on dit qu’elle est gravement malade. Jusqu’à présent, on n’a pas encore d’information. On nous dit qu’il s’est évadé, mais dans quelles conditions ?», se demande M. Mboup qui invite le ministre de la Justice à communiquer là-dessus.
«L’Administration dépend du ministère de la Justice et on n’a pas entendu le ministre dire ce qu’il en est réellement. Lorsqu’il s’agit de question politique, le ministre de la Justice est tellement prompt ; en atteste l’affaire Cheikh Abdou Bara Dolly. Là, il y a un mutisme», dénonce-t-il.
Le même mutisme est noté sur l’affaire du présumé rebelle arrêté à Dakar. Là aussi, le procureur de la République «avait dit que d’autres rebelles s’étaient évaporés dans la nature», rappelle Ngouda Mboup et jusqu’ici, plus aucune information. «Il (le procureur) doit nous dire où en est l’enquête, parce que, quand même, c’est une question de sécurité nationale». 
Autant de faits qui renseignent, selon Mboup, d’un manque de responsabilité de l’État. «À un moment donné, il faut que l’État puisse reprendre son autorité, parce qu’un État, c’est trois choses : l’autorité, la solvabilité et la crédibilité. La crédibilité est en train de s’affaisser, ainsi que l’autorité», conclut-il.  

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